Ingéniosité et coup de veine : quand tout va pour les Alouettes

OTTAWA – Oui, les Alouettes ont confirmé leur présence en éliminatoires avec ce gain, mais il importait de revenir plus en détails sur les deux jeux plutôt fous survenus à Ottawa.

Le sympathique Jeshrun Antwi s'est présenté devant les médias avec un grand sourire et il avait le droit d'être fier de son coup.

Et ce, même si la foule à Ottawa a eu de la misère à digérer la décision alors que les Alouettes ont converti un deuxième essai et 18 verges avec un petit tour de magie.

Alors oui, ce sont bien les entraîneurs des Alouettes qui ont sélectionné le jeu selon lequel Antwi laisse tomber le ballon au sol pour le botter faiblement afin de le reprendre ensuite de l'autre côté de la ligne de mêlée.
 

« C'est dans notre répertoire depuis un certain temps, il a effectué un travail fabuleux. C'est bien d'avoir pu tirer avantage de l'une des règles particulières de la LCF », a expliqué l'entraîneur Jason Maas.  

« Les gens pensent que c'est moi qui improvise, mais ça vient de l'entraîneur. On l'a tenté contre les Lions sans succès et je lui avais dit que je serais capable de le faire. J'apprécie sa confiance. C'est un beau côté de la LCF, il y a plusieurs particularités moins connues », a indiqué Antwi dont le premier amour sportif était le soccer au Ghana durant son enfance.  

Pour la réaction hostile de la foule, ça le faisait bien rire.

« Dans la LCF, tu dois être un étudiant du sport et Coach Maas en parle souvent. Malheureusement pour la foule du Rouge et Noir, elle devrait regarder plus de matchs de la LCF », s'est permis de dire Antwi avec amusement.

Est-ce que sa réussite lancera une nouvelle mode dans la LCF ?  

« Si tu peux le réussir, pourquoi pas. Mais, comme vous avez pu le voir, ce n'est pas évident à maîtriser et un joueur peut venir te frapper de plein fouet. Si je peux commencer une tendance, je ne suis pas contre », a proposé Antwi alors que ce jeu pourrait porter son nom.

En ce qui concerne le jeu hallucinant du botteur Joseph Zema qui, couché sur le terrain, a causé un échappé en bottant le ballon hors des mains d'un adversaire, Maas cherchait ses mots.  
 

« Ouais… que pourrais-je dire, c'est juste tellement incroyable ! », a-t-il lancé.

Toujours très humble, Zema a prétendu qu'il avait simplement été chanceux.  

« Je regardais le ciel, je n'avais aucune idée de ce qui se passait. Mais parfois, ça prend de la chance et, cette fois, elle était de notre côté », a-t-il commenté.

Quand on lui a soumis la possibilité que son cerveau a probablement déclenché cette réaction parce qu'il est si habitué de botter le ballon, Zema a trouvé l'hypothèse intéressante et il a acquiescé.

Pour qualifier ce geste renversant, on lui a demandé si c'était, selon lui, une manœuvre de kung-fu ou bien un geste appris à ses années de football australien. Il était incapable de se prononcer.

Ces jeux d'Antwi et Zema vont alimenter les discussions dans l'entourage des Alouettes.

« Ça ne fait que prouver les habiletés de notre équipe, je pense à Zema avec sa jambe folle et ses immenses efforts. Le crédit revient aussi à Coach Maas qui prêche ce dévouement et tous nos partisans à Montréal », a cerné Reggie Stubblefield.  

Une défense qui en met plein la vue

Justement, Stubblement a joué de manière inspirée et inspirante contre le Rouge et Noir. Il est devenu un secondeur du côté large idéal pour les Alouettes à la suite de quelques blessures.

« On a eu plusieurs bons joueurs à cette position. Stubblefield a été merveilleux dans ce rôle, il est une machine à plaqués. Lui et Tyrice Beverette sont deux redoutables joueurs de football, ils laissent tout sur le terrain », a louangé Maas.

« On savait que les éliminatoires étaient à l'enjeu. Survoler le terrain, je l'ai fait toute la saison. Je n'ai rien concédé à plusieurs des meilleurs receveurs. Je suis fier de mon jeu et c'est tout un effort de notre équipe et notre unité », a mentionné Stubblefield – qui est une recrue, rappelons-le – à propos sa prestation.

Parmi ses nombreux jeux d'impact, il a complété une interception dans la zone des buts qui lui faisait particulièrement plaisir.  

« C'est un jeu que je connais très bien, ce petit tracé qui revient vers l'intérieur. J'ai donc donné l'impression d'aller de l'autre côté en ouvrant mes hanches et je suis revenu dans l'autre direction après avoir appâté leur attaque », a-t-il expliqué.  

Pour Beverette, qui a été tout aussi flamboyant, il avait ce raisonnement.

« À ce point de l'année, on s'attend à des gros jeux comme ceux-ci. Quand on joue à la hauteur de notre talent, on sait que de belles choses vont survenir », a conclu Beverette.