Des Alouettes ébranlés par le décès de Jonathan Beaulieu-Richard
MONTRÉAL – Jonathan Beaulieu-Richard avait compris. Après la frénésie d'une carrière sportive, ce sont les amitiés forgées qui restent gravées dans la mémoire et dans le cœur. Voilà pourquoi son décès, à 33 ans, ébranle autant ses proches.
« C'est difficile... C'était le capitaine, tout le monde l'appelait Capitaine et c'était pleinement justifié. Ce n'est pas juste, ça ne fait pas de sens... », a confié avec émotion dans la voix, Byron Archambault qui a été son coéquipier en 2011 et 2012 avec les Carabins de l'Université de Montréal.
« Il avait toujours le grand sourire, il était positif et ça donnait de l'énergie au groupe, à tout le monde dans notre vestiaire. Il était très intelligent et tout un joueur de foot, mais avant tout une excellente personne », a ajouté Archambault dont l'un des chapeaux est de diriger les unités spéciales des Alouettes.
Ce printemps, lors du camp d'entraînement à Trois-Rivières, les Alouettes ont pu renouer avec Beaulieu-Richard. Un dernier souvenir qui restera précieux.
« On a eu la chance de le revoir avec sa petite famille, c'était beau à voir. Les journées ont été difficiles quand on a appris la nouvelle. On va toujours se souvenir des beaux moments vécus ensemble », a raconté Danny Maciocia qui l'avait nommé capitaine des Carabins.
« C'était un étudiant-athlète qui était un modèle pour nous. Il excellait sur le terrain et dans ses cours en pharmacie. Je ne connaissais pas beaucoup le sport universitaire alors je me souviens de lui avoir demandé des conseils à plusieurs occasions pour gérer certaines situations. Il a eu un énorme impact et pas seulement sur le terrain », a vanté Maciocia.
L'ayant dirigé chez les Carabins et les Alouettes, Noel Thorpe avait également plusieurs ballons à lui envoyer vers le ciel.
« Je pourrais parler longtemps de lui comme joueur, mais il était, avant tout, un humain merveilleux.
« Les joueurs gravitaient autour de lui, il avait de belles qualités de meneur. C'était un excellent coéquipier. Il ne faisait que commencer sa vie, c'est une terrible perte. Je pense avant tout à sa famille », a noté Thorpe.
À la suite de son passage avec les Tiger-Cats de Hamilton, les Alouettes et le Rouge et Noir d'Ottawa, Beaulieu-Richard a œuvré comme pharmacien. Mais son humanisme l'a mené vers de profondes réflexions et une implication en politique. Le bien-être d'autrui et l'environnement étaient des causes précieuses à ses yeux.
« Il se souciait beaucoup des autres et il était passionné par une tonne de choses dans la vie, pas juste le football. Il était très intellectuel et intelligent. Tu ne pouvais pas juste parler de football avec lui », a rappelé Thorpe.
Acteur de changement dans la société, Beaulieu-Richard avait joué un rôle crucial à l'arrivée de Maciocia à la barre des Bleus. Son embauche avait déstabilisé quelques joueurs qui se rangeaient derrière son prédécesseur, Marc Santerre.
« Absolument, il a été très positif à travers ces changements. Quelques joueurs ont pris ces changements plus difficilement, de l'attachement s'était créé. Mais il a accepté le changement et il a eu un grand impact dans cette transition. Il a été une force positive », a souligné Archambault.
« Avec ses qualités de meneur, les gars se ralliaient derrière lui. Ce programme était très cher à ses yeux. Il s'est assuré de s'impliquer pour que la transition se fasse bien et que le programme avance dans la bonne direction », a évoqué Thorpe.
Son ami Arnaud Gascon-Nadon lui a rendu un vibrant hommage à la radio BPM Sports et il a émis le souhait de poursuivre les projets de la fondation (Jouer.Bouger.Rire) qu'il avait créée. La grande famille de RDS offre ses sympathies les plus sincères à sa femme Émilie ainsi que ses deux enfants.