« Il y a de la magie ici »
MONTRÉAL – Le visage de Kristian Matte en dit toujours beaucoup. La fierté et le bonheur se lisaient sur les traits du vétéran qui a vécu bien des saisons difficiles depuis qu'il est arrivé, en 2010, avec les Alouettes de Montréal.
Alors de savoir que les Alouettes venaient de compléter le calendrier régulier de 2023 avec 11 victoires, une première depuis 2012, ça ne pouvait que le rendre heureux.
« C'est sûr qu'il y a une fierté, c'est spécial. Ça veut dire qu'on a travaillé fort, ça n'a pas été facile pendant toute la saison. Même dans cette partie, on aurait pu lever le pied. Ça fait longtemps et je suis content, mais il reste du boulot à accomplir », a commenté l'athlète de 38 ans.
L'entraîneur-chef Jason Maas a pris sa retraite de joueur en 2011. Il pouvait comprendre l'importance de cet accomplissement puisque ça ne date pas d'hier.
« On possède beaucoup de caractéristiques affichées par les bonnes équipes à commencer par un groupe qui travaille très fort. On a surmonté de l'adversité et les gars ont tenu le coup ensemble. Gagner 11 matchs, c'est énorme, on a un groupe spécial et j'en suis fier », a cerné Maas.
Cette approche de travailleurs acharnés, Matte l'a adoptée avec joie. Un peu comme si l'équipe n'avait pas toujours eu un tel dévouement dans la dernière décennie.Les Alouettes de Montréal
« C'est une mentalité, personne ne va travailler plus fort que nous même quand ça ne fonctionne pas bien. Je suis extrêmement fier de l'équipe en partant de Danny (Maciocia, le directeur général), les hommes et les femmes dans le bureau jusqu'aux joueurs », a prononcé le garde qui a enchaîné ainsi.
« Il y a de la magie ici en ce moment et on veut continuer de progresser. »
En prônant une dureté mentale à toute épreuve, Maas avait besoin que chaque joueur emboîte le pas. Lui et ses adjoints ont donc vendu l'idée à chacun de se préparer comme des partants.
Avec toutes les blessures subies en 2023, surtout en défense, ce fut fort bénéfique. Ça s'est poursuivi dans ce dernier match régulier alors que des joueurs moins sollicités, comme Davis Alexandre, Jeshrun Antwi et Cole Spieker ont tous connu une sortie inspirée.
« Nos joueurs sont préparés et prêts à nous aider, ils ne font qu'attendre une chance de jouer. On ne voit pas nos joueurs comme des partants [et les autres comme des réservistes]. On a 45 joueurs dans la formation qui peuvent contribuer », a rappelé Maas.
Les Alouettes ont donc terminé la saison sur une lancée peu banale de cinq victoires. Un argument qui pourrait devenir payant pour la vraie saison, celle des éliminatoires.
« Je suis dans la LCF depuis assez longtemps pour savoir que les équipes qui entament les éliminatoires sur une bonne lancée parviennent à avoir du succès. Mais tu ne réussis pas à gagner en pensant à ça, il faut que ça passe par la préparation », a soupesé Maas.
À ce propos, l'entraîneur des Alouettes comprend à quel point le sport comporte une énorme dimension psychologique. Vaincre les Tiger-Cats peut donc s'avérer un avantage mental, mais il veut éviter à tout prix le piège que son équipe pense trop aux succès de l'année contre Hamilton (3-0) à l'approche de la revanche de la demi-finale de l'Est, samedi prochain.
« On s'attend plus à des résultats grâce à la manière dont on se prépare », a-t-il noté.
Pour une équipe qui a vivoté pendant quelques années et qui était considérée parmi les négligés en 2023, ce serait étonnant que les joueurs tombent dans le panneau.
« Ces cinq victoires sont très importantes. Ce n'est pas à propos de la meilleure équipe, mais de celle qui arrive sur la plus grande lancée. Bien des gens ne parlent pas des Alouettes et que ça continue ainsi. Nous, on baisse la tête et on fonce », a lancé le quart-arrière Cody Fajardo.
« Il a fallu la contribution de tous les joueurs du club pour l'emporter et on a besoin de toute l'équipe pour gagner un championnat ; je trouve qu'on possède ceci », a enchaîné Fajardo.
« Je suis très fier, ça va du sommet de l'organisation jusqu'aux joueurs. On est sur une belle lancée pour les éliminatoires », a conclu Marc-Antoine Dequoy.