Geoffrey Cantin-Arku voit un contexte intéressant avec les Dolphins
MONTRÉAL – « Une belle âme » n'apparaît pas souvent dans la liste des qualités d'un joueur de football. Mais Geoffrey Cantin-Arku veut autant réussir sa carrière dans la NFL que rester fidèle aux valeurs transmises par sa mère monoparentale qui a élevé quatre enfants.
Pour s'implanter dans la NFL, l'athlète de 25 ans devra prouver à toutes les équipes qu'il aurait mérité d'être repêché le week-end dernier. Du même coup, il donnerait raison aux Dolphins de Miami de lui avoir accordé un essai à leur mini-camp des recrues qui se tiendra du 10 au 12 mai.
« J'ai vécu des hauts et des bas, j'étais en communication avec plus de huit équipes pendant le repêchage. Les 49ers (de San Francisco) me parlaient comme s'ils allaient me repêcher avec leur dernier choix en septième ronde, mais ils ont choisi un autre secondeur (Tatum Bethune). C'est une business donc je m'y attendais. Mais juste de pouvoir démontrer ma valeur, ça veut tout dire à mes yeux », a-t-il déclaré pour décrire les derniers jours vécus avec ses proches.
S'il sonne convaincu de charmer les dirigeants des Dolphins sur le terrain, il devrait aussi gagner des points via sa personnalité.
Ce n'est pas pour rien que Danny Maciocia, le directeur général des Alouettes de Montréal, a vanté sa « belle âme » en même temps que son grand potentiel.
« Je suis un petit gars de Québec qui a grandi avec une mère monoparentale. Le succès, dans la vie, je trouve que ça vient toujours avec l'effort, mais aussi en restant une bonne personne. Ma mère a accompli un très bon travail pour m'inculquer des valeurs humaines », a réagi l'imposant secondeur de six pieds trois pouces et 240 livres.
« D'entendre ça, ça veut tout dire. Je retire une grande fierté de rester moi-même peu importe à qui je parle, je m'exprime avec mon cœur. Ça veut dire que les dirigeants peuvent parfois sentir que j'ai une personnalité différente de certains joueurs. Malheureusement, après les années, le succès peut leur monter à la tête. Je vais toujours me rappeler de mes origines », a-t-il enchaîné.
Par une belle coïncidence, il a pu vivre la grande nouvelle avec sa mère et son agent.
« C'est fou, on quittait l'endroit qu'on avait loué pour le week-end. Je m'en allais à la maison en analysant toutes mes options et, juste avant de partir, mon agent m'a officialisé qu'on était maintenant avec les Dolphins. Je vais me souvenir de ce moment toute ma vie. C'est comme si je venais de perdre 200 livres d'un coup ! »
Un contexte qui semble prometteur
L'année dernière, on avait pu constater sa gentillesse. Pour le repêchage de son grand ami Matthew Bergeron, Cantin-Arku avait roulé à partir du Tennessee pour ne rien manquer de l'événement à Victoriaville. Il dégageait aussi une persévérance illustrée par son parcours le menant à jouer pour Syracuse et Memphis.
« J'ai ma place dans la NFL, j'en suis convaincu. Ça fait cinq ans que je joue aux États-Unis et je connais le calibre. Oui, c'est un niveau supplémentaire et ce sont les meilleurs au monde, mais je suis prêt à en faire partie », a soutenu Cantin-Arku en enfilant sa casquette des Dolphins pour le Zoom avec le RDS.ca.
À cet égard, Cantin-Arku ne pouvait guère trouver amusant de voir d'autres secondeurs être réclamés pendant qu'il patientait avec ses proches.
« Ouais, mais je m'y attendais. Je les connais très bien et je ne dis pas qu'ils ne sont pas bons. Sauf que je suis un compétiteur et je sais ce que je vaux. Dans ma tête, je méritais d'être sélectionné », a indiqué celui qui demeure ravi par l'occasion dont il rêvait.
D'ailleurs, il semble avoir raison de s'encourager par le contexte dans lequel il se plongera avec les Dolphins.
L'équipe de l'entraîneur Mike McDaniel, qui a été parmi les premières à s'intéresse à lui, n'a repêché aucun secondeur intérieur.
Une discussion avec les entraîneurs l'enthousiasme.
« Je retiens qu'ils ont un plan pour moi. Je veux démontrer que je suis polyvalent, je peux jouer à l'intérieur, mais aussi à l'extérieur », a cerné Cantin-Arku qui ne négligera surtout pas les unités spéciales.
« C'est une très bonne équipe. Mais, en défense, ils ont beaucoup de secondeurs qui s'approchent de la trentaine. La NFL, c'est une business et ils arrivent au moment de renouveler leur contrat, ils vont coûter plus cher que moi », a soulevé l'ancien du Cégep Garneau qui décèle une possibilité.
Deux semaines d'attente, ça peut gruger mentalement. Sauf que le principal intéressé ne ressent pas d'impatience puisque sa préparation va bon train.
« J'ai un pied dans la porte, ce sera important de mettre le deuxième », a visé Cantin-Arku qui pourra continuer de demander conseil à Bergeron.
S'il n'y parvient pas, l'équipe de la LCF qui le repêchera mardi – possiblement en première ronde - l'accueillera avec la porte grand ouverte.
« J'ai eu beaucoup de pourparlers avec les équipes de la LCF dans les dernières semaines. Pour le moment, mes yeux sont rivés vers la NFL. Cependant, la maison, ça veut dire beaucoup pour moi », a conclu le sympathique colosse.