Alexandre Carrier directement sur le top-4?
COLLABORATION SPÉCIALE
Avec le gel du temps des fêtes sur les transactions qui approche à grands pas, le marché s'est activé mercredi avec trois échanges conclus à travers la LNH. Kaapo Kakko au Kraken de Seattle, Pierre-Oliver Joseph qui retourne chez les Penguins de Pittsburgh, puis Kent Hughes qui s'est joint à la fête, échangeant Justin Barron aux Predators de Nashville pour Alexandre Carrier.
À sa quatrième saison avec le CH, Barron n'a jamais vraiment réussi à faire sa place à Montréal. Malgré le besoin à droite derrière David Savard, il n'a été dans la formation que pour 17 des 31 matchs du CH cette saison, perdant le jeu de chaise musicale pour le poste de sixième défenseur avec Jayden Struble (22 matchs) et Arber Xhekaj (28). À 23 ans, il a encore la chance de se développer et devenir un régulier dans la LNH. Après tout, ce n'est pas rare de voir un défenseur émerger plus tardivement dans sa carrière, mais c'était de plus en plus clair que ce ne serait pas à Montréal.
Alexandre Carrier est un exemple parfait d'un joueur qui a éclos tardivement. Repêché en 2015, il n'a pas vraiment fait sa place dans la LNH avant 2021-2022 à 25 ans. Il a d'ailleurs brillé lors de cette première saison complète, marquant 30 points en 77 matchs avec un différentiel de plus-26 en jouant près de 21 minutes par match. De là, il s'est établi comme régulier dans le top-4 des Preds au cours des quatre dernières saisons.
Un défenseur droitier de 28 ans, le natif de Québec apporte de l'expérience au groupe de défenseurs du Canadien et de la stabilité qui devrait faire un grand bien du côté droit. Pendant que Roman Josi attire toute l'attention à Nashville, Carrier évoluait sur la deuxième paire, principalement avec Jérémy Lauzon, et le duo se voyait confier les assignations défensives les plus difficiles soir après soir. De 2021-2022 à 2023-2024, Carrier a réussi à maintenir un différentiel de buts attendus positif lors de chacune des trois saisons, ce qui est assez impressionnant vu le niveau de compétition qu'il a affronté.
Cette séquence s'est brisée cette saison, mais avec l'année désastreuse que connaissent les Preds, ce n'est pas très surprenant. Malgré tout, il connaît une bonne saison au niveau individuel.
Tableau Alexandre Carrier
Il n'est pas le plus imposant, à 5 pi 11 po et 174 lb, mais Carrier n'a aucun problème à avoir un impact en zone défensive. Il n'a pas peur de bloquer des tirs et utilise bien sa lecture du jeu et son bâton pour déranger les jeux adverses. Il peut remporter des batailles le long des rampes contre des joueurs bien plus imposants que lui. Carrier a aussi de l'expérience avec une charge de travail importante, alors qu'il jouait plus de 20 minutes par soir pour Nashville cette année et au moins 17:53 lors de chacune des quatre dernières saisons. Il devrait se glisser dans le top-4 du Tricolore, permettant d'éviter de forcer Martin St-Louis à jouer cinq gauchers dans l'alignement. Le duo Matheson-Hutson performe bien au cours des derniers matchs, ce qui laisse un rôle sur la deuxième paire défensive à la droite de Guhle comme option la plus probable dans son cas.
Il devrait également permettre à David Savard d'être un peu moins utilisé, ce qui n'est pas la pire idée pour le joueur de 34 ans. Carrier pourrait d'ailleurs être un bon remplaçant à moyen terme pour Savard si ce dernier est échangé ou ne revient pas avec le Tricolore l'an prochain. Son contrat lui rapporte 3,75 millions $ par saison jusqu'à la fin de 2026-2027, un prix très similaire à Savard (3,5 millions $), il remplit le même genre de rôle, et il pourra le faire pour plus longtemps que Savard vu les six ans de différence entre les deux.
Bref, avec Alexandre Carrier dans la formation, le Canadien est un meilleur club qu'il ne l'était hier.
Un vote de confiance proactif
Avant la saison, la direction du Tricolore a parlé à plusieurs reprises qu'elle voulait être dans le « mix ». Le début de saison ne s'est pas exactement déroulé comme prévu, mais l'équipe a montré un regain de vie depuis que Patrik Laine a fait ses débuts. Le club a enfin le dynamisme que l'on espérait voir en début de saison. Les troisième et quatrième trios jouent bien, les gros canons produisent, et Lane Hutson continue d'être dans la course pour le Calder. Bien que le CH va fort probablement rater les séries, ajouter un vétéran à ta position la plus faible va sans doute bien passer dans la chambre. Ça montre que la direction ne parle pas dans le vide et qu'ils croient au groupe de joueurs qu'ils ont en ce moment.
C'est aussi bien de voir Kent Hughes être proactif. Tous les directeurs généraux vont avoir des ratés à leur nom. Que ce soit un mauvais choix au repêchage, un mauvais contrat, ou un échange raté, c'est impossible de frapper 1000 dans la LNH. La clé est de pouvoir corriger ces erreurs avant qu'il ne soit trop tard et c'est exactement ce que Hughes a fait avec cette transaction. Barron était la pièce clé obtenue pour Artturi Lehkonen. Il n'a clairement pas progressé comme le Canadien l'espérait et une autre saison ou deux à jouer un match sur deux n'allait fort probablement pas être la réponse. Avec Logan Mailloux et David Reinbacher dans le système comme défenseurs droitiers, Kent Hughes a décidé de ne pas rester assis sur ses mains et a capitalisé sur Barron pendant qu'il est encore jeune et est encore vu comme un défenseur qui a du potentiel.
Admettre ses erreurs peut être difficile, mais l'approche proactive de Kent Hughes est un signe encourageant pour l'avenir de la formation.