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RÉSULTATS

J.R. Reed s'adapte très vite au français et à la LCF avec les Alouettes

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MONTRÉAL – « C'est un vrai Québécois, demandez-lui! » Il ne fallait pas plus que ce commentaire de Marc-Antoine Dequoy, à la caméra de TSN et RDS, pour attirer notre attention vers J.R. Reed qui venait de réussir sa première interception au niveau professionnel. 

On savait qu'on ne tarderait pas à parler à Reed vu qu'il a joué 16 matchs dans la NFL et qu'il s'impose rapidement avec les Alouettes en comblant la perte de Najee Murray. Mais on devait devancer le plan pour comprendre la réplique de Dequoy. 

Reed était tout sourire, mardi, quand on l'a approché pour discuter de son aisance fascinante à assimiler des mots en français. Bien sûr, on a aussi parlé de son adaptation rapide au football canadien, on y reviendra en deuxième partie. 

Preuve que Dequoy ne mentait pas, voici les premiers mots lancés en français par Reed quand on a voulu connaître son répertoire appris en quelques semaines. 

« Je dois rester en santé », a-t-il confié en nous étonnant. 

Nul doute, les entraîneurs lui ont passé le message alors que la défense est amputée de plusieurs partants. 

Quand il se promène dans les rues de Montréal, le Texan a déjà ses phrases préférées à commencer par « la crème glacée, j'aime ça ». Par la suite, il n'a pas étonné avec la suite « tu es jolie ou tu es belle » en se faisant taquiner par Regis Cibasu qui savait que ce classique ne tarderait pas. 

« Je commence à me débrouiller avec ‘Bonjour, ça va bien ? S'il vous plaît, bonne journée ou en forme ?' », a-t-il expliqué avec une certaine fierté. 

Pour Dequoy – et sans doute pour ses autres coéquipiers francophones – une telle marque de respect envers la langue de sa nouvelle maison fait chaud au cœur. 

« J'ai joué avec beaucoup d'Américains qui nous demandaient des mots en français, mais ils les oubliaient rapidement. Il se débrouille vraiment bien. Il a un excellent sens de l'humour et il a une bonne mémoire; il s'amuse avec ça », a souligné Dequoy. 

Pour la petite histoire, Reed n'a pas appris le français à l'école secondaire.

« C'est vraiment par intérêt. En étant avec mes coéquipiers au quotidien, je leur demande de m'apprendre un mot chaque jour. Je leur dis qu'il faut que ce soit des choses dont je peux me souvenir et utiliser dans ma vie de tous les jours », a noté Reed qui est âgé de 27 ans. 

Cette ouverture d'esprit a permis à Reed de rapidement être charmé par Montréal. 

« J'adore la ville et les gens, ils ont été merveilleux avec moi et mes coéquipiers. Et bien sûr, la nourriture est extraordinaire. »

Les remplaçants ont dissipé les petits doutes de Dequoy

De la manière dont il s'illustre avec les Alouettes, Reed ne devrait pas tarder à se faire adopter par les partisans du club. 

« Pour J.R., je savais que ce ne serait pas un problème. Tu regardes son parcours dans la NFL, c'était évident qu'il serait un joueur d'impact, ça se voyait dès son premier match », a convenu Dequoy. 

« Bien sûr, c'était difficile de perdre Najee, c'est un coéquipier que j'apprécie énormément. Il a un gros impact sur notre défense et il représentait si bien notre identité. Mais on avait de la profondeur heureusement. Il semblait à l'aise comme s'il avait déjà joué une dizaine de matchs », a-t-il ajouté. 

Son interception, réalisée au deuxième quart, était de toute beauté. Il n'a pas hésité à surgir devant le receveur Duke Williams pour capter le ballon et filer sur 14 verges. 

« Je suis content de mon rendement, mais je ne suis pas satisfait. Je peux encore bien plus aider notre équipe et je sais que notre défense peut briller davantage », a-t-il évalué. 

Les Alouettes n'affrontaient que le troisième quart-arrière des Tiger-Cats, mais ils devaient tenir leur bout après les pertes de Murray, Avery Williams et Dionte Ruffin qui se sont blessés lors du match précédent. 

« Je ne dirais pas que c'est difficile, des blessures sont survenues et il faut s'ajuster », a réagi Reed qui en a vu d'autres que ce soit à l'Université Georgia ou avec les Rams et les Giants dans la NFL. 

Cela dit, Dequoy admet que les blessures étaient devenues une source d'inquiétude.  

« C'est assez particulier, c'est même la première fois que je vis ça. Si on compare avec notre formation du début de saison, six partants défensifs (Murray, Williams, Ruffin, Nafees Lyon, Ciante Evans et Nick Usher) ne sont plus là. Chez les demis défensifs, il a seulement Wes (Sutton) et moi qui sont encore là », a contextualisé Dequoy. 

« En défense, quand tu dois t'échanger des couvertures, ça reste complexe, tu dois avoir confiance en tes coéquipiers. Avec des vétérans, c'est parfois plus simple, tu sais qu'ils vont bien réagir donc tu peux jouer de manière plus calme. Au dernier match, ça m'est arrivé de penser que ça pourrait être compliqué, mais ça s'est très bien passé », a-t-il poursuivi avec franchise. 

Mais les Reed, Frédéric Chagnon, Bryce Notree, Reggie Stubblefield, Kordell Rodgers, Kabion Ento et Shawn Lemon ont répondu aux attentes. 

« C'est assez étonnant de voir comment les gars ont pu embarquer dans le système. Moi, j'avais vécu autre chose comme réserviste. Tu peux trouver le temps long. Eux, leur tour est arrivé vite et ça m'a surpris de voir comment ils ont été en mesure d'assimiler le système », a vanté Dequoy. 

Dans le cas de Reed, il accueille cette nouvelle occasion au football professionnel avec humilité. 

« Je me concentre à être le meilleur joueur que je peux. C'est du football professionnel, je ne prends pas la LCF à la légère. Je suis ici pour aider mon équipe et on verra ce que l'avenir me réserve. Je me vois comme un professionnel que ce soit la NFL ou la LCF », a-t-il évoqué. 

Les nombreux changements en défense ont mené le coordonnateur défensif Noel Thorpe à devoir quelque peu alléger les stratégies sur certains aspects. 

Et parlant de Thorpe, vous avez peut-être remarqué que les Alouettes ont tenté une approche différente. Afin d'empêcher les adversaires de décoder les signaux de Thorpe, un employé plaçait une pancarte devant le visage de Thorpe quand il annonçait la sélection du jeu. 

« Ça finit par être drôle car on a fait ça pour camoufler les signaux, mais ça n'a fait qu'attirer l'attention et le tout a produit l'effet inverse. Disons que c'est à travailler un peu », a rigolé Dequoy.