C'est tout un casse-tête d'affronter Lamar Jackson
NFL vendredi, 13 déc. 2019. 14:50 samedi, 14 déc. 2024. 08:39Je tiens à revenir sur la performance électrisante de Lamar Jackson face aux Jets de New York jeudi soir.
Le quart-arrière des Ravens de Baltimore (12-2) vient d’améliorer le record de Michael Vick avec 1103 verges de gain au sol. La marque était auparavant de 1039 et remontait à l’année 2006.
Jackson est un quart très athlétique. Il a fait la différence avec ses jambes en première demie, mais là où il m’a particulièrement impressionné, c’est qu’il a plus tard fait la différence avec son bras. Il a réussi huit courses pour 86 verges, soit une moyenne de 10,8 verges par course. C’est assez impressionnant merci.
Je peux comprendre pourquoi tout le monde dit qu’il faut l’arrêter, le contenir dans la pochette, le forcer à te battre avec son bras, mais j’ai des nouvelles pour eux, c’est exactement ce qu’il fait, gagner avec son bras. Pour la troisième fois de la saison, il a lancé cinq passes de touché sans interception. Il est maintenant rendu à 33 passes de touché et la majorité provient de l’intérieur de la pochette. On espère le maintenir dans la pochette pour limiter ses courses, mais il démontre qu’il est capable de faire une lecture de la situation, de décoder les couvertures de passe et de lancer avec précision.
Ce que je trouve intéressant, c’est qu’il est capable d’attaquer dans les zones profondes. Dans le système des Ravens, il n’y a pas une tonne de petites passes derrière la ligne d’engagement ou de petites passes de 2 verges où on espère courir après l’attrapé. On lui demande donc souvent d’attaquer les zones intermédiaires et profondes, donc ce sont des passes qui sont techniquement plus difficiles à compléter. En moyenne, il va peut-être lancer de 25 à 30 passes par match et ce n’est pas beaucoup. Il en a lancé 23 hier. Il y a un argument qui dit que moins tu lances de ballons, moins tu prends ton rythme et plus c’est compliqué. Jackson, on ne lui demande pas de lancer souvent, mais quand on lui demande de lancer, ce ne sont pas des petites passes faciles. Dans les circonstances, je trouve que le jeune de 22 ans se débrouille bien.
Il l’a démontré jeudi avec 9,2 verges par passe tentée, c’est exceptionnel. Quand c’est en haut de 8, c’est déjà excellent. Il y a seulement neuf quarts-arrières dans la ligue depuis le début de la campagne qui dépassent les 8 verges, pour mettre ça en perspective. Non seulement Jackson ne lance pas beaucoup, donc c’est difficile de prendre son rythme, mais en plus il fait de longues passes qui ont techniquement un coefficient de difficulté plus élevé. C’est ça qui devient intéressant quand tu regardes le jeu de Lamar Jackson. Il peut te battre avec ses jambes, avec ses bras, et plus ça va plus il démontre qu’il peut te battre également avec sa tête parce qu’il est capable de décoder les stratégies de l’adversaire, donc ça devient un méchant casse-tête.
Pauvres Jets. On les a envoyés à l’abattoir hier. Ils devaient se taper le système offensif unique des Ravens avec seulement quatre jours de récupération et de préparation après leur dernier match contre les Dolphins de Miami. D’habitude, quand tu joues le dimanche puis le jeudi, ça ne donne même pas l’occasion de faire une vraie pratique durant la semaine parce qu’on est en mode récupération. En plus, ils sont allés jouer sur la route contre une équipe très physique. Bref, on ne leur a pas fait de faveur et ç’a paru hier.
Avant cette partie, les Jets étaient au deuxième rang contre le jeu au sol avec 78 verges allouées par match seulement. Leur pire match avait été contre les Cowboys de Dallas et ils en avaient alloué 129. Hier, ils se sont fait traverser sur 218 verges.
Les Ravens sont le fun à voir aller. Lamar Jackson est spectaculaire et électrisant, il a l’air d’avoir du plaisir et d’avoir de l’énergie. Les quelques fois où il manque un jeu, on voit qu’il prend ça à cœur et qu’il est déçu parce qu’il veut bien faire. C’est toute une machine pour l’instant.
Ça m’amène à parler de ce qui pourrait arriver dans les prochaines semaines. Les Ravens ont un système unique contre lequel il est difficile de se préparer. C’est aussi difficile d’évaluer la vitesse réelle d’un joueur sur les bandes vidéo. Quand on regarde Jackson sur vidéo, c’est clair qu’il est athlétique et rapide, mais tant que tu n’as pas joué contre lui ou que tu n’as pas essayé de le plaquer, c’est difficile de savoir ce qui t’attend vraiment. J’ai donc hâte de voir ce que les Ravens vont faire quand ils vont affronter des équipes pour la deuxième fois de la saison. Ça n’est arrivé qu’une seule fois jusqu’à maintenant et c’était contre les Bengals de Cincinnati, donc je n’ose pas me fier sur cet exemple. Les Ravens ont gagné le premier duel 23-17 et le second 49-13. Je ne pense pas que c’était un bon test. Baltimore va faire face aux Browns de Cleveland la semaine prochaine, puis aux Steelers de Pittsburgh. Ça va être de bons tests. Dans les matchs éliminatoires, ils pourraient retrouver les Texans ed Houston, les Patriots de la Nouvelle-Angleterre ou les Chiefs de Kansas City. À quoi peut-on s’attendre? Parmi les équipes qui pourraient se rendre au Super Bowl dans l’autre association, ils ont déjà affronté les 49ers de San Francisco et les Seahawks de Seattle. Est-ce que ça peut aider ces derniers d’avoir une deuxième occasion de se préparer adéquatement? C’est quelque chose que je vais trouver intéressant à surveiller d’ici la fin de la saison et durant les éliminatoires.
* Propos recueillis par Audrey Roy
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