Dequoy, « un bijou qu'on a entre les mains »
OTTAWA – Un touché de 108 verges, c'est déjà magnifique. Mais ça devient encore plus beau quand il est l'œuvre d'un joueur défensif et Marc-Antoine Dequoy est devenu un maître dans cet art spectaculaire.
Cette saison, la réputation du Québécois a atteint un tout autre niveau grâce à son rendement digne des machines défensives les plus redoutables de la Ligue canadienne de football.
Dequoy se classe au deuxième échelon de la LCF avec cinq interceptions, il est à égalité au premier rang avec deux touchés défensifs et il n'est devancé que par les intimidants Mathieu Betts et Willie Jefferson pour les échappés provoqués (deux).
L'athlète de 29 ans intimide désormais à sa propre façon. La vitesse qu'il déploie sur le terrain lui permet de causer des ravages et ce touché exceptionnel contre le Rouge et Noir devient une signature de son répertoire. Même Danny Maciocia, qui l'a repêché avec les Alouettes de Montréal (2e ronde en 2020) après l'avoir dirigé avec les Carabins de l'Université de Montréal, demeure fasciné par sa rapidité.
Samedi, le jeu déterminant s'est produit juste devant les yeux de Maciocia qui regardait, pour une rare fois, le match à partir des lignes de côté.
« Quand j'ai vu sa trajectoire devant le receveur, je savais qu'il se rendait jusqu'au bout », a confié Maciocia alors qu'il savourait, avec sa famille, la qualification de son équipe en éliminatoires aux abords du vestiaire à Ottawa.
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En le voyant filer vers la zone des buts, le directeur général des Alouettes ne pouvait que se réjouir de sa décision payante de le sélectionner en 2020 alors qu'il s'en allait tenter sa chance avec les Packers de Green Bay.
« Quand il est parti à toute vitesse, je me disais que c'était probablement l'un des meilleurs choix de deuxième ronde dans les dernières années », a jugé Maciocia.
Ce don pour orchestrer des touchés via une interception, Dequoy l'a développé sur la colline des Carabins et rien ne le fait plus vibrer.
« C'est sûr, c'est mon jeu, c'est comme ça que je me suis fait un nom à l'Université de Montréal. Chaque maraudeur a un style. Moi, j'ai toujours dit que je jouais pour le ballon et pour les touchés. De pouvoir le faire dans un match aussi important, sur 108 verges, c'est plaisant », a décrit Dequoy qui fait autant penser à une gazelle qu'à une panthère.
La contribution de Dequoy est d'autant plus précieuse qu'il il a développé l'habitude de s'imposer lors de moments cruciaux. Voilà de la musique aux oreilles de l'entraîneur-chef Jason Maas.
« Il connaît une année merveilleuse et ce fut un gros point tournant. Je suis très fier de lui et de notre défense », a réagi Maas.
« C'est une chose d'avoir conscience du jeu, d'observer et de réagir. Mais ça se produit en une fraction de seconde et c'est une autre chose de foncer et avoir la confiance de réussir ce jeu », a enchaîné l'entraîneur.
Pour Maciocia, ce succès actuel de Dequoy s'explique ainsi.
« Il ne faut pas oublier qu'il était demi défensif avec les Carabins. On l'a converti comme maraudeur et il devient un général pour nous. Il devait tout apprendre ça, il est comme le quart-arrière de notre défense. Il devrait être très fier de ce qu'il a accompli jusqu'à présent », a tenu à préciser Maciocia.
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L'avenir s'annonce fort intéressant pour Dequoy qui détient encore une marge de manœuvre pour devenir encore meilleur quand il fonce à toute vitesse pour accomplir un plaqué.
À ce sujet, le dernier mot, qui revient à Maciocia, tombait à point.
« C'est un très bon être humain aussi, il représente très bien l'équipe sur le terrain et à l'extérieur. Il est une grande fierté, c'est vraiment un bijou qu'on a entre les mains », a-t-il conclu.