Triomphe dramatique des Alouettes à la coupe Grey, 28 à 24 face aux Blue Bombers
HAMILTON – Montréal renoue avec un championnat sportif grâce à un triomphe sensationnel des Alouettes qui passera à l'histoire! Les Oiseaux ont poursuivi leur envolée irrésistible pour vaincre les Blue Bombers de Winnipeg, 28-24, avec 13 secondes à jouer.
Les Alouettes ont renversé la puissance de la LCF pour soulever la coupe Grey pour la première fois depuis 2010 avec un scénario digne d'un film.
Tirant de l'arrière 24-21 au dernier quart, les Alouettes ont obtenu une dernière chance avec 1 :55 à écouler à la rencontre. Il s'agissait d'un immense défi à relever pour l'attaque montréalaise dont tant d'experts avaient douté cette année.
Mais cette unité a plutôt réussi un tour de force absolument merveilleux. Une poussée offensive qui se classera parmi les conclusions les plus spectaculaires de l'histoire de la coupe Grey.
Cody Fajardo, qui a dû composer avec tant de dénigreurs, a d'abord effectué une course si importante de 13 verges lors d'un deuxième essai et 18. Le jeu suivant, un troisième essai et cinq verges, aurait pu anéantir les Alouettes.
Fajardo n'a pas eu froid aux yeux et il a complété une passe de 31 verges à Cole Spieker. Le quart-arrière des Alouettes a ensuite surpris Winnipeg avec un touché de 19 verges à Tyson Philpot pour enflammer la foule au Terrain Tim Hortons qui s'était rangée derrière le club montréalais.
« J'ai rêvé de ces moments, ce que je voulais, c'était gagner », a réagi Philpot qui a pleuré de joie dans les bras de son frère jumeau Jalen après la partie.
« Je me souviens que Jason m'a dit ‘Fais tout ce que tu dois faire'. Ensuite, Jason y est allé d'une sélection extraordinaire, Cole a réussi un attrapé magnifique et Tyson a enchaîné avec le touché. C'était comme un film! », a convenu Fajardo.
« Ce sont des passes qui vont entrer dans l'histoire! Sans ces jeux, on n'est pas ici », a confié Marc-Antoine Dequoy en s'extasiant.
« On voulait juste avoir une chance. Je voyais un peu dans le visage des Bombers qu'ils étaient surpris de ce qu'on faisait. On a enfoncé la pédale au fond et Cody a été incroyable à la fin. C'était une drive de champions! », a bien résumé Kristian Matte qui avait savouré le championnat en 2010 et vécu les déboires depuis.
« Voilà un autre des moments mémorables auxquels on assiste dans les matchs de championnat. Des conclusions dont les gens se souviennent. Quand tu peux effectuer une remontée et l'emporter, n'importe quel athlète choisirait ce scénario, car la sensation est merveilleuse. Je crois que c'était historique », a jugé Maas.
Rappelons que Fajardo avait un dossier de 0-9 contre Zach Collaros. Il peut désormais célébrer son premier championnat comme quart-arrière partant et il ne l'a absolument pas volé tout comme son titre de joueur par excellence de la rencontre.
Les Alouettes ont écoulé les dernières secondes et les confettis ont pu lancer les festivités, Montréal venait de surprendre les grands favoris.
« Ça veut dire énormément, les partisans à Montréal méritent ce championnat après cette longue attente. Le trophée est plus lourd que je pensais, je suis si heureux! », a mentionné William Stanback, auteur du premier touché, qui s'en promettait pour les célébrations.
Comme ça devait l'être, ce match a été à l'image de l'année des Alouettes, car ils ont surmonté plusieurs embûches. Ils ont comblé un déficit de 17 à 7 à la demie pour freiner les Bombers qui visaient un troisième sacre à leur quatrième présence consécutive au match ultime.
Tout juste avant de rentrer au vestiaire – pour laisser la place au spectacle de Green Day – les Alouettes ont bousillé deux tentatives pour un touché à une verge de la zone des buts avant la demie.
Leur force de caractère développée tout au long de la saison a été plus que payante. L'équipe ne voulait surtout pas que sa saison se termine comme un « Boulevard of Broken Dreams ».
On ne voudrait surtout pas oublier les performances sublimes du demi de coin Kabion Ento qui a été l'auteur de deux revirements cruciaux – dont une interception dans la zone des buts – en plus de rabattre une passe pour un touché.
Que dire également du jeune ailier défensif Lwal Uguak qui connaît une progression digne d'une étoile filante (petite pensée pour Karl Tremblay).
Cette remontée épique a aidé Maas à ce que les Alouettes renouent avec ce trophée dès sa première année. Ils ont accompli cette mission, très improbable au début de l'année, en battant aussi les Argonauts de Toronto la semaine passée.
Dire que le directeur général Danny Maciocia se demandait si les Alouettes n'allaient pas être démantelés avant que le club soit vendu une autre fois. Un scénario qui a demandé un nouveau propriétaire, un nouvel entraîneur et une multitude de nouveaux joueurs.