Les Alouettes ne laissent aucune chance au Rouge et Noir
MONTRÉAL – Les Alouettes ont joué deux matchs dans l'ouest du pays et patienté jusqu'à la fin de semaine de la Saint-Jean avant de retrouver leur stade et de pouvoir souligner pour une dernière fois leur conquête de la Coupe Grey avec leurs partisans.
Étaient-ils prêts? Allez demander aux joueurs du Rouge et Noir d'Ottawa, pour voir.
Pour la patience à laquelle leurs hôtes ont dû s'astreindre, les visiteurs jeudi au Stade Percival-Molson ont solidement payé le prix. Devant un salle comble de 23 305 spectateurs, les Alouettes sont sortis des blocs en inscrivant 30 points en première demie et ont terminé le travail avec une victoire sans appel de 47-21.
Les champions en titre sont ainsi demeurés invaincus en trois matchs, leur meilleur départ depuis 2011. En tenant compte de leur fin de saison triomphale en 2023, ils ont maintenant remporté leurs onze dernières parties.
« Tout nous réussissait, a apprécié l'entraîneur-chef Jason Maas. Quand le ballon était dans les airs, il tombait dans nos mains. En défense, on a provoqué des erreurs et on a capitalisé sur celles-ci. […] On a eu des périodes creuses, mais je ne crois pas qu'on aurait pu jouer du meilleur football en première demie. »
La domination des Alouettes fut telle que le cœur de son histoire s'est effectivement écrite avant le coucher du soleil. Ses auteurs ont été Tyrice Beverette et Tyson Philpot.
Beverette a été directement impliqué dans les trois revirements provoqués par la défensive des Alouettes en première demie. Il a d'abord intercepté la première passe du match de Dru Brown, préparant le terrain pour le premier de quatre placements de David Côté. Le vétéran secondeur a ensuite provoqué un échappé sur un sac du quart au début du deuxième quart, puis a récupéré un ballon égaré à la suite d'un plaqué de son coéquipier Darnell Sankey.
Au total, ces trois larcins ont permis à l'attaque d'inscrire 17 points au tableau.
« Une équipe est toujours aussi bonne que son maillon faible et il n'y en a pas dans cette équipe, s'est enthousiasmé Beverette, qui s'était promis d'épater la galerie pour la visite de sa mère qui était venue assister au match. On l'a montré l'année dernière et cette année, on s'est mis au travail avec la même énergie. »
Pas que Cody Fajardo et ses complices avaient nécessairement besoin d'aide pour traverser le terrain et cette lourde soirée caniculaire. Le quart-arrière a tailladé la défensive ottavienne d'un bras droit acéré. Il a complété 20 de ses 22 premières passes pour des progrès aériens de 291 verges -- tout ça, on le rappelle, avant que Kaïn ne monte sur scène pour enfiler ses plus grands succès à la mi-temps.
« On voulait frapper un grand coup tôt dans le match, a dit Fajardo, qui a conclu la première séquence offensive du match avec une course de cinq verges pour le majeur. Le tracé long de Philpot le long des lignes de côté nous a donné une étincelle. La défense a réussi un gros revirement, on a vite pris les devants 14-0 et on n'a plus jamais regardé par-dessus notre épaule. »
Philpot a été une bête pour Fajardo en première demie. Le héros de la dernière Coupe Grey a fait avancer les chaîneurs avec ses six premiers attrapés du match. Le dernier de cette séquence lui a fait visiter la zone des buts sur un dard de 51 verges pour donner une avance de 27-1.
« Le numéro 7 me fait confiance et c'est à moi de faire mon job quand il me lance le ballon », a lâché Philpot pour décrire la chimie qui l'unit à son quart-arrière.
Le receveur canadien, qui avait généré des gains de 141 verges en début de saison à Winnipeg, en a ajouté 127. Ses 317 verges après trois matchs en font la référence dans ce domaine en ce début de saison naissant.
Le retour de White Jr
Comme ce fut le cas lors du match précédent à Edmonton, l'attaque des Alouettes a été ralentie dans son élan au retour de l'entracte. Elle a été chassée du terrain sans cérémonie à ses deux premières possessions du troisième quart.
Pendant ce temps, la défensive se faisait plus généreuse, accordant notamment des passes de 25, 52 et 43 verges. Dans la section du terrain où ça compte le plus, elle a toutefois continué de limiter les dégâts, de sorte que le Rouge et Noir n'a que très timidement remonté la pente.
Les deux équipes se sont échangé des touchés au début du quatrième quart.
De retour d'une absence de près de deux ans occasionnée par une blessure à un genou, le receveur Reggie White Jr a redonné à Fajardo son mojo en captant un relais de 16 verges dans le fond de la zone des buts. Le Rouge et Or a répondu instantanément avec un retour de botté de 101 verges de DeVonte Dedmon, mais sur la séquence suivante, Fajardo et White Jr ont de nouveau uni leurs efforts, cette fois pour un jeu payant de 18 verges.
« Ça faisait vraiment, vraiment longtemps que j'attendais cette journée. Ça fait du bien d'avoir été capable de livrer une bonne performance », s'est réjoui le receveur de 28 ans.
Fajardo a été à la source de quatre touchés, trois par la passe et un autre par la course. Il a terminé la soirée avec des gains par la passe de 393 verges.
Discrètement, Kaion Julien-Grant a lui aussi cumulé des chiffres impressionnants : 139 verges sur neuf attrapés, des sommets chez les receveurs des Als.