« Capitaine Québec » Alexandre Gagné sort de l'ombre
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HAMILTON – Évoluer dans l'ombre, c'est la nature d'un rôle sur les unités spéciales. Mais Alexandre Gagné, surnommé Capitaine Québec, exerce une influence trop importante au sein des Alouettes de Montréal pour que ça demeure ainsi.
Le 24 août à Winnipeg, durant la demie d'un match difficile, le vétéran de six saisons dans la LCF a senti le besoin d'y aller d'un discours enflammé dans le vestiaire. Son envolée oratoire n'a pas eu l'effet immédiat recherché, mais le groupe a tellement aimé sa passion qu'il a reçu des échos positifs l'incitant à répéter l'expérience.
Prenez quelques secondes pour visionner un extrait des discours de Gagné qui pourraient réveiller un animal qui hiberne.
« Les gars l'adorent ! Ça vient du cœur quand il parle à l'équipe », s'est empressé de souligner Byron Archambault, le coordonnateur des unités spéciales, quand on l'a questionné sur l'athlète de 31 ans.
« Il est en même temps émotif, passionné et très intelligent. Je le respecte énormément et on ne serait pas rendus à ce match sans des gars comme lui. Il fait beaucoup partie de ce processus de devenir une équipe. C'est un grand meneur dans notre vestiaire et vraiment une bonne personne », a poursuivi Archambault sur un ton senti.
Lorsque Gagné a recommencé à s'adresser au groupe, dans le dernier tiers de la saison, l'équipe a enchaîné les victoires.
« Les gars en parlaient et me disaient que je n'avais pas le choix de continuer. Tant que c'est bien reçu par les joueurs, je suis à l'aise avec ça », a-t-il expliqué à Hamilton.
Archambault le disait plus haut, l'apport de Gagné dépasse son rendement inspiré sur les unités spéciales et les dirigeants de l'équipe ont voulu qu'il s'exprime à sa juste mesure.
« Cette année, les entraîneurs m'ont donné beaucoup de plus de liberté pour m'exprimer dans le vestiaire. Byron m'a ouvert des portes pour communiquer avec les joueurs. Ce fut plus facile de prendre ma place comme meneur et capitaine. Ce vote de confiance est arrivé dès le premier jour et leur confiance m'a permis de prendre plus de place. Je prends ma contribution très à cœur et c'est super bien tombé que Byron et Jason (Maas, l'entraîneur-chef) voient ça de la même façon », a témoigné Gagné avec respect.
Revenons donc sur une scène observée, il y a deux semaines, lors de la préparation pour la demi-finale de l'Est contre les Tiger-Cats. Au terme de l'entraînement, l'équipe s'était réunie pour écouter Maas et le groupe avait entonné un « Gagné ! Gagné ! Gagné » pour annoncer la fin du caucus.
De façon étonnante, ce n'est qu'en discutant avec les journalistes, ce jour-là, que Maas a appris que la traduction de « Gagné » était « win » en anglais.
Ce rituel amusant fait sourire Gagné, un peu mal à l'aise d'expliquer le tout.
« Ça vient des joueurs de ligne offensive. Ils ont commencé ça quand je m'entraînais comme centre-arrière. Je ne sais pas tant d'où ça sort, les gars ont embarqué et ils trouvaient ça drôle. Ils partent ça quand bon leur semble », a décrit l'ancien du Vert & Or de l'Université Sherbrooke.
« C'est juste du plaisir, on s'aime tous. Je crois que ça le gêne un peu. C'est l'un de nos meilleurs joueurs sur les unités spéciales. Cette année, il a pris un rôle encore plus important. C'est un gars incroyable, je lui souhaite beaucoup de succès cette semaine; pour lui et l'équipe », a souligné le joueur de ligne offensive, Kristian Matte.
Preuve que c'est spontané, le chant a été entendu de nouveau en pleine compétition amicale de pickleball dans le vestiaire des Alouettes.
« Tout le monde regardait la compétition. Caleb Evans, mon partenaire, et moi remontions dans la partie et le vestiaire au complet s'est mis à le crier. Ce n'était rien de planifié », a narré Gagné amusé par le tout.
Naturellement, dans un vestiaire de football, pour obtenir un respect de la sorte, il faut être à la hauteur sur le terrain. À ce chapitre, le Québécois s'est bâti une solide réputation. Il a terminé au deuxième rang de l'équipe avec 16 plaqués sur les unités spéciales en plus de s'imposer avec plusieurs blocs déterminants sur des retours de botté.
« C'est notre capitaine sur les unités spéciales, c'est lui qui contrôle toute l'action sur les dégagements. Il comprend tellement bien la game. Il est juste bon ! Il est partout sur le terrain, au plaqué ou tout près. Quand tu le vois aller, tu n'as pas le choix d'embarquer avec lui », a commenté le botteur de précision, David Côté.
Dimanche, à quelques instants du lancement de la coupe Grey, le discours de Gagné sera attendu par ses pairs dans le vestiaire. Il voudra inspirer ses coéquipiers à freiner la disette de 13 ans sans championnat en plus de savourer sa première coupe Grey.