La confiance de Suzuki permet de croire aux 50 buts de Caufield
BROSSARD – Avec son intelligence du jeu, ce n'était qu'une question de temps avant que Nick Suzuki déploie la constance recherchée chez les meilleurs joueurs. Il a franchi cette étape et sa confiance l'aide énormément.
Ainsi, il ne craint pas d'affirmer que Cole Caufield peut assurément marquer 50 buts.
En 26 parties, le capitaine de 23 ans a déjà amassé 29 points (14 buts et 15 aides) ce qui le place dans le top-30 de la LNH et il affiche un différentiel de +1 après avoir terminé la dernière campagne à moins-29.
Facile de ressentir que le droitier a atteint un autre niveau et qu'il se sent désormais à l'aise contre n'importe qui dans la LNH. Les matchs où il se faisait dominer, sur des patinoires adverses, contre de redoutables centres du circuit Bettman sont devenus des exceptions.
À titre d'exemple, il n'aborde plus la confrontation qui se dessine, samedi soir, contre Anze Kopitar et Phillip Danault, de la même manière.
« C'est l'expérience. Quand tu arrives dans la LNH, parfois tu es intimidé par les joueurs que tu regardais et je ne dis pas qu'il l'était. Mais avec l'expérience, tu développes ta propre confiance », a réagi Martin St-Louis.
« Nick se voit sur le même niveau qu'eux et, quand c'est le cas, tu ne perds pas la bataille avant qu'elle ne commence », a cerné l'entraîneur qui avait compris cela au fil de son parcours comme joueur.
À ne pas en douter, Suzuki serait bien heureux de s'illustrer contre son ancien coéquipier.
« Je m'attends à ce qu'il soit fidèle à lui-même, c'est un joueur difficile à affronter. Je l'ai vu jouer contre bien des centres de haut niveau à travers la LNH et j'espère bien me débrouiller contre lui », a soumis le numéro 14.
Suzuki dispose d'un arsenal unique, au point où St-Louis peine à lui trouver un comparable de son époque. Mais son entraîneur retient surtout ceci.
« Suzy aime avoir la plateforme pour faire la différence, c'est rare que ça arrive jeune. Souvent les jeunes ont peur d'échouer tandis que lui, il a faim pour le succès. C'est le fun de voir ça », a-t-il ciblé.
À ce propos, c'était révélateur de voir que Suzuki n'a aucune gêne à dire publiquement que son grand allié, Cole Caufield, peut marquer 50 buts en une saison.
« Euh, 50 assurément. On va essayer de l'aider à se rendre à 50 cette année et on verra ensuite », a répondu le capitaine quand il a été interrogé à se prononcer sur le sujet dans une LNH axée sur l'attaque.
« Tu vois la confiance qu'il possède en son coéquipier. Mais je ne mets pas un nombre sur Cole. Je veux qu'il progresse comme joueur. Je sais que je n'ai rien à lui apprendre pour compter des buts », a commenté St-Louis sans vouloir s'enflammer trop vite sur ce dossier.
Déjà comme un entraîneur à 23 ans
À notre avis, le plus beau compliment de St-Louis envers Suzuki est survenu dans cette déclaration.
« Ce qui est le fun avec lui, c'est que tu peux avoir des conversations de hockey à un haut niveau intellectuel, pas juste comme de lui dire ‘Fais ceci ou ça'. Ce n'est pas une dictature », a confié l'entraîneur à propos du hockeyeur âgé de 23 ans seulement.
« C'est important pour les joueurs comme eux de comprendre comment ça se passe et de pouvoir l'enseigner aux autres joueurs. Le coaching, ça ne vient pas juste du gars en haut et il est capable de faire ça », a-t-il ajouté.
Cet énoncé se comprend très bien car Suzuki est comme un poisson dans l'eau avec la philosophie instaurée par St-Louis. Quand l'entraîneur mentionne que les joueurs doivent choisir le meilleur jeu et pas seulement celui qui saute aux yeux, difficile de trouver un ambassadeur plus solide que Suzuki.
« Dans nos concepts, les gars comme Suzy sont très à l'aise. Je ne dirais pas que ce sont des concepts offensifs, mais ils aident pour la possession de la rondelle. Il montre quelle attaque il peut créer dans ce contexte », a déclaré l'entraîneur.
Un verdict que Suzuki a confirmé de cette manière.
« Je suis confortable dans mon jeu et par rapport à ce que je dois faire sur la glace. J'ai appris des dernières années. Ça passe plutôt aisément cette année jusqu'à présent. »
Et pour vous donner une autre idée du niveau qu'il a atteint, Suzuki ignorait qu'il avait remporté la coupe Molson. Il ressemblait à un vétéran de 29 ans qui en est le récipiendaire pour la 30e fois.
Drouin et Hoffman joueront bientôt, mais peut-être pas Monahan et Savard
Alors que Jonathan Drouin et Mike Hoffman, qui ont pratiqué avec un chandail régulier, se rapprochent d'un retour au jeu, la situation semble moins encourageante pour Sean Monahan et David Savard.
Le Canadien s'est contenté de préciser que les deux vétérans demeurent en évaluation médicale.
Si Monahan devait s'absenter pendant plusieurs matchs, Suzuki aurait un mandat encore plus grand.
Parmi les options, St-Louis pourrait décider de redonner une chance au centre à Kirby Dach, mais ce scénario semble trop hâtif selon ce qu'on déduit.
Cela dit, Dach se voit éventuellement retourner à cette position.
« J'ai toujours voulu m'établir au centre, mais ce dossier appartient plus à Martin. »
Mentalement, c'est sans doute un peu déchirant de vouloir jouer au centre quand ça signifie de quitter Suzuki et Caufield.
« Je ne sais pas trop, il y a plusieurs bons joueurs dans ce vestiaire et je peux développer de la chimie avec eux. Oui, c'est plaisant d'avoir développé une chimie aussi rapidement avec Nick et Cole. On ne compte pas aussi souvent dans les derniers matchs, mais on génère des chances », a répondu Dach qui a vanté l'apport de Monahan quelques secondes plus tôt.
Au sujet des autres blessés, le défenseur Michael Matheson a bénéficié d'une journée de traitements.