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RÉSULTATS

Une défaite et des doutes avant le congé

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MONTRÉAL – Une semaine de préparation écourtée, un adversaire revanchard et des blessés trop nombreux pour les compter. C'en était trop pour les Alouettes, dont l'aura d'invincibilité s'est évaporée dans les nuages gris qui survolaient le Stade Percival-Molson jeudi.

Sans son quart-arrière partant Cody Fajardo, les Als ont bataillé ferme, mais ils ont manqué de jus autant que de ressources et se sont inclinés par le pointage de 37-18 devant une équipe dont ils avaient facilement disposé deux semaines auparavant.

Ainsi s'est interrompue l'impressionnante séquence de 13 victoires consécutives à laquelle les champions en titre de la Coupe Grey avaient donné naissance le 23 septembre dernier à Calgary. Avec ce résultat, les Roughriders de la Saskatchewan se distinguent comme étant la seule équipe invaincue dans la Ligue canadienne.

Compte tenu des circonstances, c'est un dénouement qui ne devrait surprendre personne.

Déjà privés des services du maraudeur étoile Marc-Antoine Dequoy et du botteur de précision David Côté, les Alouettes ont annoncé juste avant le début du match l'indisponibilité du receveur de passes Kaion Julien-Grant, septième dans la LCF avec des gains aériens de 288 verges.

Une bonne gifle, mais qui a pris des airs de douce caresse quand le véritable coup de poing est rentré à la fin du premier quart. Après s'être déplacé sur sa droite pour tenter une courte passe vers les lignes de côté, Fajardo a semblé se plaindre d'un malaise à une cuisse. Il a quitté pour le vestiaire et n'en est jamais revenu.

Pour l'attaque montréalaise, le choc a d'abord été brutal. Sur la deuxième séquence qu'il a amorcée, Caleb Evans a lancé une interception que Wynton McManis a ramenée dans la zone des buts. C'était alors 10-2 Toronto.

« Le joueur que je ciblais a perdu pied. J'aurais dû oublier ça et passer au prochain jeu, mais j'ai essayé de lui donner une chance de faire un jeu et [McManis] est un bon secondeur. Je devrai apprendre de cette erreur pour la prochaine fois. »

L'instant d'un bref soubresaut, Evans s'est ressaisi. Coup sur coup, il a piloté avec flegme des possessions qui ont mené aux touchés de Charleston Rambo et Tyson Philpot. Le problème, c'est que la réplique des Argos fut à chaque fois immédiate.

On a compris que ça n'allait probablement pas être la soirée des Alouettes quand, après le cinquième touché de la saison de Philpot, Janarion Grant a ramené le botté d'envoi sur une distance de 103 verges. Il restait 37 secondes à jouer en première demie. Pour une équipe qui avait joué seulement cinq jours plus tôt, ça ne sentait déjà plus très bon pour la suite.

« C'est vrai que le momentum a tourné en leur faveur à ce moment, a concédé l'entraîneur Jason Maas. Mais on insiste toujours auprès de nos joueurs sur l'importance du prochain jeu. Ce jeu n'aurait pas dû avoir d'importance. C'était à nous de revenir en force, de réussir le prochain jeu et on ne l'a pas fait. On n'a simplement pas réussi assez de jeux ce soir. »

Les succès des Argonauts sur les unités spéciales ont été l'un des signes les plus probants de la fatigue accumulée par les locaux, qui avaient puisé au fond de leurs réserves pour battre les Stampeders de Calgary seulement cinq jours plus tôt. Au total, les visiteurs ont cumulé 286 verges sur des retours de bottés de tout acabit.

La défensive a tenté de tenir le fort, mais elle a aussi démontré des signes d'usure. Pour la première fois de la saison, elle a laissé un porteur de ballon adverse s'approcher du plateau des 100 verges. Ka'Deem Carey en a franchi 94 sur 16 portées. Collectivement, les Argos ont amassé 183 verges au sol.

Quant à Caleb Evans, il n'a complété que deux passes en deuxième demie. Il a terminé sa soirée en relève avec 12 passes complétées en 22 tentatives et deux interceptions.

« Il a accompli de belles choses, mais il a aussi fait des trucs dont on aimerait qu'il tire des leçons, a évalué Maas. En fin de match, on avait besoin de deux touchés, il était sous pression et on aurait aimé le voir prendre de meilleures décisions. Mais on a aussi vu un quart-arrière qui n'a pas abandonné et qui tentait de générer du positif alors que les circonstances nous étaient défavorables. On parle d'un gars qui ne devait pas jouer ce soir. Je lui lève mon chapeau. Les gens pensent que ce qu'il a été appelé à faire ce soir est facile, mais ça ne l'est pas. »

« Dans chaque match, un joueur va connaître des hauts et des bas. C'était loin d'être mon meilleur match, mais ce n'est qu'une question de trouver cette zone de confort. La période de répit qui s'en vient me permettra de trouver mon rythme. »

Dans le meilleur des mondes, Fajardo serait de retour sur ses deux pieds avant qu'Evans n'ait le temps de prendre ses aises. En quatre saisons dans la LCF, l'ancien quart du Rouge et Noir d'Ottawa a maintenant lancé 22 interceptions pour 15 passes de touché. Ce n'est pas le profil recherché pour partir à la défense d'un titre.

Les Alouettes disputeront leur prochain match le 25 juillet, à domicile, contre les Roughriders. Ces derniers mettront entretemps leur fiche parfaite en jeu à deux reprises.