Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Les Alouettes voudraient accorder plus de portées à Sean Thomas Erlington

Publié
Mise à jour

MONTRÉAL – Déjà que Sean Thomas Erlington s'est fait retirer un touché sur un botté bloqué, les entraîneurs ont dû l'écarter, malgré eux, du plan offensif contre les Stampeders de Calgary.

 

Après cette décision controversée du centre de commande de la LCF, on ne pouvait qu'avoir une pensée pour Thomas Erlington. L'athlète de 32 ans se démène pour sa nouvelle équipe et il aurait bien mérité ce touché qui aurait aidé les Alouettes à se rattraper pour leur départ du mauvais pied à Calgary.

 

Concrètement, la LCF a expliqué aux Alouettes que le touché a été annulé en raison d'une punition de rudesse contre le botteur des Stampeders, Cody Grace. Thomas Erlington a écopé de cette sanction, d'après le centre de commande, pour avoir heurté la jambe d'appui de Grace.

 

Une décision sévère quand on observe attentivement la séquence.

 

« C'est décevant. Dans le feu de l'action, on m'a expliqué la décision et je me suis dit ‘Ok, peut-être que j'ai touché la jambe d'appui du botteur'. Mais, après le match, tu regardes les reprises et il y a un angle qui démontre clairement que rien de ce que j'ai fait n'a pu influencer sa jambe d'appui », a exposé Thomas Erlington, mardi.  

 

« En plus, c'était un touché donc le centre de commande révise tous les angles et ça mène à cette conclusion, je trouve ça un peu dommage », a poliment mentionné celui qui ne refuserait pas des explications pertinentes de la LCF.

 

Byron Archambault, le coordonnateur des unités spéciales, avait de la misère à accepter le verdict rendu, surtout en pensant à son protégé.

 

« C'est plate pour un joueur comme Sean qui a fait exactement ce qu'il devait accomplir, a noté Archambault.  C'est difficile parce qu'on a l'impression que c'est un très beau jeu de sa part. Il a appliqué les techniques qu'on apprend dès le premier jour pour bloquer un botté. Sean a exécuté le tout à la perfection. »

 

Pour ajouter à la frustration, la stratégie déployée par Thomas Erlington avait été scriptée par les entraîneurs.

 

« C'est un jeu qu'on avait identifié, on voulait exploiter une faiblesse qu'on avait repérée. Il y avait un espace, c'était prévu, préparé et pratiqué. C'est dommage avec tout le temps investi », a révélé Archambault.

 

Depuis 2019, la LCF a modifié son règlement pour protéger davantage les botteurs. Auparavant, les joueurs avaient parfois tendance à se gâter en heurtant les jambes du botteur après avoir botté le bloqué. Maintenant, les botteurs doivent profiter d'une « zone d'atterrissage ». Sauf que si le jeu, bien exécuté, de Thomas Erlington constitue une punition, comment sera-t-il possible de bloquer un botté ?

 

« Si tu as plus d'explications, tu me le diras », a réagi Archambault.

 

« La règle dit que, quand tu touches le ballon, c'est correct. Oui, pour la jambe d'appui, il faut que le botteur puisse retomber sur son pied. L'affaire, c'est que Sean n'a pas touché sa jambe d'appui. C'est pour ça que c'est un peu frustrant », a exposé le dévoué coordonnateur des unités spéciales.

 

Plus de portées à l'horizon pour Thomas Erlington

 

On voulait aussi parler à Thomas Erlington car il aurait été un candidat de choix pour obtenir quelques portées de plus. Après tout, Thomas Erlington a affiché une moyenne de 7,9 verges par portée depuis le début de la saison. Le hic, c'est qu'il n'a touché au ballon que seulement sept fois en 2024, un timide support à Walter Fletcher, le porteur de ballon numéro un des Oiseaux.

 

D'ailleurs, les commentaires des entraîneurs des Alouettes ont confirmé qu'on n'était pas dans le champ. En fait, le plan de match élaboré pour les Stampeders incluait des jeux pour ce porteur de ballon.

 

« On en a parlé récemment et les entraîneurs veulent m'impliquer davantage. Coach Maas m'a expliqué qu'il avait en tête de me donner quelques jeux de course, mais que c'est devenu plus difficile de distribuer le ballon parce qu'on a été limités à 46 jeux offensifs. Mais c'était dans les plans », a commenté Thomas Erlington, mardi, après l'entraînement.

 

À ce propos, le coordonnateur offensif Anthony Calvillo nous a précisé qu'il s'agissait du match avec le plus bas total de jeux offensifs pour les Alouettes cette saison et le plus bas temps de possession (22 :27 contre 37 :33 pour Calgary).

 

« Quand un tel scénario se produit, tu en viens parfois à te concentrer sur les joueurs déjà impliqués dans l'action. On verra la suite, mais on va faire de notre mieux pour lui donner le ballon », a admis Calvillo.

 

D'ailleurs, la communication demeure une priorité chez les Alouettes.

 

« On le dit constamment à nos joueurs, on possède une multitude de jeux dynamiques qu'on dessine chaque semaine, mais il faut demeurer sur le terrain pour pouvoir les exécuter », a ciblé Calvillo.

 

Jason Maas demeure celui qui a le dernier mot en sélectionnant les jeux offensifs dans le feu de l'action.

 

Il fallait donc aborder le sujet avec lui et on l'a fait sans remettre en question ses décisions alors que les Alouettes trônent au sommet de la LCF avec un dossier de 10-2-1. Le but était surtout d'avoir sa vision de cette utilisation limitée de Thomas Erlington.

 

« C'est vrai, mais combien de fois Walter (Fletcher) a pu courir avec le ballon? », a d'abord demandé Maas et la réponse est sept courses.  

 

« Chaque semaine, on élabore un plan de match impliquant différents joueurs. Parfois, les jeux sont choisis et parfois non. Est-ce qu'on déploiera davantage un effort pour impliquer tous les porteurs? J'aimerais que oui. Mais, si on regarde les receveurs, Cole Spieker n'a été visé qu'une fois. C'est légitime de se poser cette question, mais on essaie avant tout de gagner des matchs », a conclu l'entraîneur.