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RÉSULTATS

Tyrice Beverette, une fascinante machine de football pour les Alouettes de Montréal

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MONTRÉAL – Tyrice Beverette est une machine absolument fascinante sur un terrain de football. Comment les Tiger-Cats de Hamilton ont-ils pu laisser filer cet athlète qui fonce tel un train sur ses adversaires?

Cette question, plusieurs intervenants se la posent et pas uniquement dans les médias.

« Ça m'étonne que ça n'ait pas fonctionné à Hamilton et qu'on ait pu obtenir ses services, je ne comprends pas trop... », a reconnu le maraudeur Marc-Antoine Dequoy. 

À Hamilton, où Beverette a joué ses deux premières saisons en sol canadien, il a surtout dû se contenter d'évoluer sur les unités spéciales. Un peu comme si les Tiger-Cats n'avaient pas perçu l'étendue de son arsenal, malgré ses essais précédents avec les Bengals de Cincinnati et les Jets de New York, dans la NFL.

L'entraîneur-chef Jason Maas sera le dernier à s'en plaindre tellement il raffole de sa contribution. 

« C'est simple, il pourrait être notre joueur de la semaine chaque semaine », a habilement résumé Maas. 

ContentId(3.1432109):Meilleurs moments : Tyrice Beverette (Alouettes)
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« J'ai une très grande estime de lui, mais je suis biaisé. Je sais ce qu'il procure à une organisation et je suis très excité de l'avoir au sein de notre équipe », a-t-il ajouté. 

Auteur de 77 plaqués en 17 parties en 2022, Beverette a repoussé son expertise à un autre niveau cette année. Après 15 matchs, il a déjà effectué 89 plaqués (5e rang de la LCF), cinq sacs et un touché.  

Tyrice BeveretteToutefois, ce n'est rien pour rendre Beverette arrogant alors qu'il dégage, au contraire, une attitude quelque peu déstabilisante. On blague, mais on se demande pratiquement s'il réalise qu'il se classe parmi l'élite de la LCF. 

« J'aime rester très terre à terre. Sans mes coéquipiers, tout ceci ne se produirait pas. Je n'oublie jamais que le football est un sport d'équipe et j'adore leur rendre hommage. Dans notre équipe, on joue du football très rapide et il y a plusieurs athlètes qui accomplissent des jeux d'impact. On l'a bien vu au dernier match », a témoigné le secondeur de 28 ans. 

Ça détonne avec les athlètes de sa trempe qui ne se gênent pas pour clamer qu'ils désirent régner à titre de meilleur joueur défensif de la LCF. On n'a qu'à penser aux Kyries Hebert, Adarius Pickett, Bear Woods et compagnie qui sont passés par Montréal. Pour Beverette, il énonce cet objectif plus sobrement. 

« En général, je préfère conserver ces objectifs pour moi-même. Mais je crois que tout le monde se fixe de grandes attentes alors, bien sûr, je veux être le meilleur sur le terrain. Même si je connais un fort match, je veux encore me surpasser. Je crois sincèrement que les efforts mènent à de beaux résultats », a-t-il répondu. 

Avec cette approche nullement hautaine, Beverette avait tout pour s'intégrer chez les Alouettes. 

« Il possède vraiment sa propre personnalité et j'adore ça! Il est tellement intense sur le terrain et si relax après. C'est assurément le genre de joueur duquel on dit qu'il a une switch on et off. C'est plaisant de le côtoyer », a décrit Dequoy. 

Chose certaine, c'est assurément moins agréable, pour ses adversaires, de le côtoyer sur le terrain. Dequoy admet qu'il est fasciné par sa capacité de foncer à 100 milles à l'heure vers ses opposants. Tyrice Beverette

« C'est hallucinant! On joue un sport avec une grande dimension physique, mais il faut réaliser qu'on doit se placer dans tout un état d'esprit pour projeter son corps dans un adversaire, semaine après semaine », a souligné le Québécois.  

« Tout le monde va dire qu'il est plus petit que la norme à sa position. Pourtant, il frappe comme s'il pesait 225 livres. C'est de la hargne, de l'attitude », a ajouté Dequoy alors que Beverette mesure six pieds et pèse 203 livres. 

Un enjeu de compréhension dissipé à Montréal 

Une confidence, d'une source très respectée dans la LCF, nous avait surpris plus tôt cette année. Cet Américain, dont on préfère taire l'identité, nous disait que Beverette avait éprouvé des défis, à Hamilton, à bien comprendre les demandes des entraîneurs. 

Cette affirmation surprend Noel Thorpe, le coordonnateur défensif des Alouettes. 

« Je n'ai jamais constaté ça. On l'a utilisé dans plusieurs contextes et on lui a demandé de relever plusieurs défis pour nous sur le terrain et il a toujours réussi haut la main », a cerné Thorpe. 

Le secret de son succès passait peut-être par le type de système. Voilà ce que Thorpe déduit. 

« On est une défense très physique, il cadre à merveille dans ce qu'on fait. On a l'occasion de le placer dans un système qui cadre avec ses forces. Il nous procure beaucoup de choses, il est dynamique, il peut foncer en blitz, couvrir des joueurs, il est redoutable dans le front défensif et il détient un avantage physique contre la plupart des porteurs de ballon », a vanté Thorpe. 

ContentId(3.1432098):Alouettes : Montréal veut s'assurer de jouer à la maison (LCF)
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Quand l'entraîneur Maas a eu à exposer sa philosophie à implanter à Montréal, il a ciblé trois éléments essentiels : habiletés, toughness (difficile de trouver une traduction parfaite) et effort. 

« Ce portrait, c'est Bev! Quand il est sur le terrain, il a toutes les habiletés du monde, il est extrêmement endurant mentalement ainsi que physiquement et il déploie de grands efforts sur chaque jeu », a visé Maas. 

Pour arriver à cette redoutable version sur le terrain, Beverette rend crédit à un ancien coéquipier à Hamilton. 

« J'ai eu la chance d'évoluer derrière l'excellent Simoni Lawrence, je l'ai observé pendant deux ans. Ça m'a énormément aidé et j'ai tiré des choses de la part d'autres joueurs, je suis un athlète très observateur », a conclu Beverette qui, nul doute, a l'œil affûté.