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RÉSULTATS

Camp de développement : les espoirs du Canadien sont ailleurs

Owen Beck Owen Beck - Vincent Ethier
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Mise à jour

BROSSARD – Au camp de perfectionnement du Canadien qui se déroule cette semaine à Brossard, la principale histoire ne résidera pas dans les performances ou les confidences de l'un des 30 jeunes invités. Ce qui attire d'abord l'attention, ce sont les absences, nombreuses, de visages auxquels on s'était habitués.  

Le communiqué de presse envoyé pour annoncer les détails de l'événement mentionne la présence de 15 joueurs repêchés par l'organisation. En réalité, on peut en dénombrer trois qui représentent, en date d'aujourd'hui, des espoirs dignes de ce nom. Ils sont les attaquants Owen Beck et Michael Hage ainsi que le gardien Jacob Fowler.

Du reste, on dénote douze participants qui proviennent des deux dernières cuvées du repêchage. Quatorze joueurs non-repêchés ont reçu une invitation à venir compléter le groupe. C'est le double de l'année dernière.

Est-ce à dire que le réservoir de talent du club est à sec? Pas du tout.

Différentes circonstances expliquent la faible quantité de visages familiers au Complexe sportif CN. On sait qu'Ivan Demidov, la nouvelle pépite bleu-blanc-rouge, n'y est pas faute de posséder le visa nécessaire pour entrer au Canada. Plusieurs autres Européens, notamment Oliver Kapanen et Adam Engström et Filip Mešár, n'ont pas traversé l'Atlantique pour ce séjour tout-inclus au Dix-30. On présume qu'ils ont jugé plus constructif de poursuivre leur entraînement estival dans leurs pays respectifs.  

Mais surtout, on note que les plus récents habitués de cette tradition estivale sont rendus ailleurs non seulement au sens propre, mais aussi au sens figuré.

Les défenseurs Logan Mailloux, David Reinbacher et Lane Hutson arriveront tous au prochain camp d'entraînement avec l'espoir légitime de commencer la saison dans la Ligue nationale. Même chose pour Joshua Roy en attaque. Kapanen et Engström, qui jouaient à temps plein dans les meilleures ligues de Finlande et de Suède depuis deux ans, arriveront à l'automne pour leur initiation au hockey professionnel nord-américain. Mešár est lui aussi prêt à prendre du galon après deux saisons dans la Ligue junior de l'Ontario.

Tous ces joueurs sont passés par la Rive-Sud après la fête du Canada dans les deux dernières années. À l'exception de Reinbacher, ils ont tous, à un certain moment, été considérés comme des espoirs lointains à l'avenir incertain. Ils auraient pu passer en coup de vent et disparaître de notre champ de vision comme l'ont fait les représentants d'autres cohortes avant eux. Les voilà plutôt au seuil d'une autre étape.

Il ne faut bien sûr pas comprendre que la reconstruction amorcée par Jeff Gorton et Kent Hughes est arrivée à son aboutissement. D'une part, Hughes l'a lui-même clairement exprimé en point de presse lundi lorsqu'il a confirmé avoir tenté d'obtenir du renfort en attaque, mais que ce n'était « pas primordial pour nos objectifs à long terme. » Le chantier n'est pas terminé.

D'autre part, rien ne garantit que les joueurs mentionnés plus haut ne frapperont pas un mur en tentant de franchir le prochain palier. Leur absence cette semaine à Brossard n'est évidemment, à elle seule, pas un gage de succès. C'est après le tout le propre d'un camp de développement : on ne peut, ni ne veut, y assister éternellement.

Mais dans le contexte, elle peint un portrait encourageant de l'avancement du projet entrepris depuis la fin de l'ère Bergevin. Les partisans accepteront sans problème d'avoir peu à se mettre sous la dent en juillet si on leur donne de la viande autour de l'os en septembre.

Pas une punition

Ceci dit, une invitation pour ce camp de perfectionnement n'est pas non plus l'équivalent du baiser de la mort.

Beck, qui passe la saison morte en Ontario, y voit l'occasion de briser sa routine estivale. S'il a été vexé qu'on lui demande de s'y pointer, il ne l'a pas laissé paraître mardi.

« Je crois que j'ai été invité parce que je n'étais pas trop loin, raisonnait le choix de deuxième tour en 2022. De toute façon, je suis vraiment content d'être ici. Ça met de la variété dans mon horaire et ça me garde connecté avec les membres de l'organisation. »

« Je suis aussi content de pouvoir aider les gars qui sont moins familiers avec l'environnement, a-t-il ajouté. Je leur donne des trucs, j'essaye de m'imposer comme un leader. Ça ne peut qu'être positif. »

« Je veux être ici! », a pour sa part répondu Fowler sans équivoque. « L'année dernière, tout s'est passé tellement vite entre [mon repêchage à] Nashville et [mon arrivée] à Montréal que je n'avais pas l'impression d'en avoir profité pleinement. Beaucoup de choses ont changé depuis et je suis très enthousiaste à l'idée d'être de retour. »

Beck, qui a été le joueur par excellence du plus récent tournoi de la Coupe Memorial remporté par le Spirit de Saginaw, semble destiné à occuper un poste au sein du Rocket de Laval à l'automne. Il avait toutefois causé la surprise en disputant un match dans la LNH au terme de son premier camp d'entraînement en 2022 et il n'est pas exclu qu'il puisse répéter refaire le même tour.

Quant à Fowler, il est acquis qu'il protégera les filets des Eagles de Boston College pour une deuxième saison consécutive. L'équipe s'est inclinée devant l'Université de Denver en finale du championnat de la NCAA en avril dernier.