Nick Taylor, la victoire de toute une nation
COLLABORATION SPÉCIALE
Avant de mettre la table en vue du troisième majeur de la saison, permettez-moi de revenir brièvement sur le déroulement de l'Omnium canadien RBC dont s'est conclu de façon spectaculaire par la victoire de Nick Taylor en prolongation.
Le vainqueur y a brièvement fait allusion quelques instants après sa victoire. Ce gain canadien n'est pas uniquement le sien mais aussi celui de tous les professionnels canadiens qui ont défilé au fil des ans lors de notre championnat national. George Knudson, Dave Barr, David Morland, Mike Weir et l'ensemble de la nouvelle génération ont tous à leur manière façonné ce dénouement tant attendu. C'est tout à leur honneur.
La dernière semaine fut tout sauf facile pour ceux qui ont évolué à l'Oakdale Country Club de Toronto avec l'annonce de la création d'une nouvelle entité qui devrait régir le golf professionnel dès l'an prochain.
Livrées au compte-goutte, les informations concernant le volte face du Circuit de la PGA font état de dépenses de plus dans 150 millions de dollars engagées dans les procédures légales qui n'en étaient qu'au stade préliminaire. Un montant qu'on aurait sûrement multiplié quelques fois et qui risquait de mettre les coffres du circuit nord-américain à sec. Déjà que l'augmentation des bourses pour la saison en cours a passablement coûté cher et surtout passablement grugé le fonds de réserve du circuit.
Il sera intéressant d'entendre cette semaine les commentaires des ténors du circuit pour la plupart absents en territoire canadien lors de l'annonce. Quels seront les réactions officielles de Jon Rahm, Scott Scheffler, Jordan Spieth, Justin Thomas, Max Homa, Tony Finau et autres. Et de Tiger Woods. Ils ont amplement eu le temps de se construire une défense commune.
Chaque nouvelle journée apporte son lot de nouvelles questions et les réponses pour la plupart se font encore attendre. Une chose est certaine, la situation est très loin d'être réglée. Le simple partage entre les responsabilités administratives et la gestion de l'entreprise semblent aussi obscurs qu'un tunnel sans fin.
Maintenant que notre attention se porte sur l'Omnium américain, que dire du site du tournoi le Los Angeles Country Club?
Ce sera différent et certainement spectaculaire. Les allées seront notamment plus larges que ce à quoi on est habitué pour cet événement. Le parcours a été rénové par l'équipe de Gil Hanse qui a effectué un travail colossal. De son propre aveu, en voulant recréer le parcours selon les plans originaux de George C. Thomas fils, il a davantage travaillé en tant qu'archéologue plutôt qu'architecte. Il a savamment utilisé l'ensemble de la propriété qui compte plusieurs dénivellations où collines font bon ménage avec de petits ravins et des lits de ruisseaux asséchés.
Les fosses de sable ont été repositionnées et seront partie prenante du paysage tout comme les gratte-ciels de Los Angeles ou les collines environnantes de Hollywood.
L'élément clé pour obtenir du succès sera d'établir une stratégie très claire. Mais c'est aussi ce qui peut très bien s'avérer catastrophique si jamais les calculs ne sont pas appropriés. Dans l'esprit de Thomas, concepteur de ce parcours, il fallait offrir diverses options au golfeur afin qu'il puisse atteindre son objectif. Le résultat a souvent indiqué le mauvais choix du joueur.
On pourra voir à quelques occasions des coups avec des cocheurs sur les verts tant les surfaces de jeu et les positions de coupes pourront être complexes.
Les spectateurs seront aussi moins présents, le nombre de billets a été limité. On veut quand même préserver la sérénité de l'endroit. 325 acres au beau milieu de Bel Air. Au prix où se vendent les domaines dans le secteur, on comprend un peu mieux la décision.
Spieth, en espérant qu'il soit pleinement rétabli d'une blessure, devrait avec son esprit analytique et la qualité de son petit jeu figurer au nombre des favoris au LACC dans le cadre de cette 123e édition de l'Omnium des États-Unis.
On se revoit jeudi.