La défense inspire encore les Alouettes face aux Tiger-Cats en demi-finale de l'Est
MONTRÉAL – Pour vaincre le même adversaire une quatrième fois cette année, les Alouettes de Montréal n'ont eu qu'à se fier sur leur redoutable défense et ils ont mérité leur revanche contre les Argonauts de Toronto.
Grâce à ce gain de 27-12 face aux Tiger-Cats de Hamilton, les Alouettes retrouveront les Argonauts, à Toronto, samedi prochain, pour la finale de l'Est.
Durant la semaine de préparation, l'entraîneur-chef Jason Maas avait admis qu'il fallait se fier sur nos forces quand les deux adversaires se connaissent par cœur.
Comme ce fut l'histoire de l'année, l'unité du coordonnateur défensif Noel Thorpe a été dominante ne concédant que des miettes aux Tiger-Cats. Dirigée par Matthew Shiltz, l'ancien quart des Alouettes, l'attaque de Hamilton a dû se contenter de quatre placements et aucun touché.
Darnell Sankey, Lwal Uguak, Mustafa Johnson et Shawn Lemon (deux sacs) ont particulièrement brillé pour la défense montréalaise (5 sacs) qui a été nourrie par les 20 127 spectateurs. Ce fut le festival des passes rabattues en plus de menotter Tim White, le receveur le plus productif cette saison.
« C'est comme un disque qui saute chaque semaine ! Ils jouent à un très haut niveau chaque match. Personne n'est égoïste dans cette défense et ils possèdent de la confiance et de l'expérience. C'est une combinaison dangereuse », a ciblé Maas, fier de cette unité.
L'interception de Sankey, obtenue grâce à Johnson qui avait dévié la passe, a permis aux Alouettes d'entamer une séquence à 30 verges de la zone des buts. Dès le jeu suivant, Cody Fajardo a rejoint Austin Mack pour le majeur, son premier depuis six parties.
« Je pourrais connaitre la meilleure partie au monde, mais si on perd, ce n'est pas important. Si tu veux gagner la coupe Grey, tu dois faire ce genre de jeu. Ils sont une bonne équipe, mais on savait qu'on était une meilleure équipe », a déclaré Sankey.
Au troisième quart, quand ce fut le tour des visiteurs de procéder à une interception – sur une passe télégraphiée de Fajardo - la défense des Alouettes s'est levée une autre fois en limitant les dégâts à trois points.
Détenant ainsi une avance de 17-12 tôt au dernier quart, les Alouettes ont été en mesure de tenir le coup. Du coup, Montréal demeure la seule équipe de la LCF avec une fiche parfaite (9-0) en menant après trois quarts.
Fajardo, qui présente désormais un dossier de 2-2 en éliminatoires, s'est repris de belle façon sur la séquence suivante. Il a complété quelques passes payantes incluant celle du touché à Jake Harty, seulement son deuxième en carrière, qui a bénéficié d'un bloc judicieux de Mack. De plus, Fajardo a accompli quelques courses libératrices prouvant qu'il peut encore user de sa mobilité quand les éliminatoires surgissent.
« Il est difficile à rabattre et il ressemblait au quart quand il a commencé. Les gens oublient un peu qu'il peut être bon pour courir. En éliminatoires, il n'y a pas de lendemain. Je crois qu'on le verra un peu plus jouer ainsi et je crois que ça devrait être le cas. Il aurait pu exécuter quelques jeux d'une meilleure manière, mais il a été efficace », a statué Maas.
« Plusieurs personnes doutaient de moi. Ça m'a enlevé un grand poids sur les épaules. C'est certain que je n'aurais pas pu réussir cela sans mes coéquipiers, mais tout le travail, les efforts, la sueur, ça finit par payer. Je suis aussi très heureux d'avoir récompensé nos partisans avec une victoire éliminatoire », a déclaré Fajardo.
Petite parenthèse personnelle pour Fajardo, il jouait devant son père pour la première fois depuis 2019. Quand ça ne se passait pas à son goût, ça lui faisait du bien de regarder vers son paternel pour sentir son appui.
Les Alouettes auraient pu s'imposer davantage si l'attaque terrestre avait été plus efficace. William Stanback n'a pas su se démarquer par la course, mais il a eu quelque peu d'aide par la passe et il s'est repris avec une longue course au dernier quart. Une meilleure performance dans cet aspect serait utile, la semaine prochaine, contre les Argonauts.
Précisons que le botteur David Côté a connu une bonne sortie (4 en 4) à un moment opportun.
C'est donc dire que les Alouettes ont battu Hamilton cinq fois (en incluant le match préparatoire) en 2023.
Si bien que ce n'était pas très étonnant que les Tiger-Cats perdent leur sang-froid en fin de match. Chris Edwards a été le grand coupable de cette conclusion alors qu'on sentait l'animosité tout au long de la partie. Jeshrun Antwi a quitté les lignes de côté pour venir en aide à son coéquipier Jake Harty.
« C'est dommage, c'était un match émotif et ils savaient que leur saison était finie. Mais ce n'est pas bon pour notre ligue et je déteste voir ça. Heureusement, on a pu contrôler notre réaction. C'est un œil au beurre noir tout de même », a commenté Maas qui espère qu'Antwi ne sera pas suspendu.
« C'était mon inquiétude, ce serait une grosse perte si Antwi ne pouvait pas jouer. Quand tu te soucies de tes coéquipiers et que tu en vois un être projeté au sol ou encaisser un coup de poing, ça prend une personne très forte pour ne pas réagir. Ça explique pourquoi Antwi a quitté les lignes de côté. On ne souhaite pas ça, mais je trouve que nos joueurs ont accompli un bon boulot pour composer avec cette situation peu évidente qui aurait pu dégénérer », a poursuivi Maas.
Cette fin tumultueuse a, au moins, permis à la foule d'avoir plus de temps pour célébrer les dernières secondes.
« Peut-être qu'ils sont bipolaires ou autre, mais ils ont fait la même chose deux années de suite. Ce n'est pas un esprit d'équipe, pas du tout, ce n'est pas correct. Et même ses propres coéquipiers le savaient. On a la victoire donc bye ! », a réagi Kristian Matte.
« Avec les lumières et tout ... J'ai toujours rêvé de chanter na-na-na. J'étais dans les estrades et là sur le terrain, je vis mon rêve en ce moment. C'est incroyable, j'en profite le plus possible », a conclu Dequoy.