L'impact de Jason Maas prouve qu'il était la pièce manquante chez les Alouettes
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MONTRÉAL – En sortant d'un traitement de physiothérapie cette saison, Kristian Matte ne croyait pas voir son garçon jouer au pickleball avec ... Jason Maas. Ce n'est pas ce geste qui l'a couronné entraîneur de l'année dans la LCF, mais ça démontre toute son authenticité.
« Tu ne verras pas ça de tous les entraîneurs-chefs. C'est spécial et je vais m'en souvenir toute ma vie. D'ailleurs, mes enfants m'en parlent presque tous les jours. La gentillesse de Coach Maas s'est imprégnée dans leur tête et ça me touche vraiment », a confié Matte qui ne donne pas sa place parmi les gentilhommes.
À quelques jours de son 49e anniversaire, Maas aurait préféré soulever une deuxième coupe Grey d'affilée aux commandes des Alouettes. Cela dit, cet honneur a validé le retour vers l'altitude de leurs belles années.
« Quand Jason est arrivé à Montréal, c'était la pièce manquante. On voyait que ça commençait à mieux aller et c'est vraiment lui qui a uni le tout », a souligné Matte, quatre jours après la défaite à la finale de l'Est.
De l'avis de Byron Archambault, son adjoint et coordonnateur des unités spéciales, Maas a rendu le nid des Alouettes plus enclin à la réussite de brillante façon.
« Il n'a pas juste une influence positive sur ses joueurs, mais aussi sur ses adjoints. Une fois que tu as gagné ta gang, tu es capable de partager ce que tu prônes, ça multiplie le message et les répercussions positives sur les joueurs », a observé Archambault.
Mais ce nid n'a rien de douillet. Le travail acharné s'avère une priorité. Sauf qu'il est accueillant puisque l'esprit de famille y règne et ça intrigue bien des joueurs aux quatre coins du circuit canadien.
« Jason a des convictions très fortes en la famille et la compétition. Ce n'est pas du fla fla, c'est du concret. On perçoit la vérité, on voit à travers lui. Ça fait qu'on s'identifie à ce qu'il prône et ça devient très facile de travailler avec lui. C'est la représentation ultime du leadership », a ajouté Archambault tout en vantant le boulot accompli par le directeur général Danny Maciocia.Jason Maas
Le quart-arrière Davis Alexander a rapidement appris à connaître le caractère de Maas. Quand il est sur les lignes de côté, il n'est jamais bien loin de Maas. En quelque sorte, Alexander est devenu une deuxième paire de yeux pour Maas et Cody Fajardo. Il offre son avis sur les jeux effectués, il analyse les dernières séquences sur une tablette et il calme ou motive l'entraîneur et le vétéran.
« Tu ne peux pas trouver un entraîneur plus direct ou authentique. Peu importe ton rôle dans l'équipe, il va exiger le même dévouement. Il amène sa passion vibrante dans toutes les réunions et son approche fait que les joueurs veulent devenir meilleurs », a cerné Alexander.
La même intensité au pickleball
Cette passion, on nous a confié qu'elle se déploie également dans les Bird's nest, cette compétition en petits groupes instaurée par Maas à travers des activités comme le mini basketball, le ping-pong, les poches et surtout le pickleball.
Maas et ses joueurs ont souvent évoqué les bénéfices de ce concept. Cependant, Maas a rarement raconté qu'il joue, lui aussi.
« Il y a des parties entre entraîneurs qui sont très intenses. J'ai souvent joué contre Jason cette saison et on a une très belle rivalité ! On aime se défier, tu gagnes ou tu meurs », a décrit Archambault avec le sourire.
Cela dit, on a obtenu la confirmation, via plus d'une source, que Davis Alexander demeure « l'homme à battre » dans l'équipe.
« Je n'ai pas perdu depuis une éternité en simple, je suis sur une séquence de 75-0 environ. Durant la saison morte, Coach Maas était venu me visiter et j'ai gagné en simple », s'est amusé à raconter Alexander.
Le mot « aime » et le mot débutant par la lettre « f »
Quand on pense à un discours d'un entraîneur de football, c'est rarement le mot « aime » qui vient en tête. Pourtant, Maas le répète très souvent à ses joueurs que ce soit après une victoire ou une défaite.Jason Maas
« Il a toutes les caractéristiques que tu recherches chez un entraîneur pour le suivre et ce n'est pas donné à chacun. C'est très important d'avoir un entraîneur qui t'aime. Ça permet de rester soudés quand ça se passe moins bien. On l'aime en retour », a réagi le receveur Cole Spieker.
Pour sa deuxième occasion comme entraîneur-chef, Maas s'était promis de mieux faire. Pas uniquement pour les résultats sur le terrain, mais aussi dans la gestion de ses émotions et des joueurs.
« Au football, on a un côté très tough, mais derrière ça, il est très émotif. J'ai eu des conversations avec lui qu'on a arrêté de parler parce qu'on aurait pleuré. Dans notre dernière réunion d'équipe, il a mentionné qu'il allait nous appeler encore plus souvent et il a ajouté ‘Mais, vous aussi, vous êtes mieux de m'appeler'. Je n'ai jamais eu un entraîneur comme lui auparavant », a dévoilé Matte.
En riant, Matte a ajouté que l'autre mot qu'il utilise encore plus souvent est celui commençant par la lettre « f ».
Le règne de Maas avec les Alouettes n'est vieux que de deux saisons. Mais il a déjà rejoint Marc Trestman (2009), Don Matthews (2002), Charlie Taaffe (1999 et 2000) et Marv Levy (1974) qui ont mérité le titre d'entraîneur de l'année avec les Alouettes.
À croire que Maas est, lui-même, devenu meilleur depuis son arrivée à Montréal.
« Il a décollé en force et on voit juste de belles choses avec lui », a conclu Matte.