Cre'Von Leblanc et Aaron Lynch s'amusent avec les Alouettes après la NFL et ses millions
SAINT-JÉRÔME – Cre'Von Leblanc et Aaron Lynch ont respectivement encaissé plus de 4 millions et 9 millions dans la NFL, mais ils ont choisi de venir se défoncer, avec le sourire, à Saint-Jérôme au camp des Alouettes de Montréal.
Il faut aimer le football autant que Terrell Owens aimait les célébrations pour s'aventurer en sol canadien après un tel parcours.
Surtout que rien ne leur garantit une place avec les Alouettes et particulièrement dans le cas de Lynch.
Mais on vous assure que leurs intentions sont sincères, ils ont du plaisir dans le nid des Alouettes. La réaction authentique de Leblanc en apprenant qu'il partageait son nom de famille avec l'auteur de ses lignes en était un bel exemple.
« On est peut-être cousins! Je parle presque de manière fluide en français depuis que je suis arrivé ici », a réagi avec humour l'athlète originaire de Floride.
« Je sais que l'une de mes ancêtres a marié un homme de La Nouvelle-Orléans qui portait ce nom de famille. Coach (Greg) Quick (qui supervise les secondeurs) me disait que plusieurs des Leblanc venaient du Canada et je trouve ça merveilleux. C'est un peu comme si je marchais sur les pas de mes ancêtres », a enchaîné le demi défensif de 29 ans.
Tant qu'à venir tenter son expérience au Québec, Leblanc ne voulait pas snober cette culture différente.
« Mon nom à consonance francophone intrigue les gens. Je sais dire quelques petits mots de politesse, je me pratique un peu avec des francophones du club et quelques partisans. Je ne veux surtout pas avoir l'air du gars qui ne comprend rien. Je veux pouvoir interagir dans ce milieu », a commenté celui qui a obtenu 52 départs dans la NFL répartis avec les Bears, les Lions et les Eagles.
Dans le cadre du premier match préparatoire, samedi, les Alouettes étaient privés de Najee Murray et Wesley Sutton dans la tertiaire.
Ainsi, Leblanc a été mandaté en tant que partant et il a répondu avec une solide prestation incluant quatre plaqués.
« On peut voir de belles choses, il a tous les atouts exigés chez les Alouettes et il n'avait pas du tout l'air perdu. Je trouve qu'il devient plus confortable avec le football canadien et ce que notre système défensif exige », a analysé l'entraîneur Jason Maas.
S'il admet que c'était quelque peu dépaysant durant les premiers jours, Leblanc sent une progression.
« Je suis vraiment fier de ce que j'ai réussi jusqu'à présent, j'ai assez bien assimilé le départ en mouvement des receveurs », a confié celui qui était bien près de rabattre quelques passes à l'entraînement mardi.
Sa condition physique démontre aussi son sérieux par rapport à cette audition avec les Alouettes. Ce n'était tout simplement pas une option pour lui d'accrocher ses crampons même si ça comportait un détour.
« Je comprends aussi que ce n'est pas éternel donc j'apprécie les différents moments. Mon parcours a été amusant et je réalise que je me suis promené amplement. Je vais avoir coché toutes les cases, j'ai pratiquement joué partout », a admis en riant celui qui a réussi une interception retournée pour un touché face à Matthew Stafford en 2016.
S'envoler de nouveau après une retraite de 3 ans
Le bagage NFL de Lynch est encore plus épatant. Le mastodonte de 31 ans a joué 81 matchs et il a accompli 21 sacs du quart dont 15 dans l'uniforme des 49ers de San Francisco. Il a partagé le terrain avec NaVorro Bowman et Patrick Willis, pour ne nommer qu'eux.
Mais ce qui saute aux yeux, c'est surtout qu'il tente de redémarrer sa carrière après un arrêt de trois ans!
Il n'a pas joué depuis ses huit matchs de la saison 2020 avec les Jaguars de Jacksonville.
L'offre des Alouettes est arrivée après des essais infructueux avec les Browns de Cleveland et les Dolphins de Miami où il a croisé Geoffrey Cantin-Arku.
« Pendant ces trois années, j'ai surtout joué mon rôle de père et j'aidais comme entraîneur à l'école secondaire ; j'ai savouré ces moments », a expliqué l'athlète de six pieds cinq pouces et 285 livres.
Aaron LynchOn n'avait pas prévu que l'entraîneur Jason Maas parlerait de sa bonne humeur quand on l'a sondé à son sujet.
« Il a un grand sourire tous les jours et il semble vraiment aimer son expérience avec notre équipe. D'ailleurs, ça se voit dans sa façon de travailler, il est très professionnel », a souligné Maas.
Le pilote des Alouettes prouvait que Lynch s'est présenté au Québec pour les bonnes raisons.
« Je suis vraiment content, c'est très plaisant. J'adore chaque jour, je peux jouer au football de nouveau. À vrai dire, je ne m'attendais pas que ce soit autant agréable », a exposé Lynch sur sa découverte des Alouettes.
Le hic, c'est que Lynch a été ajouté à la formation après la première semaine du camp d'entraînement. En plus d'un retard de trois ans, il devait rattraper celui-ci.
Maas comprenait donc que Lynch ne soit pas parvenu à s'illustrer lors du match préparatoire de samedi contre les Argonauts.
« C'est toujours difficile de s'ajuster rapidement et le premier match préparatoire est arrivé sans tarder. Il a fait de son mieux et je sais qu'il va progresser dans les prochains jours », a ciblé Maas.
Lynch considère que son impact se fera sentir quand sa condition physique sera revenue au niveau désiré. Il a tout de même pu apprécier sa première sortie dans l'uniforme des Oiseaux.
« C'est vrai que le stade n'est pas aussi imposant que ceux de la NFL, mais je n'ai pas senti une grande différence. Les partisans étaient vraiment enflammés, ça me faisait un peu penser à un match de soccer », a-t-il mentionné.
De nature décontractée, Lynch n'a pas été du style à contacter ses copains de la NFL pour leur parler de sa nouvelle aventure au Canada. Il n'arrivait pas en terrain si inconnu car il connaissait Cre'Von Leblanc, il a connu Shawn Lemon chez les Niners en 2015 et Cantin-Arku ce printemps à Miami.
En fait, il a davantage pensé à sa femme qui allait devoir s'occuper de leurs quatre garçons.
« Ma femme est une machine, je pourrais aller à l'autre bout du monde et elle serait en mesure de s'occuper des enfants et de la maison. Évidemment, c'est un peu dur pour elle, je présume qu'elle s'ennuie de ma contribution », a réfléchi celui porte le numéro 90.
Le talent n'est pas une question dans son cas, il faudra plutôt voir si les Alouettes seront patients pour qu'il puisse prouver sa véritable valeur. En carrière, il a notamment épinglé Aaron Rodgers, Russell Wilson, Matt Ryan sur son tableau de chasse dans la NFL.