Mustafa Johnson récompensé pour sa saison épatante avec les Alouettes
Ne manquez pas la demi-finale de l'Est entre les Tiger-Cats et les Alouettes, samedi dès 15 h, sur les ondes de RDS et RDS.ca.
MONTRÉAL - Qu'il fasse 30 degrés Celsius ou -5, Mustafa Johnson s'étire, torse nu, lors de chaque séance d'entraînement des Alouettes de Montréal. Malgré le froid qui régnait cette semaine, il ne pouvait pas rompre avec cette tradition qui amuse ses coéquipiers.
« Même s'il fait froid, je ne peux plus reculer. Je dois continuer de cette façon. J'ai commencé cette tradition ici, mais je l'avais déjà fait au niveau universitaire », a raconté Johnson avec le sourire au visage.
Soyez assurés que l'Américain de 24 ans n'agit pas de la sorte pour attirer l'attention. Au contraire, en tant que plaqueur défensif, Johnson se plaît dans l'anonymat relatif associé à cette position.
Voilà plutôt son explication insoupçonnée.
« C'est simple, je n'aime pas me retrouver au sol à moins de réussir un plaqué. Mes entraîneurs m'ont toujours enseigné ça », a raconté Johnson qui se sert donc de son chandail pour s'agenouiller ou se coucher dessus.
Cette justification plus rationnelle qu'on le croyait n'empêche pas ses coéquipiers de le taquiner.
« Nous, on est tous habillés jusqu'au cou », a rigolé Marc-Antoine Dequoy avant de l'agacer.
« C'est sûr que d'avoir plusieurs couches de graisse, et de muscles, ça aide. Je n'ai pas ce luxe, a lancé Dequoy en riant. C'est sa mentalité de DAWG (disciplined athlete with grit ou athlète discipliné avec hargne). C'est vraiment ça qu'il représente. »
Pour ajouter au contexte comique, Johnson est surnommé Moose (l'orignal) en raison, bien sûr, de son prénom.
« Mes coéquipiers rient beaucoup de ma routine. Étant donné mon surnom, je leur dis que ma température corporelle demeure toujours la même », a ajouté celui qui fait penser à une version plus petite d'Aaron Donald.
Déjà sur l'équipe d'étoiles de l'Est
Mais il y a une raison bien plus sérieuse pour laquelle on devait vous parler du numéro 94 des Alouettes. Johnson a appris, jeudi, qu'il avait été sélectionné sur l'équipe d'étoiles de l'Est, une récompense précoce et méritée avec son rendement de 43 plaqués, 7 sacs du quart et 1 touché défensif.
« C'est merveilleux! C'est un choc pour moi de disputer ma première saison complète ici et d'obtenir cette reconnaissance. Je suis impatient d'aller l'annoncer à ma mère », a-t-il confié avec une joie débordante.
L'ancien de l'Université du Colorado, qui est diplômé en sociologie, admet que ce fut une surprise.
« Aucun doute. Je ne regarde pas vraiment ce qui se dit ou s'écrit dans les médias. Je veux simplement jouer et ça m'a donné des frissons quand on m'a annoncé la nouvelle », a réagi Johnson qui a accompli un match de sept plaqués contre Winnipeg.
Tout le contraire pour ses coéquipiers.
« Je trouve qu'on devrait parler plus de lui. Il est tellement dominant, ça n'a aucun sens. Tu regardes sa production sur le terrain, la façon dont il est capable de déplacer de gros bonhommes devant lui. Il court partout aussi, toujours au ballon. Se faire reconnaître sur cette équipe d'étoiles de l'Est, je trouve que c'est la moindre des choses », a vanté Dequoy.
Même pour ceux en attaque, sa contribution est louangée.
« Il est si précieux à notre unité défensive, il exerce une grande présence. C'est un gars qui réussit les gros jeux. Moose, c'est un pro! Et je vous le dis, c'est un vrai méchant garçon sur le terrai ! Je suis bien content qu'il joue pour nous », a exposé le receveur Austin Mack.
L'endurance de Johnson impressionne également, surtout à sa position. Lui, Dequoy et Tyrice Beverette sont les trois seuls joueurs défensifs des Alouettes qui sont parvenus à disputer chacune des parties.
« Jouer 18 matchs à ce poste, une position à laquelle tu encaisses un contact physique sur chaque jeu », a insisté Dequoy.
À écouter l'entraîneur-chef Jason Maas, on réalise que ce n'est que le début pour lui.
« Il travaille sans relâche, c'est un compétiteur qui possède de très belles aptitudes, une dureté affichée par peu de joueurs. Il déploie des efforts extraordinaires sur le terrain et il n'abandonne sur aucun jeu. Il a été fiable et constant pour devenir meilleur au fil de l'année. Pour moi, tu dois vouloir progresser chaque saison et voilà ce que j'ai vu de sa part », a exposé Maas.
Ce compliment de Maas lui fait plaisir, mais il relaie le tout rapidement vers ses plus grands alliés : les entraîneurs Corvey Irvin (ligne défensive) et Noel Thorpe (coordonnateur défensif) ainsi que les vétérans Shawn Lemon et Almondo Sewell.
« Je suis très bien entouré, ils m'ont enseigné comment obtenir du succès », a noté Johnson qui se considère meilleur pour attaquer le quart adverse et se créer de l'espace dans les tranchées.
Samedi, durant la demi-finale de l'Est contre les Tiger-Cats de Hamilton, Johnson sera aussi au cœur de la bataille pour freiner le porteur de ballon James Butler.
« C'est un très bon joueur, mais on croise Hamilton pour la quatrième fois. On doit aborder ce duel avec la même mentalité et jouer de notre mieux. Si les Tiger-Cats tentent de courir, je serai là! », a-t-il promis.
Et Johnson n'avait rien à cirer des prédictions divisées (3 votes pour Montréal et 3 votes pour Hamilton) qui ont été publiées sur le site web de la LCF.
« On sait ce qui se passe au sein de notre équipe, ils ne sont pas ici au quotidien. C'est leur opinion et ils peuvent avoir leurs préférences. Qu'ils nous respectent ou non, on va leur montrer de quel bois on se chauffe », a conclu Johnson qui n'a clairement pas ‘froid' aux yeux.