Sénécal et Desjardins au sein d'une cuvée historique de quarts-arrières

MONTRÉAL – Pour une rare fois, plusieurs excellents quarts-arrières agrémentent la cuvée 2025 du repêchage de la LCF et deux espoirs québécois, Jonathan Sénécal et Arnaud Desjardins, font partie de cette récolte jugée historique par certains.

Démêlons un peu les choses.

Kurtis Rourke, le petit frère de Nathan des Lions de la Colombie-Britannique, domine le classement en vue du repêchage. Il a brillé la saison dernière avec Indiana en complétant 29 passes de touché contre 5 interceptions face à une puissante opposition. Son agent a également révélé qu'il a joué la saison 2024 en dépit d'une déchirure ligamentaire au genou droit. Tout comme son frère, il voudrait tenter sa chance dans la NFL.

Ensuite, au 20e rang du classement du repêchage, on retrouve Taylor Elgersma de l'Université Wilfrid Laurier et il rêve aussi à la NFL.

On arrive à Desjardins (Université Laval) et Sénécal (Université de Montréal) qui ont chacun mené leur programme universitaire à la conquête de la coupe Vanier.

Dans leur cas, la question à 100$ demeure de savoir s'ils ont les atouts pour s'établir comme quart-arrière dans la LCF alors que les équipes pigent exclusivement, ou presque, aux États-Unis.

On a fait le tour de la question avec Danny Maciocia, le directeur général des Alouettes de Montréal et l'entraîneur-chef, Jason Maas. Voici un résumé de leur perspective.

« Ce sont deux excellents quarts-arrières qui ont gagné des championnats, ce sont deux meneurs et ils ont eu un impact direct dans le succès de leur institution. On va discuter et on va préparer notre liste et selon ceux qui peuvent contribuer à notre succès », a réagi Maciocia avec prudence.

Quand on se rappelle l'importance du talent local pour les Alouettes, Maciocia peut-il se permettre de ne pas sélectionner l'un des deux. Imaginez si Sénécal et/ou Desjardins parvenaient à s'imposer dans la LCF.

« Je ne vais pas m'engager à en sélectionner un, mais je l'ai dit quand j'ai été embauché, on va toujours choisir les meilleurs et à talent égal, on va garder les Québécois à Montréal », a-t-il rappelé.

En songeant à Rourke, Elgersma, Desjardins et Sénécal, Maciocia a jugé que c'était la meilleure cuvée de quarts depuis qu'il travaille dans la LCF en 1996.

« Je suis plutôt chanceux, notre entraîneur (Jason Maas) a joué à cette position, notre coordonnateur offensif (Anthony Calvillo) a été l'un des meilleurs et j'ai pu en diriger de très bons. Ils ont une expertise, on va les évaluer et on prendra la meilleure décision pour l'organisation », a résumé le DG.

Quant à Maas, il ne cache pas que les athlètes qui ont évalué en première division dans la NCAA partent avec une longueur d'avance. Mais il a immédiatement ajouté ceci.

« Il y a plusieurs joueurs dans la LCF qui ont évolué en première division dans la NCAA et qui ne peuvent pas battre un joueur USports (le réseau universitaire canadien). Quand ils arrivent au camp, je les observe tous et je me fiche complètement d'où ils ont joué. On réalise qu'il y a de bons joueurs partout sur la planète », a cerné Maas.

« Je ne suis pas opposé à l'idée qu'un quart canadien, dont Sénécal, puisse être un partant dans la LCF », a-t-il poursuivi lorsque questionné sur le pivot des Carabins.

Parlant de Sénécal, il a participé au dernier camp des Alouettes ce qui procure déjà une tonne d'informations pertinentes à l'organisation.

« Il était très attentif. Oui, il a eu peu de répétitions, mais il a bien profité de ses chances. Il a également été en mesure de rester en santé pour la plupart de son parcours universitaire », a mentionné l'entraîneur.

À ne pas en douter, ce dernier volet est crucial pour Maas et les Alouettes. Impossible d'ignorer le nombre élevé de blessures chez les quarts autant dans la LCF que la NFL.

Maas a répété qu'il recherche l'intelligence, la précision et la solidité à cette position.

Le repêchage aura lieu le 29 avril. Les recruteurs et les dirigeants des équipes possèdent encore plus d'un mois pour établir leur ordre et les prestations durant la semaine d'évaluation – qui se tient à Regina – seront importantes dans l'équation.

D'ailleurs, les Alouettes se réjouissent d'avoir un total de quatre sélections dans les trois premières rondes (deux choix en troisième ronde).  

En ce qui concerne l'ensemble de la cuvée 2025, Maciocia n'a pas hésité à dire qu'il s'agissait de la meilleure depuis son retour dans la LCF en 2020.

« Des joueurs ont obtenu une année supplémentaire avec la COVID et la plupart seront du repêchage », a-t-il déclaré après avoir parlé à quelques homologues à Regina.

Maciocia souhaite à Lemon de pouvoir jouer

En terminant, on a croisé l'ailier défensif Shawn Lemon à Lévis au début mars. L'Américain est toujours suspendu pour une durée indéterminée par la LCF et il a été dévoilé qu'une sanction supplémentaire était ajoutée puisqu'il avait échoué un test antidopage.

Tout de même, Lemon était très optimiste à l'idée de pouvoir jouer en 2025(S’ouvre dans un nouvel onglet). On a demandé à Maciocia s'il partageait son avis et il a marché sur des œufs.  

« Je lui souhaite, j'espère que ça lui arrivera. Il est encore suspendu et je dirais que ce sera un dossier à régler pour le nouveau commissaire qui sera choisi. Je sais que Shawn travaille fort et il pense qu'il pourra revenir. Il ignore si ce sera en deuxième moitié de saison ou vers la fin du calendrier. On verra la décision et on verra où on est rendus comme équipe », a répondu Maciocia.