Davis Alexander rend très fier son père qui est atteint d'un cancer
MONTRÉAL – À travers l'euphorie de sa remontée qui a enflammé le Stade Percival-Molson, Davis Alexander a dédié cette victoire à son père qui doit composer avec un cancer du poumon.
À la conclusion de match de jeudi soir, alors que les émotions envahissaient son corps, Alexander a eu cette pensée touchante, au micro de TSN, pour son paternel.
Durant son enfance, Alexander carburait au sport et il a eu le bonheur d'être épaulé par un père qui partageait la même passion.
Avant de se consacrer au football à l'Université Portland State, Alexander s'était distingué au baseball en tant que lanceur et joueur de troisième but. Son père Matt a d'ailleurs été son entraîneur pendant quelques années et Alexander en conserve de magnifiques souvenirs.
« Il a été, de loin, mon plus grand supporteur dans tous les sports et dans la vie. La semaine dernière, il était tellement heureux pour moi et, bien sûr, très fier », a confié Alexander après l'entraînement de mardi.
Ses quelques mots d'encouragement ont fait le tour du monde du football si bien que son père a été transporté par une vague d'appui.
« Ça lui a fait chaud cœur que je lui rende cette petite attention. On a reçu un immense support venant d'amis, de proches, de partisans et de gens dans la LCF. Il semble avoir un meilleur état d'esprit depuis », a témoigné Alexander avec reconnaissance.
Si la santé lui permettait, Matt Alexander s'empresserait de se déplacer vers Hamilton où son fils devrait, selon toute vraisemblance, obtenir son premier départ dans la LCF.
« Ouais, on en a parlé un peu. Évidemment, il doit se concentrer sur sa situation, c'est la priorité. Mais si le contexte s'améliore un peu, je suis convaincu que lui et ma belle-mère viendront me voir », a expliqué Alexander avec un ton qui en dit long sur ce que représenterait ce moment.
Le receveur Tyson Philpot, son meilleur ami chez les Alouettes, a été touché par le tout.
« Ça démontre à quel point il est fort psychologiquement. Il n'en parle pas souvent, mais il arrive toujours très tôt au boulot et il a sans cesse le sourire au visage. Personne ne pouvait deviner qu'il composait avec une épreuve personnelle aussi difficile. Tout le crédit lui revient et j'envoie mon amour à sa famille. Il sait que toute l'équipe le supporte », a exposé Philpot.
Le lien entre Philpot et Alexander remonte avant même leur arrivée chez les Alouettes en 2022.
« Venant de la côte ouest, j'ai passé bien du temps dans le coin de Seattle et on connaît des joueurs en commun. C'est un bon quart-arrière et je cherchais toujours de bons partenaires donc j'ai vu ce qu'il a accompli avec Portland State. Avant les matchs, il me lance toujours des passes et notre chimie est établie. Il sait qu'il peut se fier sur moi chaque fois que c'est nécessaire, ce n'est que le début pour lui », a détaillé Philpot qui se classe au deuxième rang de la LCF pour les verges aériennes (690) et les touchés (cinq).
Une force mentale remarquée de tous
Lundi, l'entraîneur-chef Jason Maas vantait le dévouement d'Alexander et son immense côté de compétiteur.
« Il a eu cette force mentale de tenir le coup pendant son attente », a rappelé Maas.
Depuis 2022, Alexander avait dû se contenter de miettes à l'entraînement et dans les matchs. Le contraste est donc frappant pour lui de s'entraîner avec les partants cette semaine.
« Ouais, c'est assurément un gros changement, a-t-il lancé en s'esclaffant de rire. Mais c'est la chose que je souhaitais obtenir éventuellement. C'est vraiment agréable de profiter de toute cette préparation. »
Aux yeux de Maas, le progrès demeure la clé.
« C'est extrêmement bénéfique pour chaque quart-arrière d'avoir de telles répétitions. Mais, dans la LCF, il faut que tu puisses aider ton équipe sans beaucoup de répétitions et c'est exactement ce qu'il a réussi. Il accomplit bien d'autres choses pour être en mesure de s'exprimer sur le terrain. Je m'attends à ce qu'il continue de progresser », a indiqué Maas.
Réaliste, Alexander a répété plusieurs fois que sa prestation n'a duré « qu'une demie de football, je dois pouvoir gérer des parties complètes ». Voulant peaufiner quelques petits éléments, il a remercié Cody Fajardo pour son aide.
« J'aime le succès qu'il obtient sur le terrain et je crois qu'il apprécie ce que je démontre jusqu'ici. On voit le jeu d'une manière très similaire. Avec son expérience, il m'a appris une tonne de choses depuis mon arrivée et je vais continuer de l'écouter », a conclu Alexander avec sagesse.
Depuis sa tenue inspirante face aux Roughriders, Alexander s'est fait reconnaître bien plus souvent dans les rues de Montréal. Comme ce fut le cas toute sa vie, les gens se trompent régulièrement dans son prénom et l'appellent Alexander au lieu de Davis. Mais ce petit détail ne fait que l'amuser étant bien plus préoccupé par la santé de son père et les prochaines étapes de sa carrière.