Décidément, il faut croire que les Cowboys de Dallas se satisfont d’une fiche de .500.

Dans un autre de ces matchs capitaux dont le résultat déterminait leur participation ou non aux éliminatoires, Jason Garrett et ses hommes avaient toutes les raisons au monde de privilégier un jeu plus équilibré face aux Eagles de Philadelphie.

Les Cowboys ont plutôt été fidèles à eux-mêmes.

Privés de leur quart-arrière Tony Romo, les Cowboys s’en remettaient d’abord à son auxiliaire Kyle Orton, qui n’avait tenté que 15 passes dans les deux dernières saisons. Dans un match âprement disputé où les Cowboys n’étaient pas contraints de jouer du football de rattrapage, l’occasion était idéale pour permettre au porteur de ballon DeMarco Murray de faire la différence.

Or, les 46 passes tentées par Orton contre seulement 17 courses pour Murray prouvent que les Cowboys n’apprendront jamais. Changer et s’adapter, ça ne semble pas une option pour eux.

J’ai toujours été d’avis que les bonnes équipes de football sont capables d’avoir des plans de match hebdomadaires selon l’adversaire, les blessés et la température. Les équipes qui s’en sortent le mieux sont celles qui s’ajustent de semaine en semaine. Les Patriots de la Nouvelle-Angleterre en sont le parfait exemple.

Les Cowboys, eux, n’appartiennent pour l’instant pas à cette catégorie. Ils sont plutôt en amour avec le jeu de passe. Pourtant,  rien dans les dernières années ne tend à prouver qu’il s’agit de la recette du succès pour cette formation. Après tout, les Cowboys n’ont-ils pas conclu leurs trois dernières saisons avec des fiches de 8-8?   

Si un dossier de .500 c’est satisfaisant à Dallas, je plains les partisans des Cowboys, qui ne sont pas près de voir leur équipe participer au Super Bowl si la situation ne change pas. Pour l’instant, on ne fait que répéter les mêmes erreurs, année après année. Il serait peut-être temps de faire autre chose et de s’ajuster.

Le plus déplorable dans cette plus récente déconvenue des Cowboys c’est qu’ils avaient pourtant l’exemple même de la marche à suivre devant eux, de l’autre côté de la ligne de mêlée. Alors que le match était des plus serrés, les Eagles ont en effet fait preuve de patience en plus de faire confiance au jeu au sol.

En première demie, les Eagles ont tenté 16 passes et couru en 14 occasions. Puis, alors que le quart Nick Foles ne semblait pas confortable et désireux de forcer le jeu au troisième quart, les Eagles ont tenté huit passes contre six courses. Mais là où ça s’est amélioré, c’est au quatrième quart, alors que les Eagles ne se sont pas compliqué la vie et ont opté pour 14 courses contre deux passes.

Sur la séquence qui a mené à leur dernier touché de la rencontre, celui qui a fait la différence, les Eagles ont effectué neuf courses sur un total de 11 jeux.

En bout de ligne, Foles a tenté 26 passes alors que les Eagles ont couru à 34 reprises. Il n’y a rien qui empêchait les Cowboys de faire de même et de se rapprocher d’un ratio 50/50 entre les passes et les courses.

La saison morte promet donc de faire jaser à Dallas. Encore une fois.

Il sera intéressant de voir ce qu’il adviendra de l’entraîneur-chef Jason Garrett, mais avec tout le temps et l’argent investi en lui par le propriétaire et DG Jerry Jones au fil des années, je serais surpris qu’il ne soit pas de retour la saison prochaine.

Il sera peut-être épaulé par de nouveaux adjoints l’an prochain, mais le problème c’est que ces derniers ne sont pas toujours choisis par Garrett. Il faut croire qu’il est prêt à accepter que Jones en mène large, mais c’est justement le problème à Dallas. Tant que cette structure sera en place, il sera difficile d’aller chercher un homme fort, un entraîneur qui aura le plein contrôle.

En attendant ce jour, on joue pour .500. J’imagine que cela n’empêche pas M. Jones d’engranger quelques dollars…

Aaron RodgersDu grand Aaron Rodgers

On s’y attendait. De retour au jeu, Aaron Rodgers a inspiré confiance à ses coéquipiers des Packers de Green Bay de par son sang-froid et son calme dans une autre situation des plus stressantes.

Le quart étoile a en effet mené les siens en éliminatoires en les conduisant vers un gain de 33-28 sur les Bears de Chicago. Dans un match serré où la moindre erreur ici et là pouvait faire la différence, Rodgers a une fois de plus démontré qu’il est un homme des grandes occasions.

Il suffit de s’attarder à sa dernière série offensive pour le constater à nouveau. En 15 jeux et 5 minutes 46 secondes, les Packers ont alors grugé 86 verges. Une poussée couronnée par un touché de 48 verges réussi par Randall Cobb.

Des Packers menés par Rodgers et des Packers guidés par Matt Flynn, ce n’est évidemment pas la même chose. Le retour de Rodgers, on s’en doute, améliorait certes l’équipe dans toutes les facettes de jeu. Mais là où l’amélioration était la plus flagrante, c’était sur le plan de la mobilité de Rodgers.

Dans un premier temps, il importe de souligner que les Packers ont joué pour gagner. À leur ligne de 22 d’abord et avec moins de quatre minutes à faire au match, les Packers ont tenté leur chance en situation de quatrième et une verge à franchir avec une course de John Kuhn. Un échec  et c’était la fin pour les Packers. Kuhn a cependant été à la hauteur.

Puis, encore en situation de quatrième et un, cette fois à sa ligne de 44, Rodgers a récidivé avec un autre premier jeu à l’aide d’une passe incroyable à Jordy Nelson pour un gain de six verges. Rodgers a affiché beaucoup de confiance en tentant ce jeu.

Peu de temps après, en situation de quatrième et huit verges à franchir, la mobilité de Rodgers, combiné à un bloc spectaculaire de Kuhn, qui a traversé complètement du côté gauche pour barrer la route à Julius Peppers, a mis la table au touché victorieux de Cobb sur une passe de 48 verges.

C’est sans oublier qu’en situation de troisième et trois, Rodgers a aussi couru sur une distance de cinq verges.

Bref, on a eu droit à du grand Aaron Rodgers, spécialement sur la dernière poussée offensive des Packers, qui ont aussi pu compter sur Kuhn, le héros obscur.

Pour les Bears, qui n’ont pu stopper l’adversaire en situation de quatrième essai, et ce en trois occasions, cette défaite est pour le moins très décevante. Mais ce qui l’est encore plus, c’est que la troupe de Marc Trestman a erré sur un autre jeu déterminant qui aurait pu avoir une incidence directe sur le dénouement de cette rencontre.

Sur un échappé de Rodgers, finalement recouvert et ramené jusque dans la zone des buts 15 verges plus loin par Jarrett Boykin, les joueurs des Bears ont joué les spectateurs.

Alors que le ballon était au sol, aucun joueur des Bears a eu le réflexe de s’en emparer. C’est à n’y rien comprendre. Cette formation est pourtant réputée pour sa capacité à créer des revirements, provoquer des échappés et les récupérer.

Non seulement les joueurs des Bears n’ont pas joué jusqu’au sifflet, ils ont de plus laissé le ballon au sol. James Anderson était pourtant à proximité de celui-ci.

Plusieurs joueurs des Packers ont aussi dormi au gaz, mais ce qui les a sans doute sauvés, c’est que le jeu se déroulait plus près de leur banc que de celui des Bears. Les entraîneurs des Packers ont à mon avis fait saisir l’urgence de la situation à leurs joueurs. Si le ballon avait été plus près du banc des Bears, ces derniers auraient probablement pris possession de l’objet.

Avec une chance de terminer premiers de leur division, les Bears se sont donc plutôt inclinés à leurs deux derniers matchs face aux Eagles et aux Packers dans un pointage combiné de 87-39. Pas très reluisant comme performance.

Ils pourront toujours se consoler en se disant que deux champions de division leur ont infligé ces revers. On ne peut en dire autant des Dolphins de Miami, qui se sont complètement écrasés alors qu’ils avaient un billet pour les éliminatoires à leur portée. Ils ont en effet été vaincus par les modestes Bills de Buffalo et Jets de New York, deux clubs dont la saison est terminée.

Rob ChudzinskiUn autre lundi noir

Le lundi suivant la fin de la saison régulière dans la NFL a sans surprise fait de nouvelles victimes. Cinq entraîneurs-chefs ont en effet perdu leur emploi au lendemain de la conclusion du calendrier régulier de leur équipe.

Il s’agit de Mike Shanahan (Redskins), Jim Schwartz (Lions), Leslie Frazier (Vikings), Greg Schiano (Buccaneers) et Rob Chudzinski (Browns). On peut aussi ajouter le nom de Gary Kubiak à ce groupe, lui qui a été limogé par les Texans de Houston au début du mois de décembre.

De tous ces congédiements, c’est celui de Chudzinski qui me surprend le plus. Celui-ci a été remercié après seulement une saison à la barre des Browns. Il est bien difficile pour un entraîneur de s’établir complètement en un an seulement.

C’est donc à se demander si c’est l’entraîneur qui était si mauvais ou bien l’état-major des Browns qui avait pris une mauvaise décision…

Probablement inspirés par les Eagles (10-6), les Chiefs (11-5) et les Cards (10-6), qui ont opéré tout un renversement de situation sous la gouverne d’un nouvel entraîneur après avoir connu des saisons de misère un an plus tôt, les Browns ont rapidement appuyé sur la gâchette.

Ces trois clubs ont toutefois plus talent à la base que les Browns, qui se disent peut-être que tout ce qu’il leur manque c’est le bon entraîneur.

À l’inverse, les Panthers de la Caroline ont démontré cette saison que la patience peut aussi être payante. Après une première saison de 6-10, une deuxième de 7-9, et deux défaites en début de campagne cette année, on aurait pu croire Ron Rivera sur un siège éjectable.

Les Panthers ont finalement complété leur saison avec un dossier de 12-4, un championnat de division et une deuxième position dans l’Association nationale. Il est toujours judicieux de jeter des bases solides et faire preuve de patience pour donner le temps à l’entraîneur de mettre sa marque sur son équipe.

Or, la patience n’est pas la qualité première des Browns, qui ont employé sept entraîneurs-chefs depuis 2000. Depuis 2009, ils en ont eu quatre. Pendant ce temps, leurs rivaux de division que sont les Steelers de Pittsburgh ont eu trois entraîneurs-chefs depuis 1969! Deux équipes aux antipodes.

Une réalité universelle

La NFL et la LCF ont beau être différentes par leurs règles et leur réalité économique propre, une chose demeure la même, peu importe le circuit dans lequel on évolue. Au lendemain d’une élimination, tous les joueurs doivent s’adonner à la traditionnelle journée de vidage de casier. Tout le monde a droit à son sac de poubelles.

C’est ce qui attendait les joueurs des Cowboys et des Bears lundi, de même que ceux des autres équipes éliminées.

À cela s’ajoute un arrêt dans le bureau du médecin, qui dresse un dernier bilan médical en vue de la saison morte, de même que les rencontres avec l’entraîneur de position, le coordonnateur et peut-être même l’entraîneur-chef.

Bref, une longue journée qui n’est sans doute pas la préférée des joueurs de football.

*Propos recueillis par Mikaël Filion