Des Carabins négligés ? Simon Riopel saisit ses chances
MONTRÉAL – Vaincus par un seul petit point à la coupe Dunsmore par le Rouge et Or l'Université Laval l'an dernier, les Carabins de l'Université de Montréal aiment dire qu'ils entament l'année dans le rôle des négligés.
« Tu es le roi de la montagne jusqu'à tant qu'un adversaire te fasse tomber. On ne fera pas semblant et prétendre qu'on est au sommet », a commenté l'entraîneur-chef des Carabins, Marco Iadeluca.
Mais tout le monde sait que les attentes sont très élevées cette année au CEPSUM puisque l'équipe est arrivée à maturité. L'attaque entend se démarquer après une production décevante en 2022 même si environ 90% des joueurs offensifs étaient de première ou deuxième année.
D'ailleurs, ça promet de ce côté dans le RSEQ cette saison.
« On retrouve cinq très bons quarts-arrières, on n'a pas vu ça depuis des lunes. Depuis que je suis dans le football universitaire en 2010, je ne me souviens pas d'avoir vu une cuvée aussi talentueuse au Québec à cette position. Ce sera exigeant chaque semaine », a cerné Iadeluca.
Chez les Carabins, le quart Jonathan Sénécal retrouvera enfin une brigade de receveurs en santé alors que les blessures ont compliqué le portrait en 2022.
À travers la profondeur de cette unité menée par Hassane Dosso et Carl Chabot, Simon Riopel a réussi à se frayer un chemin grâce à sa persévérance et son travail.
Simon Riopel« C'est vraiment une histoire fantastique, il travaille si fort sur le terrain et à l'école. C'est un bon athlète et il est talentueux, mais il a surtout une éthique de travail et un souci du détail qui le démarquent des autres. Ce qui l'a mené à être partant pendant une grosse partie de la saison. À le voir aller, je pense qu'il va connaître une belle saison », a mentionné Iadeluca.
Riopel, un étudiant en génie électrique à la Polytechnique, arrivait de Gatineau où il a excellé comme receveur en deuxième division.
« Je ne connaissais pas beaucoup d'entraîneurs et de joueurs dans la région de Montréal. À mon arrivée ici en pleine COVID, je devais faire ma place. Comme n'importe qui, il faut travailler fort quand tu veux monter dans la formation. Je me suis rapproché des partants grâce à la culture des Carabins. Ici, on donne la chance à toutes les recrues de faire des jeux. On voit tout de suite les joueurs qui sont très dédiés et persévérants », a expliqué Riopel.
Quand on demande à son entraîneur ce que Riopel pourrait faire pour s'imposer davantage, sa réponse décrit bien le portrait de 2023.
« On ne veut pas qu'il en fasse plus, on veut juste qu'il accomplisse son rôle. D'ailleurs, c'est ce qu'on dit à Jonathan ‘On a un bon groupe de receveurs donc laisse le ballon aller où la défense te donne de la place'. On a confiance en tout le monde », a précisé Iadeluca.
Sans se fixer trop d'attentes personnelles, on sent que Riopel et ses complices veulent se reprendre au plan collectif.
« On a de nouveaux défis comme attaque, ce fut un peu difficile l'an passé. On a beaucoup de profondeur et de grandes attentes, on veut faire la différence comme groupe », a-t-il noté avec sérieux.
À cinq pieds dix pouces et 168 livres, Riopel ne se fait pas remarquer pour son physique. Il a toutefois rapidement prouvé sa fiabilité au niveau universitaire.
« Ma priorité, c'est l'école parce que le football ne sera pas là à long terme, mais je vais prendre chaque occasion que je pourrai avoir », a exposé Riopel sondé sur le football professionnel.
Voilà justement ce qu'il a fait cet été.
« Je finis mon stage à Bell Helicopter (maintenant Bell Textron), c'est une expérience vraiment enrichissante. J'ai pu rentrer là-bas grâce à un ancien membre des Carabins. »
Quand il a été recruté par les Carabins, Riopel avait saisi une occasion d'une manière plus ludique. En contexte de COVID, les entraîneurs avaient lancé le défi aux joueurs de trouver une manière originale de s'entraîner.
Riopel avait remporté ce concours avec une vidéo dans laquelle il s'entraîne à la méthode de « Rocky ».
« Je suis retourné chez mes grands-parents en campagne. C'était à la « Rocky» avec des billots de bois, des chin-up sur le tracteur... J'ai vu ça comme une chance de me faire connaître. En pleine pandémie, j'ai mis le paquet, je n'avais rien d'autre à faire », a raconté le sympathique numéro 80.
Et Riopel savoure une autre occasion qui se présente à son équipe. La saison 2023 permet aux Carabins de renouer avec leur domicile à la suite d'imposants travaux incluant une nouvelle surface synthétique.
« Ça fait spécial parce qu'il y a deux ans, c'était le retour au CEPSUM après la saison annulée en raison de la pandémie. Cette fois, on vit une sensation un peu semblable dans le sens que c'est un deuxième retour au CEPSUM en quatre ans. C'est vraiment excitant », a conclu Riopel qui a hâte d'en profiter.