Une année de grande richesse pour le golf canadien en 2023
MONTRÉAL – Développement, continuité, surprises et succès... les termes pour décrire la dernière année dans le monde du golf sont nombreux.
Entre la première année complète de coexistence de la PGA et de LIV, la domination de Jon Rahm en début de saison et la performance historique de Nick Taylor à l'Omnium canadien, l'univers du golf a une fois de plus continué d'offrir de belles histoires.
Après ce retour en arrière, on pourra enfin se tourner vers 2024, qui revêtira un cachet encore plus particulier pour le golf québécois. Les meilleurs joueurs de golf au monde fouleront les allées du Royal Montréal à la fin du mois de septembre, pour la présentation de la Coupe des Présidents.
Mais avant de penser à l'avenir, regard sur les 12 derniers mois dans l'univers du golf.
Le golf canadien à son meilleur
La santé du golf canadien semble constamment s'améliorer et l'acteur principal de cette riche année de succès pour la feuille d'érable aura certainement été Nick Taylor.
En juin, Taylor est devenu le premier Canadien à remporter son omnium national depuis Pat Fletcher, en 1954. Et évidemment, comme si ce triomphe n'était pas suffisamment grandiose, Taylor y a mis sa touche de magie pour créer un moment qui demeurera certainement gravé dans la mémoire des Canadiens.
Au cœur d'une triple égalité en tête à son dernier trou du tournoi, Taylor réalise un oiselet grâce à un roulé de près de 12 pieds pour provisoirement prendre l'exclusivité du premier rang. Après avoir été rejoint par Tommy Fleetwood en tête, Taylor était encore bien loin de se douter qu'il allait écrire une page d'histoire du livre du golf canadien.
Les trois premiers trous supplémentaires n'ayant pas fait de maître, c'est sur la normale 5 du 18e trou que Taylor brille devant ses partisans. Face à ce qui semble être un roulé de 72 pieds quasi impossible à réussir pour la victoire, Taylor montre que la perfection existe et il sème une hystérie canadienne jamais vue chez les partisans aux abords du terrain.
Si Taylor a volé la vedette avec cette performance spectaculaire, il ne faudrait tout de même pas passer sous le silence les autres athlètes qui ont fait rayonner le pays. Précédemment à la victoire de Taylor, les Canadiens Mackenzie Hughes, Adam Svensson et Corey Conners avaient tous signé une victoire en début de saison sur le circuit de la PGA.
Dans les circuits de développement, Étienne Papineau a fait parler de lui pour les bonnes raisons grâce à des performances prometteuses et s'est lentement approché de la cour des grands. Le Québécois a remporté son premier tournoi sur le circuit PGA Canada et il a conclu la saison dans le top-5 de la Coupe Fortinet pour obtenir sa carte conditionnelle pour le Korn Ferry Tour en 2024.
Les vedettes d'aujourd'hui... et celles de demain
Déjà reconnu comme l'un des meilleurs joueurs actuels, Jon Rahm n'a fait qu'ajouter à son illustre carrière au cours des derniers mois. Rahm a été l'étoile la plus brillante de la PGA en janvier et en février en remportant trois tournois en cinq sorties, ce qui lui a permis de prendre le rang de numéro 1 mondial.
Les succès de Rahm se sont transposés au Tournoi des Maîtres au mois d'avril, qu'il a gagné pour la première fois de sa carrière. Rahm a devancé deux joueurs de LIV golf pour être couronné : Phil Mickelson et Brook Koepka. Koepka a d'ailleurs retrouvé le niveau de jeu qui avait fait de lui un joueur redoutable et il a remporté le Championnat de la PGA pour la troisième fois de sa carrière.
Ce que l'histoire ne disait pas alors, c'était que Rahm allait tourner le dos à la PGA à la fin de l'année pour devenir la plus grosse prise du circuit dissident. Au début du mois de décembre, Rahm a fait vibrer le monde du golf en acceptant ce qui serait un contrat estimé à 500 M$ US pour se joindre à LIV golf.
Scottie Scheffler et Rory McIlroy, les deux autres membres du monstre à trois têtes de la PGA, ont également connu leur part de succès au cours des derniers mois. Même s'il a été limité à deux victoires, Scheffler a enchaîné les bonnes performances pour demeurer une menace constante sur le terrain, avec pas moins de 17 présences dans le top-10 en 23 tournois. Scheffler a présenté l'une des meilleures saisons de l'histoire au niveau statistique.
Pour sa part, McIlroy a connu un difficile début de saison et il a raté les rondes de la fin de semaine du Championnat des joueurs et du Tournoi des Maîtres. Rors, qui a été grandement impliqué dans la bataille entre la PGA et LIV golf dans les derniers mois, a repris du poil de la bête en deuxième moitié de saison pour présenter le jeu auquel il est habitué.
Chaque année, la même question revient dans le cas de McIlroy : la prochaine sera-t-elle la bonne à Augusta? La réponse dans quelques mois...
En guise de cerise sur le gâteau, la PGA a vu l'une de ses futures vedettes éclore en 2023. Viktor Hovland a connu une année haute succès, notamment dans les tournois majeurs où il a certainement été l'un des joueurs les plus constants. Hovland a couronné sa saison avec des victoires au Championnat BMW et au Championnat du circuit en fin de saison pour se mériter la première coupe FedEx de sa carrière. Prometteur, ce cher Viktor.
La dernière saison aura également permis à quelques joueurs de sortir de l'ombre sur les plus grandes scènes. En 2023, Wyndham Clark et Brian Harman ont montré qu'ils appartenaient à l'élite de leur sport et ils ont respectivement remporté l'Omnium des États-Unis et l'Omnium britannique.
LIV et PGA vont-ils cohabiter?
En 2022, le monde du golf avait été secoué par l'arrivée de LIV golf, qui se voulait être la compétition que n'avait jamais eue la PGA.
Douze mois plus tard, la bataille entre les deux circuits s'est poursuivie, mais les dirigeants de la PGA ont dû se rendre à l'évidence que LIV golf n'était pas un feu de paille et que les deux circuits allaient devoir apprendre à cohabiter.
Les deux ligues professionnelles ont annoncé en juin une fusion qui allait regrouper les intérêts de tout un chacun au sein d'une entité supérieure, dont l'objectif devait être d'unifier le golf professionnel masculin. Le commissaire de la PGA, Jay Monahan, s'est attiré les foudres de plusieurs membres du circuit en désaccord avec cette entente. La confiance des joueurs envers Monahan a lourdement été impactée, mais il est toujours à la tête de la PGA pour terminer 2023.
Plusieurs mois plus tard, le mystère plane toujours sur ce que l'avenir réserve à ces deux circuits. Alors que les négociations se poursuivent toujours entre la PGA et le Fonds d'investissement public saoudien, on ignore si cette fusion verra bel et bien le jour en 2024. Chose certaine, les deux circuits devront cohabiter en 2024.
La LPGA accueille sa prochaine vedette
Son arrivée était attendue dans l'univers du golf et elle n'a pas déçu! À seulement 20 ans, l'Américaine Rose Zhang a été au coeur d'un début de carrière professionnelle remarqué puisqu'elle a remporté son premier tournoi sur le circuit de la LPGA.
Fraîchement sortie des rangs universitaires, où elle avait remporté le titre 13 jours plus tôt, Zhang a triomphé à l'Omnium Mizuho Americas au début du mois de juin. Zhang a montré qu'elle n'était pas impressionnée par la crème du golf féminin, en battant Jessica Kupcho au deuxième trou de prolongation.
Zhang est devenu la première femme en plus de 70 ans à gagner à ses débuts professionnels.
En début d'année, en janvier, la Canadienne Brooke Henderson avait été sacrée au Tournoi des championnes pour obtenir la 13e victoire de sa carrière.
Henderson a ainsi conforté sa place dans l'histoire du pays, elle qui est la Canadienne la plus titrée dans le golf professionnel, homme et femme inclus. À seulement 26 ans, on ne peut qu'anticiper d'autres années de succès pour elle.
Un pas de recul pour mieux avancer
À pareille date l'année dernière, l'une des plus belles histoires dans le monde du golf avait été le retour de Tiger Woods à la compétition, après son accident qui avait passé bien près de lui coûter la vie.
S'il était permis d'espérer voir Woods un peu plus souvent sur les terrains en 2023, l'histoire a été différente. Après une participation à l'Invitation Genesis, Woods s'est retiré du Tournoi des Maîtres au troisième tour puisque la souffrance physique était trop importante.
Il a ensuite été contraint de déclarer forfait pour le reste de la saison et il a subi une opération à la cheville.
Comme lui seul peut le faire, il est revenu à la compétition en décembre pour participer au Hero World Challenge, puis au Championnat PNC avec son fils Charlie.
En plus de se montrer rassurant sur le terrain, Woods a lancé une information qui devrait plaire à plusieurs partisans de golf : il est optimiste de pouvoir disputer un tournoi par mois et de pouvoir compétitionner contre les meilleurs.
Voyons maintenant ce que 2024 nous réserve!