De nouveaux Québécois prêts à rallumer la flamme
Alouettes jeudi, 23 mai 2019. 08:00 mercredi, 11 déc. 2024. 14:33Faites votre classement dans l'Est
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MONTRÉAL – La proximité des Alouettes avec son public s’est toujours appuyée sur la présence de joueurs québécois charismatiques et efficaces sur le terrain. L’arrivée d’un trio composé de Félix Faubert-Lussier, Christophe Normand et Étienne Moisan apparaît ainsi comme une bonne nouvelle.
Certes, ces trois anciens du Rouge et Or de l’Université Laval ne seront pas les plus grands influenceurs de l’attaque des Alouettes, mais ils débarquent à Montréal avec un bagage intéressant et une belle connaissance des exigences de la Ligue canadienne de football.
Hugo Richard pourrait être ajouté à cette liste, mais son parcours est plus connu en raison de son statut d’ancien quart-arrière du Rouge et Or. Samuel Thomassin s’ajoute également au lot, mais le choix de deuxième ronde des Alouettes devrait se contenter d’un rôle plus effacé en 2019.
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Au final, ils vont tous représenter du renfort pour le contingent québécois qui était déjà composé de Luc Brodeur-Jourdain, Kristian Matte, Henoc Muamba, Jean-Samuel Blanc, Martin Bédard et Jean-Gabriel Poulin. En poussant un peu la note, on peut compter Boris Bede dans le groupe.
Normand est le plus expérimenté de ce nouveau trio avec quatre saisons à son compteur dans le circuit canadien. Pour Faubert-Lussier, ce sera sa troisième année tandis que Moisan disputera sa première campagne.
Leur joie d’entamer cette aventure avec les Alouettes se ressent de loin. Pour Faubert-Lussier, il croit que ce chapitre se présente à un moment idéal de sa carrière après avoir été plus éloigné de ses proches durant ses deux saisons à Hamilton.
« Chaque chose a ses bons et mauvais côtés. Oui, je voyais moins ma famille, mais je passais plus de temps avec mes coéquipiers et j’étais juste impliqué dans le football. J’ai vraiment pu augmenter mes capacités rapidement de cette façon », a-t-il ciblé.
« Maintenant, je suis rendu prêt à revenir dans ma ville. Je sais ce que ça prend pour réussir. Je n’ai plus le côté des amis qui t’appellent pour savoir ce que tu fais le soir, veux-tu sortir ? », a ajouté le receveur.
En 2017, il avait dû se contenter de trois passes captées, mais sa production a grimpé à onze réceptions en 2018. Ce n’est pas pour rien qu’il veut prouver qu’il constitue une cible intéressante et une option attirante comme receveur canadien, un élément peu utilisé par les Alouettes dans les dernières années.
Faubert-Lussier n’a pas déçu mercredi en complétant quelques passes de belle manière.
« Pour le moment, ça va bien. J’investis les efforts nécessaires, je mets mon nez dans le cahier de jeux et j’étudie beaucoup. Je suis à l’aise, la langue n’est pas un problème et c’est une belle transition pour l’instant.
« Peu importe ce que je fais dans la vie, je ne joue jamais au touriste, je suis toujours à la recherche de l’excellence pour pousser mes capacités au maximum. Quand je réussis à le faire, ça se traduit souvent sur le terrain », a-t-il décrit.
Il sait bien que la lourdeur du camp d’entraînement se fera sentir sous peu, mais il se dit plus familier avec cette réalité.
« C’est mentalement et physiquement drainant. Tu dois être alerte et limiter les erreurs. C’est comme un test mental, les dirigeants veulent évaluer tes capacités mentales et physiques. Ce n’est pas mon premier, je suis presque habitué », a noté l’athlète originaire de Montréal en riant.
Normand est déjà père de deux enfants
Si Faubert-Lussier a pu se concentrer uniquement sur le football, Normand a vécu une réalité opposée, mais très enrichissante.
À 27 ans, il est déjà le père de deux enfants (une fille de trois ans et demi et un garçon d’un an). Ce n’est pas le chemin le plus reposant au moment d’entamer une carrière dans le football professionnel surtout quand on doit s’exiler à Winnipeg, loin de l’aide de ses proches.
« C’est ce que je voulais avec ma copine, on voulait des enfants rapidement. Ce qui est plaisant au Québec, c’est qu’on a un système favorable pour la famille. Elle a été en mesure de me suivre, elle a été pas mal game », a confié Normand.
« Disons que c’est un bon défi, c’est stressant, mais on s’en sort bien. On a tout de même de belles situations financières dans la LCF si on se compare à d’autres emplois », a ajouté celui qui vient de Bromont.
Au fil de ses trois années à Winnipeg et de celle à Edmonton, l’an dernier, Normand s’est forgé la réputation d’un athlète fiable offensivement et sur les unités spéciales.
« Personnellement, je pense que je vais aider en étant un athlète détaillé dans ma contribution. Les bonnes équipes agissent de cette façon et ça fait souvent la différence avec une équipe ordinaire. Je crois que je donne le bon exemple dans ce sens et que je pourrai aider d’autres joueurs », a indiqué Normand.
Il ne semble pas du style à parler à travers son chapeau et Moisan l’a d’ailleurs confirmé quelques minutes plus tard.
« C’est le fun d’être avec Chris Normand dans notre salle de réunion. Il est plus expérimenté donc je peux lui poser des questions et l’avoir un peu comme mentor », a précisé Moisan.
Ce serait normal que Moisan ait plusieurs questions puisqu’il a entamé une transition vers une nouvelle position.
« En ce moment, je suis uniquement centre-arrière, mais les entraîneurs sont conscients que j’ai été receveur toute ma vie et que je peux aller n’importe quand à cette position », a expliqué celui dont les blocs étaient souvent sollicités comme receveur avec le Rouge et Or.
« Je suis extrêmement content, je sais que les dirigeants aiment quand les joueurs canadiens sont polyvalents. Si je peux jouer aussi à cette position, comme receveur et sur les unités spéciales, je vais saisir les opportunités et je m’amuse », a enchaîné Moisan.
Au final, on sent que ces trois nouveaux joueurs pourraient très bien s’imbriquer dans la culture souhaitée par l’organisation qui veut rebâtir le lien qui s’est effrité avec des partisans. Le projet semble naturel pour eux alors que Moisan venait assister à des matchs avec ses parents qui détenaient des billets de saison et que Normand a eu la piqûre du football en assistant à une conférence de Matthieu Proulx.
« Ma famille est proche, j’ai une fierté de jouer pour les Alouettes, j’ai grandi en les regardant jouer avec les Calvillo et Cahoon. J’ai aussi été dirigé par Avon Cobourne qui a joué ici. Ce n’est qu’une petite anecdote, mais mes parents étaient présents pour le premier entraînement. Ce n’est pas rien pour moi », a argué Normand.
« Montréal, c’est ma ville. Je suis né ici, j’ai grandi ici et je veux faire ma carrière ici », a soutenu Faubert-Lussier.
« Même quand je jouais avec le Rouge et Or, je continuais de regarder les parties des Alouettes. C’est l’équipe que je suis le plus. Je dois parfois encore me pincer pour me dire que je suis au camp des Alouettes », a conclu Moisan qui était blessé l’an passé.