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RÉSULTATS

Cinq observations : la réplique du 2e groupe

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MONTRÉAL – Le Canadien a signé une victoire de 3-0 contre les Devils du New Jersey mardi dans son deuxième match du calendrier préparatoire. Voici nos observations.

Un premier trio timide

La veille, contre les Flyers de Philadelphie, Kirby Dach et ses compagnons de trio avaient offert une entame à la hauteur de leur statut au sein de la formation concoctée par Martin St-Louis. Sans contribuer au pointage, l'unité avait fait sentir sa présence et s'était faite menaçante. Dans les circonstances, on pourrait même dire qu'elle avait rassuré, considérant que deux de ses composantes se retrouvaient dans un contexte de match après une longue absence.

Contre une version très édulcorée des Devils, c'était au tour de Nick Suzuki et de ses ailiers d'aller prendre la température de l'eau et de tenter une première saucette. Considérant que Curtis Lazar était le joueur de centre le plus accompli dans le camp adverse, on aurait été en droit de s'attendre à une domination des gros canons montréalais. Ça n'a pas été le cas.

Même en jouant près de huit minutes en avantage numérique, Cole Caufield, Juraj Slafkovský et leur capitaine ont provoqué à peu près autant sinon moins de « Ooooh! » et de « Aaaaah! » que le trio de Florian Xhekaj, Xavier Simoneau et Michael Pezzetta, d'ailleurs responsable du premier but du match.

Suzuki a marqué le but d'assurance en fin de troisième, redirigeant un tir-passe de William Trudeau derrière Nico Daws.

Mais bon, on ne le répétera jamais assez, ce n'était qu'un premier match préparatoire. D'ailleurs, l'autre trio « LNH » envoyé dans la mêlée par les locaux (Gallagher-Evans-Armia) n'a rien cassé non plus.

Un rythme saccadé

Pour un deuxième soir de suite, le rythme de la rencontre a été charcuté par une pléthore de pénalités mineures décernées aux deux équipes. Les officiels en avaient sifflé huit contre les Flyers. Contre les Devils, les deux cachots ont été occupés pendant près de vingt minutes.

L'entraîneur Martin St-Louis a admis que ce contexte compliquait, pour son personnel, l'évaluation des joueurs qui tentent de se mettre en vitrine.

« C'est sûr, t'as pas de flow dans la game. Surtout les deux ou trois premiers matchs [préparatoires], ça serait tellement le fun si on pouvait voir les joueurs à 5 contre 5. Ça serait bien plus facile pour l'évaluation. Les arbitres font leur travail et c'est le camp d'entraînement pour eux autres aussi. Mais oui, c'est toujours plus difficile. »

Questionné, dans la foulée, sur un jeu de puissance qui n'a pas eu de succès en huit déploiements, St-Louis a répondu : « Je retiens qu'on a tué beaucoup de punitions ».

La réponse de Beck

Étant donné l'énorme impression laissée par le jeune Oliver Kapanen la veille, notre regard s'est naturellement porté sur Owen Beck contre les Devils. Le profil des deux jeunes hommes est différent, mais leur réalité présente des similitudes. Destiné à poursuivre son apprentissage en première division suédoise, Kapanen est venu à Montréal avec l'intention de brouiller les cartes et de repousser, voire annuler, son retour en Europe. Un poste de centre sur les deux derniers trios pourrait être à sa portée avec un camp extraordinaire.

Beck est arrivé à sa troisième audition professionnelle avec les mêmes ambitions. Celles-ci ne sont probablement pas très réalistes, mais qui est-on pour l'empêcher de rêver?

Sans être aussi dominant que le Finlandais, Beck a connu une bonne sortie. Il a obtenu une bonne chance de marquer en première période et une autre en début de troisième. Il a aussi provoqué le revirement qui a permis à Pezzetta de fermer les livres dans un filet désert. Il a joué près de trois minutes en désavantage numérique et remporté la moitié de ses mises en jeu.

La « très belle progression » de Mešár

L'ailier droit de Beck, Filip Mešár, a lui aussi fourni de bons flashs. Il a cadré cinq tirs, un sommet chez le Canadien, en plus d'en envoyer un sur le poteau.

Certains observateurs ont déjà perdu tout espoir de voir ce choix de première ronde en 2022 se développer convenablement. Deux saisons sans grande envergure dans la Ligue junior de l'Ontario ont en effet fait disparaître le jeune Slovaque de plusieurs radars. Mais St-Louis a eu de bons mots à son endroit.

« Je trouve que c'est un autre joueur qui a démontré une maturité. Il est plus vieux, a plus d'expérience. Ce n'est pas un gros joueur, il faut qu'il s'implique, qu'il utilise sa vitesse. Aussi, où il va sans la rondelle, offensivement et défensivement, il doit continuer de travailler là-dessus. Mais moi je trouve qu'il a une très belle progression comparativement à l'année passée. Il a beaucoup plus de confiance et d'intentions qu'avant avec la rondelle. Et tu vois le talent qu'il a avec la rondelle. C'est de continuer à travailler et comprendre que la game est jouée sans la rondelle. Mais c'est une belle progression. »

Reinbacher : une étape à la fois

C'était l'entrée en scène de David Reinbacher, l'un des espoirs scrutés le plus attentivement chez le Tricolore. Le grand Autrichien était jumelé à Mike Matheson à forces égales. En obtenant sa part de missions en désavantage numérique, il a cumulé un temps d'utilisation de 19:39.

Son match? Correct, sans plus. Sa fameuse « première passe », qu'il avait classée parmi ses atouts en point de presse en matinée, a souvent manqué de précision. Pendant une même présence en deuxième période, il a perdu trois fois la rondelle à sa ligne bleue. Sa nonchalance sur un larcin de Nathan Bastian a directement mené à une chance de marquer des Devils.

Mais on l'a aussi vu utiliser ses longues foulées pour sortir habilement la rondelle de son territoire et appuyer l'attaque.

Après le match, St-Louis a parlé d'un jeune joueur qui devra éviter de prêter oreille aux commentaires extérieurs et accepter le trajet qui sera le sien en route vers la Ligue nationale. Lentement, mais sûrement, Reinbacher continue de s'acclimater au hockey nord-américain. La patience sera de mise, mais elle devrait être payante.