Les Alouettes ne pourront défendre leur titre, les Argos à la Coupe Grey
SOMMAIRE - Argonauts 30, Alouettes 28
MONTRÉAL – Littéralement, en échappant le ballon cinq fois, les Alouettes de Montréal ont cruellement bousillé leur occasion de défendre leur titre à la Coupe Grey.
Coulés par leurs erreurs, les Alouettes ont plié l'échine 30-28 dans cette première finale de l'Est présentée à Montréal depuis 2012.
Tirant de l'arrière 30-22, les Alouettes ont orchestré une poussée menant au touché de Walter Fletcher de 21 verges avec 1 :56 à écouler, mais ils ont manqué de magie sur le converti raté de deux points pour viser la prolongation.
Les Argos ont donc vengé leur revers de 2023 sur leur terrain.
Inutile de chercher la cause de la défaite. Avec 1 :28 à écouler à la première demie, les Alouettes menaient 16 à 7. Toutefois, ces cadeaux impardonnables ont fini par souffler dans les voiles des Argonauts. Les Argos ont inscrit deux touchés rapides, dont un sur un retour de dégagement. Si bien que Toronto a pu retraiter au vestiaire avec une avance de 21-16.
Cette saison, les Alouettes avaient encore excellé au chapitre des revirements avec un dossier de +10. Mais, au pire moment, ils ont perdu le ballon à cinq reprises. Bizarrement, ces erreurs sont survenues quatre fois sur cinq au terme d'un beau jeu montréalais.
Les Alouettes n'ont pas survécu à ce contexte frustrant pour leurs partisans qui avaient envahi le stade Percival-Molson.
« Je ne pense pas que c'est possible de l'expliquer, ça ne nous ressemble pas. On est l'une des meilleures équipes pour éviter les revirements. Ce sont des choses que tu ne peux pas commettre quand tu veux gagner », a réagi l'entraîneur-chef Jason Maas.
« On a été mauvais pour protéger le ballon alors que c'est l'une de nos fiertés habituellement », a-t-il déploré.
« Malheureusement, c'est l'un de ces jours où le ballon ne colle pas à nos mains. Les revirements nous ont empoisonné la vie », a déclaré Walter Fletcher qui a été victime de deux de ces revirements.
Tard au troisième quart, Chad Kelly, qui connaissait un autre match éliminatoire difficile contre les Alouettes, a subi une fracture de la cheville droite.
Quelques instants plus tard, les Oiseaux ont marqué un touché via Austin Mack pour réduire l'écart à 27-22. Mais les visiteurs ont fini par tenir le coup.
La défense des Alouettes aurait voulu s'imposer contre le remplaçant Nick Arbuckle. Cependant, le vétéran a été en mesure de réussir quelques passes déterminantes pour écouler le temps et anéantir les espoirs des Alouettes.
« En fin de match, l'attaque nous a permis de rester dans le match. En défense, il fallait les stopper, mais on n'a pas réussi. Personnellement, j'aurais pu réussir une interception qui aurait pu empêcher leur touché avant la demie », a décrit Marc-Antoine Dequoy avec le cœur brisé.
Un portrait qui démontre, hors de tout doute, que ce sont malheureusement les Alouettes qui ont perdu ce match et non les Argos qui l'ont gagné.
« On a perdu le match facilement. Quand tu donnes le ballon cinq fois à l'adversaire, tu ne t'accordes pas une chance de gagner », a convenu Dequoy.
Ce dénouement ne fait que prouver que, même dans une ligue de neuf équipes, c'est tout un mandat de remporter le championnat deux ans de suite.
« C'est très difficile à accepter, mais il faut le faire. À mon avis, on deviendra une meilleure équipe et une meilleure organisation », a prédit Maas.
Une attaque qui aurait pu mieux se débrouiller
Quand le résultat se décide par deux petits points, on peut identifier plusieurs jeux qui ont été coûteux. Si on retire les revirements de l'équation, l'attaque des Alouettes aurait dû mieux profiter de ses occasions.
En première demie, le quart Cody Fajardo a manqué de précision et il n'était pas gêné de l'admettre.
« J'ai commis des erreurs que je ne commets pas habituellement et c'est frustrant. On a mieux bougé le ballon dans la deuxième demie, j'étais plus précis. Parfois, je joue comme un quart élite dans cette ligue et parfois je donne du fil à retorde à mon équipe en ratant des passes ou en commettant des revirements », a dit, honnêtement, Fajardo.
On peut penser également à la première tentative échouée du converti deux points. En ayant opté pour le converti d'un point, les Alouettes auraient pu créer l'égalité avec un autre converti d'un point en fin de rencontre. Ça se joue parfois sur de petits détails ...
« C'est facile à dire et il ne faut pas penser qu'on ne discute pas sur les lignes de côté. Ce sera le moindre de nos soucis quand on évaluera cette performance. Au lieu de cela, si on avait pu mieux protéger le ballon, le résultat aurait été différent », a cerné Maas avec aplomb.