Super Bowl : Travis Kelce dit qu'il doit tout à son grand frère, Jason
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PHOENIX – « Quand je dis que je dois tout à mon grand frère, c'est vrai. »
Travis Kelce est un homme intense dans tout ce qu'il fait dans la vie. Avec cette phrase, lancée devant les médias jeudi, l'ailier rapproché des Chiefs de Kansas City a parlé avec son cœur pour rendre hommage à son frère, Jason, le centre des Eagles de Philadelphie.
La première confrontation entre deux frères, dans l'histoire du Super Bowl, était déjà sur toutes les lèvres. Mais cette trame narrative devient nettement plus intéressante quand on recule de 13 ans.
En 2010, Travis Kelce a été suspendu par l'Université Cincinnati alors qu'il devait y disputer sa deuxième saison. De la consommation de marijuana et sa tendance à trop faire la fête avaient mené à cette décision.
« Quand j'ai été suspendu de l'équipe, j'ai perdu ma bourse. Donc je suis allé demeurer à l'appartement de mon frère et je dormais dans la même chambre que lui. Je ne payais pas le loyer et il m'aidait aussi avec la nourriture. Il a été ma bouée de sauvetage », a confié Travis Kelce qui est âgé de 33 ans.
« Il a décidé de parler à plusieurs de mes entraîneurs pour que j'obtienne une autre chance. Il a mis notre nom sur la table et sa propre réputation en jeu », a-t-il poursuivi avec reconnaissance puisque sa carrière aurait pu prendre fin à ce moment ce qui aurait privé le football de ce spécimen unique.
Kelce a plutôt renoué avec l'action en 2011 et il a été sélectionné en troisième ronde par les Chiefs en 2013.
Dès que Kelce a été repêché, Andy Reid s'est empressé de l'appeler pour le féliciter, mais il a immédiatement voulu parler au grand frère. La légende veut que Reid ait imposé la mission à Jason Kelce de surveiller son petit frère pour qu'il demeure sur le droit chemin afin qu'il ne bousille pas sa carrière.
« D'abord, on n'a pas retenu la même version de cette histoire que Coach Reid », a réagi Jason Kelce, au RDS.ca, en souriant.
« Travis et moi, on se souvient de cet appel comme si Andy m'avait dit d'endosser mon frère, que j'assume la responsabilité de bien le guider. Et même de l'assurer qu'il n'allait pas ruiner son avenir. Quand on lui pose cette question, Andy dit que ce n'est pas arrivé ainsi. Mais bon, puisque Travis et moi étions très excités qu'il soit repêché, je vais accepter la version d'Andy », a raconté Jason qui a 35 ans.
« Andy me connaissait, j'ai joué deux ans pour lui à Philadelphie. Donc je crois que ça l'a aidé à voir plus loin que les ennuis de Travis. Il avait déjà rencontré Travis et tout le monde qui a la chance de lui parler comprend qu'il a un bon cœur et qu'il est une bonne personne », a enchaîné le sympathique grand frère.
Ce récit de bienveillance n'enlève rien à l'esprit très compétitif qui habite les frères Kelce.
« On rivalise pour tout ! L'amour de nos parents, les restants à l'Action de grâce, tout. Mais surtout, on apprécie la présence de l'autre », a rigolé le vétéran des Eagles admettant que Travis le dominait comme joueur de hockey.
Dimanche, en fin de soirée, il y en a un qui devrait pleurer de joie et l'autre de tristesse.
« Les émotions seront partagées puisque l'un sera si heureux et l'autre si triste. Même celui qui gagnera se sentira un peu mal pour l'autre », a admis Jason.
Possiblement que le perdant tentera de se consoler avec les biscuits – les meilleurs - préparés par leur maman, Donna, qui a été une vedette cette semaine en Arizona.
Une attaque modifiée qui sourit à Kelce
Cette saison, plusieurs observateurs croyaient que Travis Kelce serait moins productif en ayant perdu Tyreek Hill, comme coéquipier, qui attirait énormément d'attention de la défense.
Athlète de grand caractère, Kelce a répondu avec la saison la plus prolifique de sa carrière (1338 verges et 12 touchés).
« C'est tellement une reconnaissance du génie et la créativité de Coach Reid. Il nous défie comme des hommes à réussir de gros jeux semaine après semaine. Je ne peux pas assez vanter son influence sur cette organisation et notre attaque, encore plus cette année, alors qu'on a eu à remouler cette attaque pour qu'elle demeure la meilleure de la NFL », a ciblé Kelce.
Mercredi, on a eu le temps de discuter quelques minutes avec Tom Melvin, l'entraîneur des ailiers rapprochés des Chiefs, pour obtenir sa version.
« Je dois admettre que cette saison a exigé qu'on recrée l'attaque davantage », a-t-il noté d'emblée.
« Heureusement pour Travis, il est dans la NFL depuis 10 ans donc il a vécu les changements plus facilement. Il est en mesure d'assumer plus de responsabilités et ce fut particulièrement important en début de saison pour que les nouveaux receveurs et porteurs de ballon s'adaptent à notre approche », a indiqué Melvin.
D'ailleurs, Reid racontait que Kelce a joué un rôle important pour enseigner des nuances aux acquisitions des Chiefs.
En tant qu'ancien quart-arrière, Kelce parvient à disséquer ce qui se passe du côté défensif et il encourage les autres receveurs à adopter cette mentalité. Kelce est devenu si redoutable à sa position que les défenses adverses semblent incapables de le contenir.
« Andy Reid baby ! », a habilement répondu Kelce pour expliquer ce mystère.
Mais Coach Melvin, qui est le cousin de Bob Melvin (l'instructeur des Padres de San Diego), a tenu à ajouter cette précision.
« Travis est très intelligent et les défis le stimulent. Je dirais même qu'il finirait par s'ennuyer si on n'arrivait pas avec de nouvelles choses. Ça devient un défi pour moi, mais ça m'enchante de le voir répondre à nos modifications. Depuis 10 ans, il a toujours été en mesure de surpasser ce que je m'attendais à ce qu'il accomplisse. C'est génial à regarder », a conclu Melvin.