Carey Price savoure sa nouvelle vie avec un petit pincement
Il y a près de trois ans maintenant que Carey Price n'a pas enfilé ses jambières lors d'un match du Canadien de Montréal. Le 29 avril 2022, il signait à 35 ans sa 361e victoire en carrière dans la LNH, à son dernier match.
Reparti vivre en Colombie-Britannique avec sa conjointe et ses trois enfants, l'ancien portier étoile est père à temps plein et il a offert une entrevue à L'Antichambre. L'esprit d'équipe, c'est ce qui lui manque le plus, et c'est une valeur qu'il retient de son sport et qu'il tente d'inculquer à sa progéniture.
« Je pense que ce dont les anciens joueurs s'ennuient le plus à l'écart du jeu est de se retrouver dans l'environnement d'une équipe. Je m'ennuie de jouer, de l'esprit de compétition et de la préparation qui précède la mise en jeu, a raconté Price.
« Je me suis toujours dit que j'aurais beaucoup de temps à ma disposition quand je ne jouerais plus, mais en fin de compte, être un parent te tient encore plus occupé. J'apprécie être avec mes enfants. »
Il y a moins de deux semaines, la LNH a dévoilé les deux équipes de quart de siècle des Canadiens de Montréal et le gardien le plus victorieux dans l'histoire de l'organisation faisait bien sûr partie de la première équipe d'étoiles. Une évidence après avoir remporté les trophées Hart, Vézina, Ted-Lindsay et William-M.-Jenning, en plus d'avoir été invité six fois au Match des étoiles et d'avoir surpassé le record de 314 victoires appartenant à l'époque à Jacques Plante. Price détient aussi la marque pour le plus grand nombre de matchs disputés avec le CH et le troisième plus grand nombre de blanchissages.
« J'ai eu le temps de réfléchir à ce que j'ai accompli et je suis tellement reconnaissant d'avoir obtenu cette chance. Jouer toute sa carrière en particulier avec cette équipe, j'en suis très fier. »
« J'ai vécu plusieurs grands moments, mais le plus grand de ma carrière est celui où on a retiré le chandail de Patrick Roy. C'était spécial pour moi d'y avoir assisté. Je me souviens d'un rêve que je faisais à 7 ou 8 ans; je me rappelle d'avoir marché sur un tapis rouge, de lever les yeux et de le voir alors qui semblait mesurer 11 pieds. Ce rêve m'est toujours resté en tête. Donc pouvoir dire que j'ai joué pour la même organisation que lui, ça bouclait la boucle.
L'éventualité, voire la certitude, du retrait de son propre chandail dans les hauteurs du Centre Bell serait également une occasion de boucler la boucle au terme d'une carrière où Price dit ne pas vraiment avoir de regret.
« Pas beaucoup. Mis à part le fait de ne jamais avoir gagné le titre suprême, je pense que j'ai accompli tout ce que j'ai espéré. Si on parlait au Carey que j'étais à 8 ans et qu'on lui disait qu'il allait jouer 15 ans pour une aussi grande organisation et qu'il aurait du succès, j'aurais sauté à pieds joints. »
C'est une blessure chronique à un genou qui a mis fin prématurément à la carrière de Price, qui aurait peut-être pu faire croître encore plus sa légende. Des épisodes de douleur surviennent encore aujourd'hui, mais rien pour l'empêcher de profiter de la vie. L'après-carrière est toujours une épreuve difficile pour les athlètes, mais le gardien est désormais plus serein.
« À ma première année à l'écart du hockey, je trouvais ça difficile de regarder des matchs, c'est comme regarder quelqu'un d'autre prendre ta place. Depuis la dernière année, je trouve que j'ai retrouvé l'intérêt, j'ai suivi plusieurs matchs », de dire Price, qui est d'ailleurs impressionné par la combattivité et le langage corporel de Jakub Dobes qui inspire la confiance depuis ses débuts, tout comme les performances de Samuel Montembeault.
« En ce qui a trait à mon implication dans le hockey, ce sera peut-être le cas dans l'avenir. J'ai trois enfants de moins de 8 ans, je veux juste être le plus présent possible pour eux en ce moment. Peut-être que quand ils seront ados et qu'ils ne me trouveront plus assez cool, je pourrai m'impliquer davantage »