Un contexte gagnant pour Lestage et Bourassa
MONTRÉAL – En jouant pour leur équipe locale, qui est championne en titre de surcroît, c'était une évidence que Pier-Olivier Lestage et Louis-Philipppe Bourassa voulaient demeurer avec les Alouettes de Montréal.
Voilà qui ne procure pas un immense levier pour les négociations contractuelles, mais l'organisation réalise qu'il s'agit d'un contexte gagnant-gagnant de retenir leurs services.
« Je n'ai pas tant pensé à ça, c'est connu qu'on veut rester à la maison. C'est sûr qu'ils (les dirigeants) vont peut-être avoir un petit levier par rapport à ça. Mais on veut aider cette organisation et mettre un peu d'eau dans notre vin pour gagner. Ça va plus loin que notre situation personnelle. Sans avoir un bon produit sur le terrain, on ne pourra pas tenir notre bout. En autant que l'entente soit juste. Je suis bien satisfait », a expliqué Lestage qui est désormais sous contrat jusqu'à la fin 2025.
Dans le cas de Bourassa, le spécialiste des longues remises détient maintenant un pacte qui le lie aux Alouettes en 2024, 2025 et 2026.
« Les deux côtés peuvent avoir un certain levier. Il y a des négociations comme dans n'importe quel emploi, mais je ne voyais pas ça dans le but d'aller chercher le plus possible. Je visais plus une entente qui convient aux deux côtés. Ce n'est pas un secret qu'on veut rester à Montréal. Mais, en même temps, en tant que Québécois, on participe au succès de l'équipe et ils veulent avoir notre présence pour tirer l'organisation vers le haut », a visé Bourassa avec justesse.
Évidemment, la contribution de Bourassa, Lestage et les nombreux Québécois des Alouettes ne se mesurent pas que sur le terrain. La conquête de la coupe Grey a permis à ces deux joueurs, qui sont très faciles d'accès, de bien réaliser leur influence à travers la province.
« On ne s'en rend pas compte quand on est dans la bulle du football, mais plus quand on fait des conférences, comme avec le programme Ensemble à l'école, ou des événements comme celui à St-Jérôme. À une époque, on était à la place de ces jeunes et les joueurs nous inspiraient. Ça fait chaud au cœur et cet appui nous pousse à continuer. De pouvoir avoir une influence à la maison et accrocher des gens, c'est une grosse partie de notre travail. Si on peut en inspirer deux ou trois », a décrit Bourassa qui est âgé de 32 ans.
« C'est vraiment le fun d'être près des gens qui étaient comme nous quand on était plus jeunes. Ils peuvent voir des joueurs québécois qui ont réussi. Je ne pense pas qu'on aurait le même impact dans une autre ville de la LCF. L'aspect communautaire, c'est vraiment cool », a exposé Lestage.
L'annonce de leur nouvelle entente respective est survenue à quelques jours du lancement du camp d'entraînement. Une préoccupation qu'ils n'auront pas à porter sur leurs épaulettes pendait la saison.
« C'est l'idéal, il ne reste qu'à jouer ensuite, c'est comme une paix d'esprit, a convenu Bourassa. D'avoir un tel vote de confiance de l'organisation, c'est une belle tape dans le dos. »
« Ça n'aurait pas été la fin du monde de jouer la dernière saison sans contrat, mais ça enlève un aspect de stress », a renchéri Lestage.
Leur réjouissance s'articule beaucoup autour de poursuivre le boulot entamé par l'entraîneur-chef Jason Maas.
« Je connaissais déjà Jason de nom et réputation, mais j'ai été agréablement surpris et c'était même au-delà de mes attentes », a cerné Bourassa à propos de la façon dont le club a été géré.
« On a tellement eu une belle année et ce n'était que l'an I de Jason Maas. Je pense qu'il y a juste de belles choses qui se préparent. C'est un plaisir de pouvoir continuer de travailler avec plusieurs Québécois et les joueurs avec lesquels j'ai bâti des liens », a ajouté Lestage à l'unisson.
Pour Bourassa, le contraste est frappant. Il avait accepté de plonger dans l'aventure des Alouettes en 2024 malgré la grande incertitude qui régnait et les ennuis des années précédentes.
« Avec le recul, ce fut un choix judicieux, on a eu des années difficiles à Ottawa et je voulais revenir à la maison. Avec ce que Danny (Maciocia, le directeur général), Jason et les gens des opérations football bâtissent, j'ai envie d'en faire partie. L'an passé, c'était un aperçu de ce qui s'en vient. Pour moi, en bon français, c'était un no-brainer. Je ne peux pas être plus content de jouer dans ma province », a-t-il indiqué.
Lestage et d'autres compatriotes, comme Frédéric Chagnon, avaient été en mesure de l'aiguiller pour sa décision.
Tout en lui souhaitant la meilleure des chances avec les Dolphins de Miami, Bourassa et Lestage seraient bien heureux que Geoffrey Cantin-Arku vienne gonfler le contingent québécois dans le nid.
Ils sont également ravis de la sélection du receveur Frédérik Antoine, du Rouge et Or de l'Université Laval, en cinquième ronde. « Il est très athlétique et il a bien paru au Combine. Je trouve que c'est quand même un vol en cinquième ronde », a conclu Lestage.