TROIS-RIVIÈRES – Lundi matin, au deuxième jour de grève dans la LCF, les joueurs des Alouettes de Montréal ne pouvaient rien faire de mieux que s’échauffer légèrement dans un stationnement des résidences de l’Université du Québec à Trois-Rivières. 

C’était difficile de ne pas repenser aux scènes que Danny Maciocia nous racontait, il y a huit mois, à propos des entraînements que les Alouettes devaient tenir, faute d’argent, dans des stationnements d’hôtel en 1996 lors de la renaissance de l’équipe. 

Mais aujourd’hui, 26 ans plus tard, le contexte est bien différent. Même si la santé de la LCF demeure précaire, les joueurs ont amélioré leurs conditions au fil du temps et ils se considèrent en droit d’obtenir davantage de la part des propriétaires. 

« C’est une situation difficile, je sais que tous les parties veulent qu’on puisse jouer au football : les partisans, l’organisation et les joueurs. C’est uniquement une question d’en arriver à une entente convenable et juste », a confié le quart-arrière Vernon Adams fils alors que ses coéquipiers de l’attaque se déliaient les jambes derrière lui. 

Par le passé, les dirigeants de la LCF ont souvent employé la stratégie de négocier à la dernière minute afin de pousser les joueurs à céder sur certains points. Cette fois, les joueurs semblent préparés mentalement à patienter. Après tout, comme le soulignait un joueur des Alouettes, ils ont été en mesure de se débrouiller financièrement sans jouer en 2020. 

« On est ici en tant qu’équipe, on reste ensemble et on s’arrange pour demeurer prêts car personne ne sait quand on recevra l’appel que c’est réglé. C’est ce que l’on veut. On revoit donc certains jeux et on fait tout en notre pouvoir pour demeurer alertes mentalement », a ajouté celui qui a été identifié comme le partant pour le lancement de la saison 2022. 

Puisque le conflit de travail demeure jeune, le sourire était au rendez-vous. Toutefois, quelques signes laissent croire que le différent ne sera pas résolu avant quelques jours et possiblement une semaine. Une situation qui n’enchante pas Adams fils. 

« C’est vraiment difficile, j’essaie de faire de mon mieux pour répéter aux gars d’agir comme des professionnels. Allons au gymnase, allons courir dans ce bel environnement. Bien sûr, ce n’est pas la même chose que d’être sur le terrain et effectuer les jeux. Mais on doit faire ce que l’on peut pour rester au sommet de notre forme. On devra pouvoir repartir la machine rapidement, sans se blesser d’ici là », a réagi celui qui revient à son numéro 3 cette saison.  

D’après les informations recueillies, les pourparlers entre la LCF et l’Association des joueurs (AJLCF) devraient reprendre mercredi. Les enjeux principaux à élucider tourneraient autour du partage des revenus et de la durée de l'entente. Si jamais cette journée dénouait l’impasse, il faudrait ensuite passer par l’étape de l’approbation de l’entente et des votes. 

« La situation est vraiment difficile »

« On espère que ça aboutira à quelque chose et que ça pourrait relancer l’action autour de vendredi. Je ne sais pas trop, je vais rester positif, allumé et m’assurer que mes gars conservent le moral. Certains joueurs viennent dans mon dortoir pour regarder des vidéos », a exposé Adams. 

Pour l’instant, c'est surtout pénible de renoncer à pratiquer sur un terrain. Les équipes ont fermé les installations qui avaient été réservées pour les joueurs. 

« Ouais, on adorerait pratiquer, ça nous démange tous présentement. Mais on doit être intelligents aussi. Si on va sur le terrain pour s’entraîner et qu’on se blesse, ce n’est pas couvert par notre équipe. Voilà pourquoi on doit se contenter de répétitions mentales », a rappelé Adams. 

En attendant, les joueurs ne veulent surtout pas donner l’impression de se plaindre. Ils sont logés et nourris aux frais de l’organisation comme c’est le cas à travers la LCF actuellement. 

Sur une note positive, le fait que les joueurs soient réunis à Trois-Rivières pendant ce conflit pourrait permettre de tisser des liens encore plus solides. D’ailleurs, c’était facile de remarquer qu’il se dégageait une belle complicité entre Adams fils et Trevor Harris, lundi matin. 

Rappelons qu’Adams fils avait mal digéré le retour de Harris ce qui imposera une forte compétition entre les deux pour le poste de numéro un. 

La LCF n'a qu'elle à blâmer
« Les joueurs doivent se serrer les coudes »