Mathieu Betts n'est pas près d'oublier son audition dans la NFL
MONTRÉAL – Mathieu Betts parle calmement, il n'a pas la grosse tête, mais il est assurément un Lion et il est arrivé en ville. À défaut d'avoir réussi à convaincre les Lions de Detroit, Betts s'apprête à rugir avec ceux de la Colombie-Britannique contre les Alouettes.
Ce n'est pas son audition intéressante dans la NFL qui allait le rendre arrogant. Betts est débarqué, humblement, au centre-ville de Montréal, jeudi en fin d'après-midi.
Retranché par Detroit, mardi le 27, Betts a signé avec la Colombie-Britannique le lendemain. Jeudi, il s'envolait vers Victoria où il a contribué, samedi, à une victoire contre le Rouge et Noir d'Ottawa.
Ce tourbillon l'empêche encore de bien évaluer cette autre audition dans la NFL.
« Bien sûr, c'est une déception, mon objectif était de faire partie de l'équipe », a mentionné Betts durant une conversation avec le RDS.ca.
« Mais il est encore trop tôt pour que je puisse voir le portrait d'ensemble. Detroit a été une expérience positive depuis que j'ai pris la décision de me joindre à eux. Je connaissais les possibilités de ne pas faire l'équipe, ce n'était pas un scénario que je n'avais pas envisagé », a-t-il ajouté.
Cela dit, Betts admet que les occasions ont été peu nombreuses avec la puissante équipe de Dan Campbell. Surtout, il a la sagesse de comprendre le tout même si c'est difficile à accepter.
« Dans ma situation, en arrivant de la LCF sans être un choix de repêchage, c'est normal que tu obtiennes moins d'occasions pour bien faire. Ça devient une course contre-la-montre de bien faire avec peu de répétitions, mais je ne peux pas vivre dans le regret », a exposé l'athlète de 29 ans.
Ce n'est pas tout, Betts a surtout été utilisé comme secondeur extérieur pendant les parties préparatoires. Voilà tout un défi à assimiler pour l'ailier défensif quand on connaît le rythme auquel fonce les clubs de la NFL.
« Rapidement, dans le programme entre-saison, je faisais bien comme ailier défensif et ils ont fait évoluer mon rôle pour jouer aussi comme secondeur pour me permettre d'avoir une meilleure chance de faire l'équipe. Je trouve que j'ai fait de bons progrès à une position que je n'étais pas habitué. Tu n'as pas l'excuse de dire que tu apprends en ce moment », a décrit l'ancien du Rouge et Or de l'Université Laval.
« Ce n'était pas nécessairement facile, au niveau personnel, de jongler avec tout ça. Mais je suis content de l'avoir fait. Quand on me l'a proposé, je pensais que c'était ma meilleure chance de faire l'équipe. Est-ce que c'était la meilleure décision? Je ne suis pas rendu là dans ma réflexion », a poursuivi Betts.
Peu utilisé au premier match préparatoire, Betts a tout de même bien rempli son mandat. Ainsi, il a pu s'exprimer davantage lors du suivant contre les Chiefs de Kansas City et Patrick Mahomes. S'il ne retourne pas dans la NFL, ce match restera son plus beau souvenir.
« J'ai pu jouer contre les champions en titre. J'ai eu un petit QB hit sur Mahomes et un sac sur (Carson) Wentz. Tout ça, au Arrowhead. C'était vraiment plaisant et on a gagné en faisant une remontée », a raconté Betts avec humilité.
Quand on lui a demandé s'il croyait en avoir assez démontré aux dirigeants, il a affiché tout son réalisme : « Clairement pas si ça n'a pas fonctionné ».
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Les Alouettes ont tenté d'embaucher Betts
Ce trait de caractère a surgi de nouveau quand il a été retranché même si quelques équipes de la NFL avaient aimé ses performances.
« Je ne me voyais pas attendre pendant deux ou trois semaines et peut-être ne pas avoir de retour. Dès que je n'ai pas été réclamé par une autre organisation, c'était clair que je voulais jouer au football cette année », a justifié Betts.
Alors que le temps pressait, les Alouettes ont fait un bon bout de chemin pour convaincre Betts de signer à Montréal. Les Oiseaux auraient mis la main sur tout un trophée de chasse, mais il a suivi la logique en paraphant une entente pour la fin de 2024 avec la Colombie-Britannique.
« Après une saison morte d'incertitude où tout était nouveau pour moi, je trouvais que c'était la meilleure situation. Dans le sport professionnel, tu prends des décisions pour ta carrière, mais ça reste que ce sont mes amis. Je suis resté près d'eux, ils m'ont supporté pendant que j'étais avec Detroit », a », a indiqué celui qui détient le record canadien avec 18 sacs en 2023.
Vendredi soir, Betts jouera donc à Montréal dans l'uniforme des Lions (6-6). Il y aura une section orange, remplie de ses proches, derrière le banc des joueurs. Avec tout ce qu'il a vécu dans les derniers mois, il aurait beaucoup de choses à leur raconter. Mais, comme il le dit si bien, il est plus de bonne humeur après une victoire. Ça risque de chauffer contre les Alouettes qui dominent la LCF avec un dossier de 10-1.