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Finie la misère, Montréal veut devenir la référence

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MONTRÉAL – Alors que la poussière du championnat des Alouettes retombe, le directeur général Danny Maciocia était encore stupéfait du chemin parcouru en moins d'une année. La misère étant chose du passé, Maciocia clame que le but devient de redevenir la référence dans la LCF.

En toute objectivité, c'était facile de comprendre que Maciocia soit abasourdi par le revirement de situation. D'une équipe en danger de survie, à la recherche d'un nouveau propriétaire, d'un nouvel entraîneur-chef et de nouveaux joueurs clés, les Alouettes veulent maintenant surfer – positivement - sur la vague de la conquête de la coupe Grey.

« On ne parle plus de reconstruction. Oui, des choix devront être faits, mais on a bâti un bon noyau. Notre intention est d'aspirer au championnat chaque année », a lancé Maciocia alors que la liste des joueurs pouvant accéder à l'autonomie comporte 23 noms dont Darnell Sankey, Shawn Lemon, Tyrice Beverette, Kristian Matte, William Stanback, Walter Fletcher et Jeshrun Antwi.

« On souhaite devenir la référence à travers la LCF et je pense que c'est faisable si on opte pour les bonnes décisions. L'organisation et les partisans le méritent avec tout ce qui s'est produit. Le but ultime, c'est d'être dans le portrait chaque année pour le titre », a exposé le DG.

ContentId(3.1435305):« C'est incroyable comment les choses changent en 12 mois »
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En disant cela, Maciocia regardait le président Mark Weightman à sa droite. Il revoyait dans sa tête les images d'eux, en 1996, alors qu'ils étaient respectivement entraîneur bénévole et stagiaire, mais ils avaient déjà abordé le rêve de savourer un championnat ensemble. Un rêve qui aura pris 27 ans.

Même sans disposer de l'expérience de Maciocia, on peut comprendre que la coupe Grey qui était présente à la conférence de presse s'accompagne d'attentes pour 2024 en plus d'afficher une cible dans le dos des Alouettes.

« C'est un privilège de devoir composer avec ces attentes, bien des équipes voudraient devoir le faire », a-t-il cerné.

« On se retrouve vraiment à l'autre extrême ; le plus grand défi sera de gérer les attentes », a ajouté Maciocia qui a fait la promesse avec l'entraîneur-chef Jason Maas que chacun allait se pousser pour revenir en force la saison prochaine. 

Pour y arriver, l'état-major des Alouettes devra trouver le bon itinéraire de vol durant la saison morte. De gros noms devront être retenus à Montréal, mais les dirigeants semblent convaincus que le championnat facilitera leur boulot.

« Je peux dire qu'on est près de régler certains dossiers dans les prochains jours et d'autres vont suivre. Je dirais que 100% de nos joueurs veut revenir et c'est du jamais vu pour moi-même quand j'ai gagné la coupe Grey ailleurs. Est-ce faisable ? Je dirais non. Mais on devrait pouvoir garder les joueurs nous permettant de conserver un haut niveau », a exposé le directeur général.

« On aura une saison morte assez occupée, mais les circonstances sont complètement différentes et ça va nous aider énormément. »

Maciocia a aussi convenu que l'attrait montréalais renaît dans la LCF. Autant grâce au championnat qu'à l'accent investi sur la fierté de représenter le Québec.

« Les échos que l'on entend, c'est que des joueurs aimeraient venir à Montréal : des Américains, des Canadiens et des Québécois. Il y a plusieurs Québécois dans les autres formations. Ils aimeraient jouer pour Maas et ses adjoints. Le défilé a aussi mené plusieurs joueurs à se dire qu'ils voudraient vivre ça un jour », a-t-il prononcé. 

Le triomphe des Alouettes a augmenté la popularité de quelques joueurs qui deviennent des outils de marketing essentiels pour le club. Maciocia est conscient qu'il devra soupeser le tout.

« J'ai été un jeune partisan (à l'époque de Peter Dalla Riva) et il faut faire attention. Mon premier mandat est de s'assurer que l'équipe soit compétitive chaque année. Mes propres enfants sont tombés en amour avec certains joueurs et ils veulent savoir s'ils seront de retour sauf qu'on doit prendre les meilleures décisions pour l'organisation. »

Une tournée du Québec se dessine, une rentabilité qui n'arrivera pas demain

Ça fait des années – pratiquement une éternité – que le bilan financier des Alouettes s'écrit à l'encre rouge. Le président des Alouettes avait de très bonnes nouvelles à dévoiler, mais il ne cherchera pas un crayon vert immédiatement.

« On a un plan de cinq ans pour accéder à cette rentabilité, il y a encore du chemin à parcourir », a admis Weightman.

« Notre victoire à la coupe Grey va nous aider dans tout ce qu'on fait et ça va accélérer nos démarches sur le plan des affaires. Ça fait partie de l'équation, mais ce n'est pas non plus la solution », a-t-il noté en rappelant que le plan n'est rendu qu'au premier quart.

Les bonnes nouvelles, c'est d'abord une hausse de 16% des revenus venant de la billetterie malgré un recul des abonnements lié à l'incertitude en début d'année. Il y a aussi l'augmentation des cotes d'écoute de 10% à RDS et de 23% chez la clientèle prisée des 25-54 ans. De plus, il y a la vente de 700 nouveaux abonnements de saison depuis le gain spectaculaire contre Winnipeg. Sans oublier que la marchandise des Alouettes est revenue en vogue.

Bref, les Alouettes veulent poursuivre sur cette lancée et ils vont entamer une tournée à travers le Québec semblable à l'époque des beaux jours de l'organisation.

« On avait perdu l'élan pour plein de raisons », a reconnu Weightman qui a évoqué des camps de football et de flag football pour les jeunes en plus de matchs de hockey.

L'autre dossier prioritaire sur le bureau du président, c'est de créer un plan pour doter l'équipe d'installations d'entraînement adéquates. Le choc a été brutal à Hamilton en voyant le confort dont les Tiger-Cats disposent.

Ah oui, le fameux écran géant, qui sera installé au Stade Percival-Molson, a été retardé dans son transport par un ouragan en Asie et la grève au port de Vancouver. Il sera érigé pour 2024. D'ailleurs, Weightman se dit confiant de pouvoir améliorer l'expérience sur la colline en collaboration avec l'Université McGill.

Maas croit pouvoir mener sa troupe plus loin

Terminons ce bilan avec du football car, comme l'a rappelé Maas, ce sont les joueurs qui forment le maillon le plus important du succès de l'équipe.

« Quel groupe de joueurs ! Je suis excité pour les prochaines années, ce sont vraiment de bonnes personnes et vous aurez la chance de mieux les connaître. Ils n'étaient pas égoïstes », a ciblé Maas qui a désormais établi la culture recherchée.

Sa plus grande tâche sera de trouver les façons pour élever le niveau de jeu de sa troupe. On s'entend que ça repose surtout sur les performances offensives.

« Il y a plusieurs éléments sur lesquels on peut progresser dans nos statistiques offensives. On doit raffiner le tout, c'est le boulot des entraîneurs », a mentionné Maas qui étudiera surtout le travail de l'attaque au sol et de la ligne offensive.

Mais ce qui a orchestré le succès de Maas, c'est son approche stricte, mais très humaine avec ses joueurs. Le magnifique et chaleureux câlin avec son fils, Bear, au son de la victoire ne faisait que représenter le tout.

« C'était vraiment spécial, j'attendais ce moment depuis sa naissance. J'avais eu le privilège de savourer le championnat en 2012 alors qu'il venait de naître, il était un bébé. Je ne crois pas que je pourrais décrire avec des mots la sensation de cette accolade, j'ai revu les images plusieurs fois depuis la victoire », a décrit Maas.

L'entraîneur-chef est aussi devenu émotif en parlant de l'accolade avec Maciocia, celui qui a cru en lui.

« Je ne peux pas le remercier suffisamment de m'avoir embauché. C'était très spécial de partager ce moment, en tant que champions, avec lui », a confié Maas.

L'entraîneur-chef avait été congédié de son rôle de coordonnateur offensif en Saskatchewan.

À l'image des Alouettes, il a relancé sa carrière grâce à la confiance obtenue via Maciocia.