Les champions du Super Bowl seront encore équipés pour aller loin en 2020
NFL mercredi, 9 sept. 2020. 14:39 mercredi, 11 déc. 2024. 05:51
Après une attente qui a paru bien longue, c'est jeudi soir (à 20 h sur RDS2) que s'amorce avec un duel face aux Texans de Houston la défense du titre de champion du Super Bowl des Chiefs de Kansas City.
Les hommes d'Andy Reid tenteront de réaliser un exploit que seules trois équipes ont réussi dans les trois dernières décennies, soit celui de remporter deux trophées Vince-Lombardi de suite. Les trois dernières formations à l'avoir fait sont les Cowboys de Dallas en 1992 et 1993, les Broncos de Denver en 1997 et 1998, et les Patriots de la Nouvelle-Angleterre en 2003 et 2004.
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Dans une ligue à 32 équipes où la compétition est aussi féroce, c'est un mandat très imposant que d'être doubles champions. Chaque club qui se préparera en vue d'un affrontement avec les Chiefs arrivera avec une motivation supplémentaire. C'est comme un mini Super Bowl que de croiser le fer avec les tenant du titre. Ce seront les joueurs de Kansas City qui auront une cible dans le dos en 2020.
Mais que faut-il à une équipe pour gagner deux championnats consécutifs?
D'une part, je ne vous apprends sûrement rien en affirmant que la continuité est un élément-clé dans la recette permettant à une équipe de triompher une deuxième année d'affilée.
C'est encore plus vrai lorsqu'on tient compte du fait qu'aucune rencontre préparatoire n'a été disputée durant le mois d'août en raison de la situation entourant la COVID-19. Ça devient encore plus avantageux pour une formation d'être familière à 100 % avec le livre de jeux lorsque les équipes rivales qui amènent des éléments de nouveauté à leur organisation n'ont pas eu la chance de s'exercer en situations de matchs.
Ce ne sont pas toutes les équipes qui ont le luxe d'avoir de la continuité et de la stabilité en cette année bien particulière. On n'a qu'à penser aux Panthers de la Caroline, qui ont fait le ménage et se retrouvent non seulement avec un nouvel entraîneur-chef en Matt Rhule, mais aussi un nouveau quart-arrière partant en Teddy Bridgewater.
Ce qui est frappant chez les Chiefs, c'est que la quasi totalité de l'effectif champion du Super Bowl en février dernier est de retour pour la campagne 2020, et c'est aussi vrai pour le personnel d'entraîneurs piloté par Andy Reid.
Bien entendu, au point de vue du personnel, le garde québécois Laurent Duvernay-Tardif et le demi offensif Damien Williams n'y seront pas en 2020, puisqu'ils ont fait le choix de se prévaloir de la clause à leur contrat leur permettant de renoncer à la saison. Mais pour le reste, la composition de l'équipe est sensiblement la même qu'il y a sept mois, lorsqu'on a vu les Chiefs fouler le terrain pour la dernière fois. Et ça, c'est épeurant!
Une attaque déjà dévastatrice a fait l'ajout du porteur de ballon Clyde Edwards-Helaire, un produit de LSU sélectionné en fin de première ronde (32e au total) ce printemps. Il ajoutera un autre élément de dynamisque à une unité offensive qui regorgeait déjà d'options, particulièrement dans le jeu aérien. Peu après l'annonce faite par la LDT, on a aussi greffé à l'unité offensive le garde Kelechi Osemele, qui risque fort bien d'être dans de meilleures conditions pour connaître du succès que dans l'environnement dysfonctionnel des Jets de New York, où il évoluait en 2019.
Cette capacité des hauts dirigeants à conserver les services de pratiquement tous les joueurs de l'édition championne se doit d'être saluée. Le directeur général Brett Veach a dû faire un travail colossal pour faire arriver les chiffres, surtout qu'à un certain moment au début de l'entre-saison, il restait un grand total de 177 $ aux Chiefs vis-à-vis le plafond salarial imposé par la NFL. En faisant preuve de créativité, l'équipe a pu offrir un nouveau contrat astronomique au quart-arrière Patrick Mahomes ainsi qu'une prolongation de contrat à l'ailier rapproché Travis Kelce.
S'il faut féliciter Veach d'avoir réussi à conserver tout son monde malgré un casse-tête financier, il faut également parler de la volonté de quelques joueurs de l'équipe de restructurer leur contrat, acceptant ainsi de favoriser l'objectif commun qu'est celui de remporter à nouveau les grands honneurs.
C'est notamment ce qu'a accepté de faire le receveur de passes Sammy Watkins, qui en avril dernier a vu son salaire annuel être diminué de 5 M$ afin d'offrir aux Chiefs l'espace nécessaire afin de garder leur jeune noyau de joueurs étoiles. Avant de faire une croix sur la saison afin d'aider à combattre la COVID-19 dans nos hôpitaux, Duvernay-Tardif avait imité Watkins à la fin avril. En termes de solidarité avec ses coéquipiers, on peut difficilement trouver mieux.
Une défense plus qu'à la hauteur
Ceux qui ont suivi les activités de la NFL ces deux dernières années savent que tout match impliquant les Chiefs a le potentiel d'être un travail de démolition de l'attaque menée par Patrick Mahomes. C'est qui les a élevés au rang de puissance de la ligue et qui continuera sans doute de l'être.
Mais au-delà de la menace constante qu'est l'attaque, un aspect non-négligeable laissant croire que les Chiefs peuvent répéter l'exploit est le fait que leur unité défensive s'est grandement améliorée depuis que Mahomes a commencé à dominer le circuit en 2018.
En deuxième moitié de saison 2019, Kansas City a accordé en moyenne 10 points à leurs adversaires. À cet égard, le coordonnateur défensif Steve Spagnuolo se mérite des félicitations. Dorénavant, les Chiefs peuvent entamer un match avec la conviction de pouvoir remporter autant une rencontre qui s'avère être un festival de points qu'un affrontement dans lequel les touchés se font plus rares.
Bien évidemment, il y a une immense confiance qui anime ce groupe de joueurs et on peut les comprendre. Ça s'est vu la semaine dernière lorsque les Chiefs ont reçu leurs bagues de champions du Super Bowl. En entrevue, Tyreek Hill ne s'est pas retenu pour parler de la possibilité de devenir une dynastie et de remporter sept titres. J'admire cette confiance qui l'anime, mais il reste qu'il faut garder les pieds sur terre. En même temps, pour celui qu'on appelle « Cheetah », il est plus habituel de le voir voler sur le terrain que d'avoir les deux pieds bien ancrés au sol!
Blague à part, c'est cet équilibre qu'il faut tenter d'obtenir entre l'humilité dans la victoire et l'excès de confiance.
N'empêche que de toutes les équipes ayant soulevé le trophée Vince-Lombardi ces dernières années, s'il y en a une pour qui les conditions sont réunies pour défendre avec succès sa couronne l'année suivante, c'est bien Kansas City!
D'ailleurs, si j'ai un conseil d'ami à offrir aux Texans à la veille du coup d'envoi de la saison de la NFL, ce serait de porter une attention particulière à Travis Kelce! On sait à quel point il leur avait causé des ennuis dans leur duel de demi-finale d'association en 2019 en marquant pas moins de trois touchés au 2e quart uniquement. Ce ne serait pas une mauvaise idée d'avoir le no 87 à l'oeil jeudi!
* propos recueillis par Maxime Desroches
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