Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Céleste Dao refuse d'attaquer l'Omnium féminin des États-Unis comme figurante

Céleste DaoCéleste Dao - Courtoisie
Publié
Mise à jour

Céleste Dao se préparait à attaquer son 33e trou de la journée mercredi dernier, lors des qualifications finales pour l'Omnium féminin des États-Unis. Déjà cinq coups sous la normale en fin de deuxième ronde, la Québécoise avait la vague impression que ses performances de la journée – lors de laquelle elle devait jouer deux rondes de 18 trous – allaient lui permettre de décrocher un des trois billets pour participer au tournoi majeur, du 6 au 9 juillet.

 

« Je pense qu'un autre birdie et je vais gagner la qualification, ou au moins être confortable », lance-t-elle à son cadet.

 

Un oiselet et approximativement une heure d'attente plus tard, la nouvelle se confirme. À 22 ans et grâce à un cumulatif de six coups sous la normale, Dao obtient son billet pour l'Omnium féminin des États-Unis pour la troisième fois de sa jeune carrière et elle prendra la route de la Californie pour attaquer le prestigieux terrain de Pebble Beach.

 

Pour Dao, le résultat est soulageant, certes. Mais au fond d'elle, l'athlète sait pertinemment qu'il ne s'agit pas d'une coïncidence.

 

« Je ne suis pas surprise, je mets beaucoup de temps et d'effort dans mon sport. L'horaire de mes journées est différent des autres personnes, donc je ne suis pas surprise. Si j'étais surprise, ce ne serait pas normal parce que ça voudrait dire que c'est grâce à la chance si j'y suis arrivée. Je ne pense pas que ce soit de la chance », a raconté Dao dans une entrevue avec le RDS.ca.

 

De son propre aveu, cette qualification est l'aboutissement d'une dernière saison collégiale plus difficile qu'espérée avec les Bulldogs de l'Université Georgia. Son développement ralenti par la pandémie il y a quelques années, Dao confie que les résultats obtenus dans les derniers mois n'ont pas répondu à ses propres attentes. Et pourtant, la voilà à l'Omnium féminin des États-Unis.

 

Comment réagirait donc la jeune Céleste, qui a commencé à tranquillement naviguer dans l'univers du golf dès l'âge de trois ans?

 

« Je pense que la petite Céleste serait vraiment heureuse d'avoir pu livrer la marchandise à une qualification de 36 trous à Boston, malgré l'année que j'ai traversée, qui était dure mentalement et émotionnellement avec des résultats que je n'avais pas anticipés. »

 

La dernière fois que Dao s'est retrouvée aux côtés de l'élite du golf féminin pour l'Omnium féminin des États-Unis, elle n'était alors âgée que de 18 ans, en 2019. Déjà à sa deuxième participation à ce prestigieux tournoi, elle avait alors réussi à améliorer de 10 coups son cumulatif par rapport à sa présence précédente, en 2018. Quelques années plus tard, c'est avec une tout autre mentalité qu'elle disputera l'édition 2023 du US Open.

 

« C'est sûr que je veux aller gagner et je pense que je peux. Je n'ai pas encore fait la coupure à un US Open, donc ce serait un autre but atteignable », admet Dao avec confiance.

 

Si Dao peut se permettre d'être aussi confiante, c'est aussi parce qu'en quatre ans, bien des choses ont évolué dans sa carrière. Non seulement a-t-elle développé une maturité mentale fondamentale, mais elle a également acquis une maturité physique qui l'a rapprochée un peu plus de l'élite de son sport.

 

« À mes deux premières participations, j'étais encore très jeune et je n'avais pas encore autant de puissance non plus, explique Dao. L'herbe longue, c'est inimaginable... c'est très, très long. À mes premières participations, je n'avais pas encore la force pour me sortir de l'herbe longue si je manquais l'allée. La première fois, j'étais plus en mode admiration et je devais apprendre à gérer la pression. Cette année, j'y vais pour attaquer. Je vois ça comme une job et je suis très sérieuse. »

 

Sa concentration maintenant portée sur l'Omnium des États-Unis, les prochains jours seront tout de même chargés pour la Québécoise. Dao va d'abord prendre part à un tournoi professionnel à Calgary à compter de jeudi, avant de participer aux qualifications pour l'Omnium féminin amateur des États-Unis à peine deux jours plus tard. Après quoi, Dao profitera d'un retour de deux semaines au Québec, où elle mettra la touche finale à sa préparation au Club de Golf Summerlea, à Vaudreuil.

 

Entre développement et résultats

 

Plus jeune, déjà vouée à un bel avenir, Dao cumulait les victoires à un rythme effréné sur les différents terrains québécois. Après de premiers pas encourageants dans les rangs collégiaux, marqués par sa première victoire individuelle en 2020, le caractère de Dao a été mis à rude épreuve dans les années suivantes.

 

« Avant de me joindre aux Bulldogs, durant ma carrière junior, je m'améliorais chaque année. J'étais assez constante et je battais de nouveaux records dans mes tournois. Je n'ai jamais eu de grosses difficultés ou de gros obstacles. Une fois dans les rangs collégiaux, j'ai eu ma première victoire individuelle à ma première année. La COVID est ensuite arrivée et j'ai affronté de nouveaux défis. J'ai affronté des obstacles auxquels je n'avais jamais fait face. »

 

« Dans mon golf, j'ai toujours eu beaucoup de puissance et j'ai dû retrouver le fairway parce que je perdais de la précision aux dépens de la puissance. C'était plus difficile sur ma confiance parce que je n'étais pas aussi constante que pendant mes années juniors. Je dirais que j'ai beaucoup maturé et je suis contente d'avoir fait mes quatre années collégiales, même si les résultats n'étaient vraiment pas ceux auxquels je m'attendais depuis trois ans. C'était une bonne épreuve », avoue Dao.

 

Maintenant qu'elle a obtenu son diplôme d'un programme de finances à l'université, Dao est questionnement sur le chemin à prendre pour la suite de sa carrière. Toujours admissible pour une cinquième année collégiale, Dao envisage se joindre à une nouvelle université pour la prochaine année, question de bénéficier d'un changement d'environnement. La native de Notre-Dame-de-l'Île-Perrot pourrait aussi se tourner vers le programme national pour la saison hivernale.

 

« J'ai parlé à quelques universités, mais je n'ai pas pris de décision encore. L'autre option serait de poursuivre mon développement avec l'équipe nationale, puisqu'ils ont une maison en Arizona où je pourrais m'entraîner tout l'hiver. Ce que j'aime du circuit universitaire si j'utilise ma dernière année d'éligibilité, c'est que le circuit amateur collégial est très fort. »

Articles récents Golf