Ça commence bien pour Cédrick Guindon
MONTRÉAL – Cédrick Guindon a réalisé toute l'ampleur de ce qui le sépare de la LNH sur un exercice à deux contre deux.
C'était au dernier camp d'entraînement du Canadien, son premier à titre de membre de la relève de l'organisation. Le choix de 4e ronde du repêchage 2022 était alors jumelé au vétéran attaquant Joel Armia sur une patinoire du Complexe sportif Bell de Brossard.
« Ç'a cliqué », résumait plus tôt cette semaine le sympathique Franco-Ontarien en entrevue avec RDS.ca. « On aurait dit que les choses étaient tellement faciles pour moi. Je n'avais pas besoin de faire grand-chose et la rondelle était sur mon tape dans les bonnes situations. [...] J'étais vraiment sous le choc de constater à quel point ces gars-là sont capables de te rendre bon. »
Les « yeux grand ouverts », l'attaquant de 18 ans s'est ensuite émerveillé des prouesses des Jake Evans, Kirby Dach et Chris Wideman, notamment, qu'il côtoyait au sein de son groupe d'entraînement jusqu'à ce qu'on lui remette son billet de retour pour Owen Sound à la première vague de retranchements.
« Ces gars-là te donnent vraiment une bonne idée d'où tu peux être dans 2, 3 ou 4 ans. Ça te donne des buts pour la saison à venir. »
Parmi ceux que la direction du Tricolore s'est permis de fixer pour l'attaquant avant de lui dire à l'an prochain, il y en avait un tout simple : produire dans le junior.
Pour l'instant, c'est bien parti.
Depuis qu'il a entamé sa deuxième campagne dans la Ligue junior de l'Ontario (OHL), le joueur de l'Attack a inscrit 5 buts et 18 points à sa fiche à ses 13 premiers matchs. Dans ses neufs plus récents, il a récolté au moins deux points dans sept de ceux-ci et à une seule reprise il n'a pas tenu le marqueur officiel occupé.
« Les choses commencent bien à date », note modestement le meilleur pointeur de l'Attack.
Cédrick Guindon« Le fait de me faire repêcher, d'aller au camp de développement de Montréal, d'aller au camp des recrues, puis au camp principal, ça m'a tellement aidé [à progresser] physiquement et mentalement, argumente Guindon. Physiquement, avoir la chance de jouer avec du monde meilleur que toi, quand tu retournes dans le junior, tu réalises que tu ne joues pas contre des hommes qui sont tous plus vieux, plus gros et plus forts que toi.
« Mentalement, ça te donne confiance. Et c'est sans compter que j'ai un rôle différent de celui de l'an passé. Je pense que la combinaison de tout ça, ça aide. »
Un trio élite
Il y a un an, Guindon pénétrait dans le vestiaire d'Owen Sound avec l'étiquette de choix de première ronde en 2020 (no 10) et le statut de recrue de 17 ans après une saison complète fauchée par la COVID-19.
« La différence entre cette année et l'année passée, elle est immense. Chaque semaine, chaque jour, c'était quelque chose de nouveau que j'apprenais. Ç'a pris un p'tit peu plus de temps que d'autres, mais quand j'ai commencé à tout appliquer, tout a bien marché. »
Le déclic s'est fait au retour du congé des Fêtes, lorsqu'il a été jumelé à deux autres recrues prometteuses de cette jeune équipe. Aux côtés de Servac Petrovsky et de Colby Barlow, Guindon a amassé près d'un point par match en seconde moitié de calendrier (23 buts et 40 points en 43 matchs) et bouclé sa campagne avec la deuxième meilleure récolte des siens (30 buts et 59 points). Barlow et Petrovsky, un choix de 6e ronde du Wild du Minnesota, ont suivi non loin derrière avec 47 et 54 points respectivement.
Guindon et ses comparses ont brièvement renoué en début de campagne cette année, mais les blessures, dont une à Barlow, ont contraint l'entraîneur-chef Greg Walters à repousser les retrouvailles. Barlow, que la Centrale de recrutement de la LNH répertorie comme un choix de 1er tour potentiel et que le spécialiste de TSN Craig Button voit dans son top-10 du prochain repêchage, se rapproche toutefois d'un retour au jeu après avoir raté les trois derniers matchs de l'Attack.
« On est trois joueurs élites. Petrovsky et moi, on a un style quand même semblable. Barlow, c'est un gars qui est capable de scorer. Il a vraiment tout un lancer. [...] Je le dis tout le temps depuis la première fois que je l'ai vu jouer, c'est un choix de top-10. Il est mature et c'est notre capitaine cette année. C'est un joueur que n'importe quelle équipe serait chanceuse d'avoir. Il me fait beaucoup penser à Auston Matthews. Il lui ressemble physiquement et il joue comme lui. C'est un peu ça notre joke dans l'équipe. »
Guindon et ses coéquipiers auront l'occasion ce soir face aux Knights de London d'offrir une 700e victoire à l'Attack. Un gain face à ces rivaux de la division Midwest pourrait de plus permettre à ces prétendants de consolider leur emprise sur le premier rang de la section.
« L'an passé, on a signé [34] victoires alors que personne n'avait prédit que c'était pour arriver. Cette année, c'est un peu le contraire. Mais avec ce qu'on a vécu l'année passée en ayant un p'tit peu plus de misère en début de saison, on a réalisé que chaque victoire dans la division vaut tellement de points, ça n'a pas d'allure! Tout s'enligne pour être tellement serré jusqu'aux séries. »