Défense cherche renfort : des options pour Kent Hughes et les Canadiens
Historiquement, peu d'échanges substantiels sont complétés si rapidement dans calendrier de la LNH. Difficile de trouver un partenaire pour danser en novembre non seulement en raison des considérations financières, mais aussi parce que seule une faible majorité d'équipes a déjà fait la paix avec son exclusion des séries.
Qu'à cela ne tienne, notre collaborateur Pierre LeBrun nous assurait la semaine dernière que le directeur général des Canadiens Kent Hughes veut aider son club à se sortir de sa torpeur en scrutant le marché des échanges.
Si le Tricolore veut remédier en partie à ses problèmes faisant de lui la deuxième pire équipe pour le différentiel de buts (-16 après 12 matchs), l'idée de faire un ajout à la défense est loin d'être saugrenue.
À divers degrés de faisabilité, voici cinq options qui méritent à tout le moins d'être explorées par l'état-major de Montréal.
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Cam Fowler - 32 ans - Ducks d'Anaheim
Salaire annuel : 6,5 M$
Statut contractuel : Joueur autonome avec compensation après la saison 2025-2026
C'est un secret bien mal gardé que l'agent de Fowler et le directeur général Pat Verbeek sont en étroite communication depuis plusieurs mois afin d'identifier une destination potentielle pour le vétéran de près de 1000 matchs dans la LNH.
Le début de saison d'Anaheim confirme que cette équipe inexpérimentée ne s'en va nulle part pour encore au moins un an, et que le fait de garder Fowler dans un rôle au sein du top-4 ne fera qu'enlever des minutes qui pourraient aider plusieurs de ses jeunes coéquipiers à prendre du galon, qu'il s'agisse de Pavel Mintyukov, d'Olen Zellweger, de Jackson LaCombe ou de Tristan Luneau, par exemple.
Le prix à payer au mois de novembre pour un arrière de la trempe du Canadien de 32 ans, compte tenu de l'élément de stabilité qu'il apporte? Fort probablement un choix de première ronde ou un espoir qui affiche déjà le potentiel de jouer un rôle important dans la LNH.
À n'en pas douter, Verbeek obtiendrait plus pour les services de Fowler en patientant jusqu'à la date limite des échanges, quoi qu'il écoule la septième année d'un contrat de huit saisons, et non la dernière. En ce sens, les acheteurs craignant d'avoir les mains liées l'an prochain seront plus prudents.
Quant au CH, il faut se poser la question suivante : Kent Hughes voit-il Fowler comme une option viable pour non seulement aider le club à court terme, mais aussi conserver un niveau assez élevé pour performer lorsque le noyau fort sera prêt à faire un grand pas vers le statut d'aspirant?
Bowen Byram - 23 ans - Sabres de Buffalo
Salaire annuel : 3,85 M$
Statut contractuel : Joueur autonome avec compensation après la saison 2024-2025
La réaction initiale de la planète hockey lorsque les Sabres ont accepté de se départir de Casey Mittelstadt pour obtenir Byram de l'Avanche du Colorado au printemps dernier était que l'on était en présence d'un échange dans lequel chacun y trouve son compte.
Il est tôt pour tirer des conclusions définitives, mais disons qu'à ce jour, c'est surtout au Colorado qu'on peut observer le bien-fondé de cette transaction, alors que Mittelstadt est en bonne voie de cimenter sa place comme deuxième centre de l'Avalanche derrière Nathan MacKinnon.
Qu'en est-il de la place de Byram dans le portrait à Buffalo? C'est un peu plus nébuleux. Le potentiel d'accéder au rang de défenseur complet dans la LNH, celui-là même qui a fait de lui le 4e joueur sélectionné en 2019 – n'est pas complètement disparu. Certains soirs plus que d'autres, il ressort du lot de façon tangible par la qualité de sa relance, sa capacité à s'offrir comme option dans le territoire adverse et une capacité à distribuer sa part de mises en échec.
D'autres soirs, Byram est plus discret et on se demande ce que le gaucher de 23 ans apporte réellement à la brigade défensive que les Sabres n'ont pas déjà en Rasmus Dahlin et Owen Power.
De ce qu'on entend, le DG Kevyn Adams n'avait pas réellement pris le temps de considérer un échange impliquant Byram, huit mois après l'avoir acquis. Mais ses homologues s'enquièrent de sa disponibilité, voyant qu'après une douzaine de matchs, Lindy Ruff n'a pas su extraire le meilleur de son jeu, et qu'une négociation de contrat se profile à l'horizon.
Simon Nemec - 20 ans - Devils du New Jersey
Salaire annuel : 918 333 $
Statut contractuel : Joueur autonome sans compensation après la saison 2025-2026
Si les Sabres se disent qu'ils ont intérêt à ne pas gaffer en abandonnant trop vite dans le dossier Byram, le même refrain (à l'exposant 10) s'applique pour Nemec chez les Devils.
Dur d'ignorer toutefois le fait que Nemec est confiné depuis les retours de Luke Hughes et Brett Pesce au rôle défenseur no 7, alors que le New Jersey se retrouve pour la première fois avec une ligne bleue en parfaite santé. D'un rôle prépondérant en tant que recrue l'an dernier, Nemec se retrouve à ne pas avoir joué depuis le 22 octobre.
Il faudra probablement une séquence de moins bonnes performances de la part de Jonas Siegenthaler ou du surprenant Jonhattan Kovacevic pour ramener le jeune Slovaque au sein de l'effectif dans une place régulière.
Loin d'être un scénario idéal pour son développement, et l'état-major montréalais se doit d'explorer cette avenue, aussi étroite soit-elle.
Quelles sont les chances que Hughes et Tom Fitzgerald trouvent un terrain d'entente à court terme? Et avant toute chose, le CH a-t-il les munitions nécessaires pour espérer piquer la curiosité des Devils? C'est au sein de leur groupe d'attaquants que le besoin est plus flagrant, sachant que depuis quelques matchs, c'est Ondrej Palat qui joue à la gauche du premier trio.
Fitzgerald n'est pas dupe : il a vu la version de 2023-2024 de Nemec faire la démonstration ici et là d'un potentiel digne, au minimum, d'un arrière de premier duo. Mais sa volonté maintes fois réitérée de voir les Devils gagner immédiatement, combinée (dans une moindre mesure) à la progression affichée par Seamus Casey, peuvent-elles servir à tout le moins d'argument à tendre l'oreille aux offres concernant Nemec?
Que ce soit plausible ou non, un certain no 20 à Montréal ne demanderait pas mieux que de retrouver un compatriote et ami proche au sein de son équipe pour les années à venir.
Damon Severson - 30 ans - Blue Jackets de Columbus
Salaire annuel : 6,25 M$
Statut contractuel : Joueur autonome sans compensation après la saison 2030-2031
Si l'ajout de Byram ou de Nemec s'inscrit avant tout dans une perspective de long terme, il n'est pas non plus farfelu de croire que le CH puisse se opter pour une solution, disons, plus instantanée.
Les Blue Jackets se retrouvent à la barre respectable des ,500 après onze matchs, mais qu'on ne se berce pas d'illusions pour autant : cette équipe ne craindra pas de liquider un vétéran, à condition que le prix soit le bon, et que la transaction s'inscrive logiquement dans le plan élaboré par Don Wadell.
Un droitier ayant fêté ses 30 ans en août dernier, Severson joue près de 21:30 en moyenne par match à la ligne bleue de Columbus, et som se retrouve sur la feuille de pointage avec régularité jusqu'ici, comme en témoignent ses 3 buts et 3 aides.
Advenant que c'est du côté droit que Kent Hughes identifie le plus grand péril pour la version actuelle de son groupe de défenseurs, Severson pourrait s'avérer une trouvaille qui vaut son pesant d'or.
Quant aux Jackets, le fait d'acquiescer à se départir de Severson impliquerait qu'ils soient disposés à donner davantage de responsabilités à David Jiricek.
William Borgen - 27 ans - Kraken de Seattle
Salaire annuel : 2,7 M$
Statut contractuel : Joueur autonome sans compensation après la saison 2024-2025
Lorsque sera retiré de la liste des blessés le nom de Vince Dunn vers la mi-novembre, le Kraken pourrait recevoir quelques coups de téléphone quant à la disponibilité de ses défenseurs.
La blessure subie par Dunn aura au moins eu pour conséquence positive de confirmer que le jeune Ryker Evans, utilisé ces deux dernières semaines aux côtés d'Adam Larsson et dans une variété de rôles, est assurément l'un des bons jeunes arrières du circuit Bettman.
Admissible à l'autonomie complète en juillet, Borgen n'est pas le genre d'acquisition qui jetterait en bas de son siège le commun des partisans du CH. Si on veut verser dans le cynisme, on pourrait même affirmer qu'un énoncé si « faible » attiserait la grogne déjà bien installée chez les supporters plutôt que de la calmer.
Il y a toutefois un besoin criant de stabilité à droite, et il s'agit d'une position de force pour Seattle, qui mise sur Larsson et Brandon Montour.
Du point de vue du Kraken, parle-t-on d'un échange qui aurait plus de chances de se matérialiser en février ou mars qu'au début novembre? Absolument. Mais Borgen, un défenseur costaud qui affectionne le jeu robuste, ne connaît pas un début à tout casser sous les ordres de Dan Bylsma, de sorte que ce ne serait pas le pire des moments pour Hughes de loger un appel à son homologue Ron Francis.