Première victoire des Alouettes en plus d'un an à domicile
Alouettes vendredi, 24 août 2018. 18:00 vendredi, 24 août 2018. 23:53MONTRÉAL – L’attente a été longue, très longue, mais les Alouettes ont enfin remporté un match à domicile pour la première fois depuis le 11 août 2017 en triomphant des Argonauts de Toronto par la peau des dents au compte de 25 à 22.
Question d’ajouter au suspense, il aura fallu que le botteur Zack Medeiros frappe le poteau sur une lointaine tentative de placement de 54 verges pour confirmer le résultat et semer l’hystérie chez les Alouettes et dans les gradins.
Ironiquement, c’était aussi contre Toronto que les Oiseaux (2-8) avaient goûté à la victoire sur la colline montréalaise pour la dernière fois. C’est donc dire que Mike Sherman a eu le dessus dans le duel d’anciens entraîneurs de la NFL contre Marc Trestman. On peut croire qu’il y a un petit velours particulier rattaché à ce fait.
« C’est vraiment une sensation spéciale, on a un bon groupe de partisans ici. C’était encore une très belle soirée pour du football. Je dois souligner l’appui des spectateurs qui ont vraiment poussé pour nous en fin de rencontre. Si ce n’avait été d’eux, je ne crois pas qu’on aurait eu le même résultat, ils ont eu une influence dans ce match », a commenté Sherman.
Ce résultat dramatique n’aurait jamais été possible sans la prestation inspirée d’Antonio Pipkin (22 en 32 pour 303 verges) qui a continué de gagner des points à son deuxième départ en carrière en orchestrant notamment une remontée au dernier quart. Après avoir complété une passe de 41 verges à B.J. Cunningham, il a franchi la ligne des buts par la course. Le botteur Boris Bede a cependant raté une transformation cruciale, ce qui a laissé le pointage à une égalité de 22 à 22.
Mais, en plein contrôle de ses moyens, Pipkin a repris le ballon et il a mené les siens vers un placement de 27 verges de Bede avec 1:10 à écouler.
« Ça vient des gars dans l’équipe, ils ont confiance en moi et ils exécutent leur part alors je m’assure de faire la mienne », a expliqué Pipkin.
« C’était beaucoup de plaisir, on a gagné et c’était bien amusant », a ajouté le sympathique et énergique athlète.
« Comme partant, on dirait que c’est un joueur complètement différent. Il joue bien, il opte pour de bonnes décisions. Je suis vraiment impressionné. Avec un quart-arrière comme ça, tout est possible », a insisté le centre Kristian Matte.
Après avoir attendu si longtemps avant de jouer, l’Américain n’est clairement pas prêt à céder sa place à Johnny Manziel qui doit toujours patienter en raison d’une commotion cérébrale. Ce sera intéressant de découvrir l’approche des Alouettes pour la partie de la semaine prochaine à Ottawa alors que Manziel risque d’avoir obtenu le feu vert.
« Je vais devoir regarder le match et on procédera aux évaluations durant la semaine et non à la suite d’une victoire émotive », a expliqué Sherman en demeurant prudent.
Pipkin a donné de la vie à l’attaque montréalaise ce que ses nombreux prédécesseurs ont peiné à faire. Il a prouvé sa belle mobilité en se créant du temps supplémentaire et il a utilisé son puissant bras plus d’une fois. Il a même inscrit lui-même les deux touchés des siens par la course tout en franchissant le plateau des 300 verges, une première en un an pour un quart des Alouettes.
Grâce au jeune quart-arrière, les Alouettes ont également freiné à six leur séquence de revers. Il s’agit uniquement d’une deuxième victoire depuis 21 rencontres pour Montréal.
Outre Pipkin, le porteur de ballon William Stanback a réussi sa rentrée. Son imposant physique a rapporté des dividendes en l’absence de Tyrell Sutton. Il a toutefois quitté la rencontre pendant quelques jeux, mais il a pu participer à la conclusion.
À lire également
« C’est un jeune très résistant, il souhaitait revenir dans la partie. Il était environ à 80 % de ses capacités vers la fin. Il a réussi de belles longues courses tôt dans le match et ils ont ajusté leur plan contre lui », a vanté Sherman sur celui qui était blessé à une cuisse.
Puisque l’attaque parvenait à demeurer sur le terrain plus souvent, l’unité défensive n’a pas été exposée aussi souvent. Elle a donc trouvé le moyen de se reprendre après plusieurs sorties difficiles. Avant ce match, les Alouettes avaient concédé en moyenne 44,5 points par partie à domicile.
Soulignons que l’excellent secondeur Henoc Muamba a effectué un plaqué pour une perte sur l’avant-dernier jeu. Les Argos ont ainsi reculé de six verges et ce fut déterminant.
« Je devais effectuer un blitz sur ce jeu, mais je savais qu’ils aiment les passes pièges dans cette portion du terrain. J’ai vu que ça arrivait et j’ai réagi », a lancé Muamba avec satisfaction.
« C’était énorme, un jeu très significatif. Parfois, ça passe inaperçu derrière les touchés et les interceptions, mais c’est un jeu qui a été très important », a convenu l’entraîneur.
« C’était vraiment immense, c’était le plus gros jeu à mes yeux. Ils ont été repoussés dans une position difficile pour le placement », a jugé le secondeur Chris Ackie.
Le vétéran John Bowman a repris le collier et il a fait sentir sa présence et son influence. Bowman a joué malgré la douleur car il n’a raté que deux matchs ennuyé par une déchirure partielle à un biceps.
Le match était également significatif pour le garde Philippe Gagnon qui a repris sa place comme partant sur la ligne offensive. Il s’était d’ailleurs blessé grièvement au genou gauche dans ce même match du 11 août 2017 contre Toronto. Sans lui, les Alouettes n’ont donc gagné aucun match devant leurs partisans. À croire qu’il était le porte-bonheur des Alouettes.
« J’ai été envahi par la joie, c’était vraiment plaisant. Ça faisait longtemps que j’avais vu autant de plaisir chez nos partisans », a confié Gagnon.
Les Oiseaux et les Argonauts croiseront le fer deux autres fois cette saison, le 20 octobre à Toronto et le 28 octobre à Montréal.
À la suite de leur affrontement de vendredi prochain, à Ottawa, les Alouettes disposeront de leur deuxième semaine de répit du calendrier. Leur retour aura ensuite lieu le 14 septembre avec la visite des Lions de la Colombie-Britannique. Il faudra voir si ce triomphe provoquera le scénario souhaité de relancer la saison 2018.
.