Canadiens : les ambitions prudentes de Martin St-Louis
Lors de la rentrée officielle du Canadien de Montréal lundi matin, à Laval-sur-le-Lac, l'entraîneur-chef Martin St-Louis n'a pas caché son jeu très longtemps pour la saison à venir et il abondait dans le même sens que le groupe de dirigeants de l'équipe au niveau des attentes.
« C'est sûr que chaque année tu aimerais ça être dans le mix, expliquait-il au micro du podium improvisé pour l'occasion. Cette année on est à une autre étape de notre croissance. On va travailler pour être dans le mix. »
Cependant, avant sa quatrième saison à la barre du Canadien, St-Louis s'empresse de tempérer les attentes puisqu'il est toujours aux commandes d'une jeune formation avec des besoins particuliers.
« Quand tu coach une jeune équipe, tu dois t'assurer que tes jeunes se développent. »
Cette dichotomie entre l'inexpérience et les aspirations concrètes, St-Louis sait qu'il doit la réévaluer au quotidien et il sait bifurquer les questions trop directes à ce sujet quand on lui demande si, oui ou non, les séries éliminatoires sont dans la mire dès cette saison.
« Je n'ai pas de gros projet en tête, précise-t-il. Je vais y aller une journée à la fois, j'veux gagner la journée, c'est tout. »
Après des saisons de 30 et 31 victoires respectivement lors des deux dernières campagnes et le dernier rang de la division derrière les Sénateurs d'Ottawa l'an dernier, c'est peut-être encore prématuré de parler d'éliminatoires dès cette saison dans le projet de relance du Canadien.
Par contre, St-Louis ne cache pas qu'il aimerait sauter dans le bain si l'occasion se présentait. Il a d'ailleurs pris de front la question quand on lui a demander s'il aimerait ça se faire les dents en séries à titre d'entraîneur.
« C'est toujours le fun de jouer des games à la fin et d'être encore dans la parade. C'est quelque chose qui m'excite, oui. »
À titre de joueur, St-Louis connaît la musique du hockey jusqu'aux portes de l'été. Avec le polo à trois boutons derrière le banc, par contre, on sent que l'entraîneur du Canadien doit encore prioriser le développement et la progression avant de préparer sa barbe des séries plus grisonnantes qu'à l'époque où il faisait bouger les cordages adverses avec le Lightning.
« On doit vraiment rentrer dans les détails. Il faut être juste et calculé »
bellmedia_rds.AxisVideo
Pour l'aider avec ses prudentes aspirations, St-Louis pourra compter sur un marqueur naturel avec Patrik Laine et il n'a pas la naïveté de prétendre que le sujet ne sera pas sur toutes les lèvres dès les premiers coups de patins de la campagne dans quelques semaines.
Son idée semble faite par contre par rapport à la nouvelle acquisition du Canadien, il veut lui redonner le goût de jouer au hockey.
« La chose la plus importante pour lui (NDLR : Patrik Laine), bien sûr, c'est de s'acclimater. Ensuite, moi, je veux qu'il soit excité de venir à l'aréna. Même si je fais n'importe quoi d'autres, s'il n'a pas ça, ça donnera rien. Donc je dois m'assurer qu'il est à une bonne place mentalement. »
St-Louis n'a pas vraiment eu la chance de murmurer aux oreilles d'un marqueur établi dans la LNH de la trempe de Laine, du moins, pas depuis qu'il n'est plus lui-même sur la glace pour diriger la circulation lors des montées offensives.
Est-ce que l'ailier finlandais sera la clé de l'énigme pour passer à la prochaine étape du développement ?
Martin St-Louis n'ose pas le dire, mais les plus perspicaces devineront dans sa gestuelle qu'il est très excité à l'idée d'essayer de nouvelles choses avec ses combinaisons à l'attaque.
Les mêmes non-dits se bousculent d'ailleurs à la bouche de l'entraîneur quand il marine, minutieusement, la bonne formulation pour ne pas se faire accuser de souffrir d'excès d'enthousiasme par rapport à son équipe.
Des ambitions prudentes, mais de plus en plus assumées pour le jeune groupe et leur entraîneur de plus en plus chevronné.