MONTRÉAL – Le sujet qui anime souvent les débats entre partisans de football a refait surface, avec plus de vigueur, au cours des derniers jours. La LCF doit-elle imiter son imposant voisin américain et adopter le système à quatre essais ? Pour l’instant, le consensus est non. 

Ce verdict a été rendu par les présidents, directeurs généraux et entraîneurs-chefs des équipes qui sont réunis, cette semaine, à Toronto, pour la semaine du Combine et discuter de l’avenir du circuit canadien reconnu comme pour son côté conservateur. 

« Présentement, on s’est entendus pour trouver des façons de continuer de garder ce que nous avons en place. Ça se peut qu’on modifie certaines choses, mais on va jouer à trois essais. On veut toujours trouver des façons d’améliorer le produit sur le terrain, on dirige tous nos efforts dans cette direction, c’est notre mission cette semaine. On essaie de trouver des manières d’ajouter du spectacle et des points au tableau », a déclaré Danny Maciocia, le DG des Alouettes. 

Impossible d’oublier que la pandémie a provoqué d’immenses contrecoups sur la LCF alors que la saison 2020 a été supprimée. Le sol était encore fragile pour la relance en 2021 alors que les matchs préparatoires ont été annulés et que le calendrier a été réduit à 14 parties. Plusieurs croient qu’il s’agit de la véritable cause d’une saison moins offensive et marquée par de nombreux matchs à sens unique. 

« Je suis entièrement d’accord. La pandémie, la saison annulée, l’absence de matchs préparatoires, ça nous a fait mal », a convenu Maciocia avant d’y aller d’une suite fort pertinente.  

« Je n’aime pas quand on panique après un an. Ce n’est pas quelque chose qu’on vit depuis cinq ou dix ans. »

N’empêche que la LCF, en raison de sa fragilité économique, ne peut pas se reposer sur ses lauriers. Au contraire, elle doit afficher une volonté d’avant-gardisme tout en respectant sa nature. Les neuf clubs ont donc été invités à soumettre des propositions. 

« C’est difficile d’entrer dans les détails, mais le fait qu’on continue de jouer à trois essais, c’est une décision qui nous plaît beaucoup, on partage cette vision. Cela dit, on vient de quitter une réunion de règlements et d’autres suivront. On veut améliorer notre type de football, c’est le but commun », a mentionné Maciocia. 

Réaliste, le directeur général montréalais n’a pas voulu promettre que la formule à trois essais était coulée dans le béton. 

« Je ne peux pas prédire l’avenir. [...] Seulement les fous ne changent pas idées, mais on croit fermement au football à trois essais. Cela dit, chaque année, on doit parler d’améliorations », a noté Maciocia. 

Cette quête perpétuelle est essentielle puisque le paysage sportif évolue vite. D’ailleurs, alors que les paris sportifs pullulent, est-ce que des incitatifs économiques ont poussé à envisager le football à quatre essais afin de séduire plus de partisans ?

« Jamais que je n’ai senti que des personnes nous forçaient à considérer fortement les quatre essais. On a eu de bonnes discussions, c’était bien fait et de manière respectueuse. Je me sens beaucoup mieux après ces échanges, en sachant qu’on veut améliorer notre ligue et notre produit à trois essais », a soutenu Maciocia. 

Assis à ses côtés, l’entraîneur-chef Khari Jones était nettement moins volubile qu’à son habitude sur ce sujet. Son opinion ne laissait planer aucun doute. 

« Je savais qu’on en parlerait (dans cette disponibilité médiatique). Mais je me concentre avant tout à rendre le football à trois essais encore meilleur. Je vais m’arrêter là », a réagi Jones qui évolue dans l’univers de la LCF depuis 25 ans. 

Adams fils entame la compétition avec l'avance

Après tout, Jones doit d’abord s’assurer que son équipe poursuive sa progression en 2022. Maciocia n’a pas retenu les services des quarts Vernon Adams fils et Trevor Harris tout en ajoutant Dominique Davis pour rien. 

« C’est merveilleux, on se retrouve avec trois athlètes qui détiennent de l’expérience. Vernon arrivera avec une longueur d’avance, mais c’est toujours une compétition et les gars le savent. On est dans une situation de force pour les quarts et notre accent sera d’exposer un rendement de haute qualité à cette position. Voilà ce dont on a besoin et on sent qu’on a les personnes pour y parvenir », a jugé Jones. 

Du côté défensif, Jones réalise que son coordonnateur défensif Barron Miles devra jongler avec plusieurs changements.  

« J’ai hâte de voir tous ces nouveaux joueurs, ça m’apparaît comme des changements solides. Notre défense a progressé dans le dernier droit de la saison et on a ajouté des éléments clés. Chaque année est différente donc on savait qu’on aurait du travail à accomplir, mais on disposera d’un camp d’entraînement complet (cette fois) si bien qu’on aborde le tout en confiance », a conclu Jones.