NFL : les cartes cachées du Super Bowl LVIII

Vous pourrez voir le Super Bowl ce dimanche à 18 h 30 sur RDS et RDS.ca.
Avant-match Chiefs c. 49ers

Dimanche le 11 février, comme vous le savez sans doute, le Super Bowl LVIII opposera les Chiefs de Kansas City aux 49ers de San Francisco dans ce qui sera la reprise de 2020 alors que Patrick Mahomes, à l'époque, remportait son premier trophée Vince-Lombardi.

Le quart étoile des Chiefs est toujours en poste, tout comme quelques vedettes de l'équipe lors de ce triomphe il y a quatre ans.

C'est un peu le même son de cloche chez les 49ers qui, après deux finales d'association infructueuses, ont finalement franchi la dernière étape avant de rejoindre le match ultime pour la première fois depuis ce revers contre les Chiefs.

Il y a beaucoup de similarités entre les deux équipes. Avant de tomber dans l'analyse complète de la rencontre avec, bien évidemment, ma prédiction personnelle comme lors des autres matchs éliminatoires, je voulais vous présenter des joueurs qui pourraient avoir un immense impact sur le déroulement du match sans toutefois circuler dans la bouche des partisans lorsqu'ils en parlent.

Ces héros de l'ombre n'ont pas la reconnaissance du grand public, mais sur le terrain, ils font souvent toute la différence. Avant d'être submergé par un raz-de-marée de prédictions et de pronostics, laissez-moi vous présenter quatre cartes cachées de ce Super Bowl LVIII.

Trent McDuffie
Demi de coin, Chiefs

Il est peut-être malhonnête de parler d'un choix de premier tour comme d'une carte cachée, mais Trent McDuffie a connu une saison recrue très inégale en raison des blessures et de l'adaptation à la vitesse de la NFL.

Après son séjour avec l'Université de Washington, McDuffie était de la formation qui a freiné les Eagles l'hiver dernier lors du Super Bowl. Il a même très bien joué lors des éliminatoires, mais on parlait plus des prouesses de ses coéquipiers en défense et de l'excellence de l'attaque menée par Patrick Mahomes.

Mais cette saison, la trame narrative n'est pas la même puisque la défensive des Chiefs est au centre de cette poussée tardive jusqu'au match ultime. McDuffie a changé de numéro avant sa deuxième campagne, du 21 au 22 pour honorer son frère décédé en 2015, et il a joué toute une saison pour Kansas City. Il a même terminé la campagne sur le scrutin de l'équipe « All Pro » de la NFL à sa position.

Avec 80 plaqués et cinq échappés provoqués en 16 matchs, McDuffie a démontré qu'il n'était pas un demi de coin comme les autres alors que sa grande force est de faire la vie dure aux quarts adverses dans le champ arrière.

En plus de neuf « QB Hits » cette saison, un sommet à sa position depuis 2006, année où la statistique a commencé à être compilée, McDuffie a enregistré trois sacs du quart cette saison, là aussi un sommet dans la NFL pour les demis de coin cette année.

McDuffie aura le double mandat de freiner Deebo Samuel, le receveur vedette des Niners, et de briser le rythme de Brock Purdy qui a affiché quelques faiblesses lorsque les Lions lui forçaient la main lors de la première demie de la finale d'association.

Les succès défensifs des Chiefs passeront entre les mains de McDuffie.

Rashee Rice
Receveur, Chiefs

J'ai parlé brièvement de la nouvelle identité des Chiefs cette saison avec l'émergence de la défense, mais les éliminatoires nous ont aussi démontré que l'attaque pouvait encore déployer ses plus beaux atouts après une campagne sous le signe des ajustements.

Avec la perte de JuJu Smith-Schuster lors de la saison morte, qui lui-même venait combler le départ de Tyreek Hill à Miami, Kansas City a jonglé toute la saison afin de trouver un receveur efficace dans le système très complexe de Matt Nagy.

Marquez Valdes-Scantling a été décevant cette saison et Kadarius Toney s'est aliéné tous ses coéquipiers avec ses agissements sur le terrain et, surtout, ceux à l'extérieur, loin du stade.

L'émergence du receveur recru Rashee Rice est donc survenue au bon moment pour les Chiefs.

Choix de deuxième tour lors du dernier repêchage, Rice a mis un certain temps à gagner la confiance de Nagy quand venait le temps d'appeler son numéro sur le terrain. Il a fallu attendre jusqu'au 26 novembre, lors d'une victoire contre les Raiders, pour voir un premier match de 100 verges ou plus dans le cas de Rice.

Depuis, par contre, son utilisation a carrément doublé sur le terrain et c'est par le nombre d'attrapées qu'il s'impose.

Oui, Travis Kelce demeure le centre d'attraction, mais c'est le travail de séparation de Rice qui ouvre les valves chez les Chiefs. Un ingrédient qui manquait cruellement à l'attaque quand on pensait peut-être rater les éliminatoires en décembre.

Rice a joué son meilleur match de la campagne lors des éliminatoires, au premier tour contre les Dolphins. Les Bills se sont ensuite ajustés pour bien le maîtriser, lui qui avait capté un touché contre Buffalo plus tôt cette saison.

Ultimement, Rice aura la chance d'entrer son nom dans la conversation sur la plus grande des scènes. Il est déjà, au moment d'écrire ces lignes, le receveur recru avec le plus de verges et de touchés sous la gouverne d'Andy Reid. Même Tyreek Hill, lors de sa première saison dans l'exigeant système de Reid, n'a pas fait mieux que 593 verges et six touchés.

Rashee Rice a terminé sa première saison avec 938 verges et 7 touchés.

Sans l'incroyable saison de Puka Nacua avec les Rams, on parlerait sans doute beaucoup plus de Rice qui pointe au deuxième rang des verges chez les recrues devant Jordan Addison (Vikings) et Sam LaPorta (Detroit).

Fred Warner
Secondeur intérieur, 49ers

Pour parler de la défense des 49ers, je me permets une autre entorse au principe de carte cachée en vous présentant l'incroyable Fred Warner.

Pourquoi une entorse? Parce que Warner est possiblement le meilleur secondeur intérieur de la NFL comme en témoignent ses trois nominations sur l'équipe « All Pro » lors des quatre dernières saisons.

Mais il demeure une carte cachée dans la mesure où la NFL d'aujourd'hui met beaucoup l'accent sur le travail de la ligne défensive, particulièrement celui des joueurs en périphéries qui ont le mandat de chasser les quarts adverses. On souligne aussi énormément le travail des joueurs dans la tertiaire quand ils dérangent la trajectoire des ballons.

Nous sommes loin de l'époque où le cœur de la défense passait par le meneur des secondeurs. Ray Lewis était la vedette des Ravens à son époque, ou Lawrence Taylor avec les Giants pour les plus vieux. Sinon, le rôle ingrat du secondeur intérieur est celui de sauver les miches, littéralement, de ses coéquipiers.

Dans ce domaine, Warner excelle.

Alors que Chase Young et Nick Bosa cumuleront les jeux spectaculaires et les sacs du quart, Fred Warner fermera le milieu du terrain.

Il sera aussi le centre de surveillance pour contrer Travis Kelce et tenir Patrick Mahomes derrière sa ligne offensive pour éviter les longs gains au sol.

Comme les Chiefs aiment exploiter les zones intermédiaires avec les passes plus courtes, Warner sera appelé à surveiller les voies aériennes et il est aussi capable de tirer son épingle du jeu dans cet aspect.

Les 49ers sont excellents à plusieurs positions en défense et la stabilité qu'offre Warner permet une grande créativité sur les blitz et les jeux camouflés pour tromper l'attaque adverse.

Fred Warner n'est peut-être pas une carte cachée, mais il ne reçoit certainement pas autant d'éloges que Bosa et Young devant lui. Le Super Bowl LVIII pourrait changer cette perception.

Kyle Juszczyk
Centre-arrière, 49ers

Les habitués des matchs des Niners sont plus que familiers avec Kyle Juszczyk. Après tout, il a participé à huit Pro Bowls depuis le début de sa carrière et à 32 ans, c'est le vétéran qui cimente l'attaque de San Francisco.

Mais pas avec les statistiques.

C'est plutôt dans les petites choses que Juszczyk se démarque et ce n'est pas pour rien qu'il est le centre arrière le mieux payé de la NFL.

Normalement, à cette position, c'est une porte tournante de réservistes et de joueurs qui se cherchent un rôle dans leur équipe. L'époque des centres-arrières de carrière est plus ou moins révolue et Juszczyk est l'exception qui confirme la règle.

Il va se mettre les mains au sol pour bloquer lors d'un jeu de passe, il va se détacher pour capter des ballons, il va courir dans la circulation et il va aussi servir d'appât ou d'écran dans des situations spécifiques.

Juszczyk n'est pas une carte cachée, c'est le Joker dans la main de Kyle Shanahan et il peut l'utiliser à toutes les sauces.

Comme Christian McCaffrey sera, avec raison, le principal souci des Chiefs, ce sont les petits jeux de coulisses de Juszczyk qui feront la différence entre un bon match de l'attaque des Niners et un grand match de l'attaque des Niners.

En 2020, Juszczyk a inscrit un touché contre les Chiefs dans la défaite des siens.

Parions qu'il voudra répéter l'exploit et, surtout, changer le résultat de la rencontre.