MONTRÉAL - Enflammé par les émotions lors de l’irrésistible remontée des Alouettes de Montréal face aux Blue Bombers de Winnipeg samedi, Vernon Adams fils a posé un geste regrettable et il a choisi d’assumer ses actes au lieu de contester sa suspension d’une partie imposée par la LCF.

 

En théorie, le retour à l’entraînement des Alouettes, mardi, aurait dû s’effectuer dans l’allégresse à la suite de ce triomphe improbable. Toutefois, c’est la sanction infligée à Adams fils qui a plutôt retenu l’attention.

 

Rappelons que l’émotif quart-arrière des Alouettes a perdu son sang-froid au quatrième quart quand il a été victime d’une mauvaise interception. Le secondeur étoile Adam Bighill s’est assuré de le bloquer durant le retour d’interception et Adams fils a réagi en arrachant son casque. Ensuite, lorsque Bighill a empêché Adams de se relever, ce dernier a lancé le casque en direction du visage de son adversaire.

 

Après avoir pesé les pour et les contre de la situation, le numéro 8 des Alouettes a décidé de ne pas pousser le verdict en appel.

 

« Non, parce que je comprends que mon geste était inapproprié. Ce n’est pas ainsi que la LCF opère et nos entraîneurs ne nous enseignent pas à agir de cette façon. Je n’ai pas été élevé comme ça non plus par mes parents. C’était juste une réaction émotive dans le feu de l’action. Je vais payer mon dû et être prêt pour la prochaine rencontre », a-t-il expliqué aux médias.

 

« Ce n’était pas mon intention de le blesser, j’essayais surtout de pouvoir me relever », a précisé le quart-arrière.

 

Très actif sur les réseaux sociaux, Adams fils a constaté peu de temps après la rencontre que Bighill avait exprimé sa frustration sur Twitter. Il a donc décidé de le contacter pour s’excuser.

 

« Je l’ai fait peu de temps après le match. Il m’a dit que je l’avais frappé au visage et je lui ai mentionné que, si c’était le cas, ce n’était pas mon intention. Il a accepté mes excuses », a précisé Adams qui a également discuté de son dossier pendant 15 à 20 minutes avec le commissaire Randy Ambrosie.

 

De plus, il a senti le besoin de s’adresser à ses coéquipiers.

 

« Je me suis excusé d’avoir fait ça et d’avoir placé l’équipe dans cette situation. Ça vient me chercher parce que je sais que je ne suis pas ce genre de joueur. Dès que c’est arrivé, je me suis éloigné pour retrouver mes esprits et je suis allé m’excuser à mes joueurs. J’ai perdu mon sang-froid et je le savais. C’était de ma faute pour l’interception, la punition et le lancer du casque.

 

« Je dois mieux me comporter, je veux être le visage de cette organisation, je ne peux pas agir de cette façon », a-t-il exprimé avec conviction.

 

Évidemment, l’entraîneur Khari Jones a suivi ce dossier de près.

 

« C’est malheureux, il paye le prix pour un moment d’égarement. Je comprends la sanction, on va encaisser le tout et on va se concentrer sur la suite des choses », a jugé Jones.

​ 

« On a pensé à toutes les options, mais quand tu choisis cette option, tu ignores la durée du processus d’appel et quel match il pourrait manquer au final. Ça devient aussi une histoire qui lui pend au-dessus de la tête et qui peut affecter son rendement. En fin de compte, on trouvait que c’était la meilleure décision », a ajouté l’entraîneur.

 

Vernon Adams fils a perdu son sang-froid

Quelques observateurs croient qu’une amende aurait été suffisante surtout quand on pense qu’un échange de coups de poing n’a mené à aucune suspension plus tôt cette saison à Calgary.

 

« Je le souhaitais (que ce soit juste une amende), mais on doit composer avec la décision de la LCF. C’était une erreur de la part de Vernon, il le sait et il le réalise. Ça nous place dans une position précaire, mais on va s’en sortir, les gars répondent bien à l’adversité et j’affiche une grande confiance envers Matt (Shiltz) que je suis excité de voir jouer », a admis Jones qui voyait d’un œil positif la proactivité d’Adams fils pour s’excuser à ses coéquipiers.

 

« Il a gagné en maturité comme joueur et comme personne. Dans le feu de l’action, quand il y a une escalade, des choses se produisent parfois. Ça arrive de regretter des gestes, mais il faut assumer ses actions et c’est un signe de maturité. Je suis content de sa manière de gérer le tout. Ça nous donne aussi l’occasion de parler avec les joueurs de conserver son sang-froid », a ciblé l’entraîneur.

 

Ironiquement, Adams fils a été choisi le joueur de la semaine dans le circuit canadien pour sa prestation épatante, particulièrement en deuxième demie.

 

« Il a accompli plusieurs belles choses et on souhaite qu’il apprenne de cet impair pour que ça ne se reproduise plus. Il paye le gros prix pour son erreur et c’est aussi le cas pour l’équipe », a convenu son entraîneur.

 

Muamba a défendu Adams

 

À la suite de l’annonce de la suspension, le secondeur des Alouettes, Henoc Muamba, a exprimé sa frustration envers le verdict sur les réseaux sociaux même si le geste d’Adams fils est difficile à défendre.

 

« C’est juste que, ces temps-ci, on protège les quarts-arrière normalement. Je n’ai pas vu complètement la séquence, c’était juste ma réaction initiale. D’habitude, on essaie de protéger les quarts. Je sais que moi, chaque fois que j’arrive près d’un quart, les arbitres me crient après », a raconté Muamba qui tenait sa charmante petite fille dans ses bras pour l’entrevue.

 

Le meneur de la défense montréalaise se dit tout de même persuadé que sa troupe parviendra à s’imposer, samedi soir, à Vancouver contre les Lions.

 

« C’est le message que Vernon a essayé de nous transmettre, il ne voulait pas que ça nous déconcentre et je ne crois pas que ce sera le cas. On a une très bonne équipe avec de bons meneurs des deux côtés du terrain », a plaidé Muamba.

 

Pour lui donner raison, il faudra tout de même que Shiltz soit une ressource fiable à titre de remplaçant.

 

Quant au bilan de santé, Sean Jamieson, le garde à droite, a subi une dislocation de l’épaule droite face aux Bombers, ce qui l’empêchera de se mesurer aux Lions. Spencer Wilson continuera de le remplacer. Une fois de plus, le secondeur Chris Ackie n’était pas assez rétabli pour participer à toutes les répétitions tandis que John Bowman a profité d’une journée de repos.  ​

 

Six ajouts sur l’équipe d’entraînement

 

En terminant, précisons que les Alouettes ont ajouté six joueurs à leur équipe d’entraînement. Il s’agit du receveur Mario Alford, du quart-arrière Layton Rabb, du plaqueur défensif Michael Sanelli, du botteur Ryan Santoso, du receveur Jamill Smith et du plaqueur défensif Mychealon Thomas.

 

Alford a joué pour les Argonauts en 2018 tandis que Smith détient une expérience de cinq saisons dans la LCF principalement pour effectuer des retours de botté. Quant à Sanelli, il revient avec le club montréalais et il est le seul Canadien du lot.