Le CH rate encore sa chance malgré les prouesses de Demidov
MONTRÉAL – Malgré une première performance exceptionnelle d'Ivan Demidov, le Canadien a encore raté sa chance de se qualifier pour les séries et tout pourrait se jouer au dernier match.
Voici nos observations de ce revers de 4 à 3, en tirs de barrage, face aux Blackhawks de Chicago.
Le Canadien joue avec le feu
Même en ayant détenu une avance de 2-0 grâce aux deux premiers points de Demidov dans la LNH, le Canadien a trouvé une autre manière de se compliquer la vie.
Dans une rencontre aussi cruciale, c'était inacceptable que le Tricolore n'ait pas été en mesure de limiter les occasions de marquer de grande qualité des visiteurs qui ont dominé 11-9 à ce chapitre.
Les Hawks ont fini par en profiter et ils ont obtenu l'avance pour la première fois du match au dernier tiers.
Avec 2 :57 à écouler en troisième période, Juraj Slafkovsky a nivelé le pointage. Sur la séquence, Lane Hutson a battu la marque de Chris Chelios avec son 65e point en tant que défenseur recrue chez le Canadien.
Mais les Hawks ont répliqué avec le but victorieux de Frank Nazar en fusillade alors que Cole Caufield, Patrik Laine et Nick Suzuki ont été stoppés.
Les Canadiens auront une dernière chance d'obtenir leur billet pour les séries mercredi, alors que les Hurricanes de la Caroline seront en visite au Centre Bell. En vertu de ce point obtenu en bris d'égalité, la troupe de Martin St-Louis a besoin d'un autre point.
Entre temps, les Blue Jackets de Columbus affronteront les Flyers de Philadelphie mardi. S'ils ne l'emportent pas à la régulière, le Tricolore sera automatiquement qualifiés pour les séries en raison du bris d'égalité.
« Le niveau de stress grimpe, c'est sûr. Ça reste un gros point, on va continuer de foncer », a assuré St-Louis.
« C'est frustrant, on ne parvenait pas à se créer un élan. Le désir est là, il faut parfois prendre un pas de recul et accomplir son boulot », a maintenu Brendan Gallagher.
« Il faut vouloir cette pression et l'utiliser à notre avantage. Je suis fâché du résultat », a admis Cole Caufield.
Quel début prometteur de Demidov
Si le Tricolore n'a pas su assurer sa qualification contre les Hawks, les partisans n'oublieront jamais le spectacle offert par Demidov.
Vous trouviez que l'engouement était démesuré pour Demidov ? Et bien, l'attaquant de 19 ans a surpassé le plus beau scénario anticipé !
Dès sa troisième présence sur la patinoire, il a récolté son premier point de magnifique manière en offrant un but sur un plateau d'argent à Alex Newhook.
La foule était déjà conquise depuis son tour de recrue lors de l'échauffement. Mais Demidov aime le spectacle et il ne craint pas les attentes.
Il l'a prouvé à sa cinquième présence en inscrivant son premier but qui a été entendu jusqu'en Russie. On exagère, mais à peine alors que la foule scandait son nom à tout rompre.
Le plus magique dans l'histoire ? Probablement son sourire à son retour au banc après ses deux points. Il écoutait la foule rugir en semblant se dire « Ayoye, c'est ça Montréal, c'est magique ! »
Il s'est même imposé comme l'attaquant montréalais le plus dominant dans ce duel.
« J'ai réussi de bonnes choses dans ce match. C'était une expérience vraiment agréable. J'aime cette ville et ces partisans », a commenté Demidov après la partie.
Fascinant de contrôler l'action ainsi
On ne pouvait pas s'arrêter ici sur Demidov. On doit vous parler de son talent exceptionnel pour contrôler l'action. Même si c'était son premier match, ça semblait parfois très facile pour lui.
« Il a été bon, je n'étais pas inquiet de son niveau de stress, c'est un peu comme la naïveté de la jeunesse. C'est pour ça que je n'ai pas craint de l'intégrer, il a simplement joué. On doit amener les gars à avoir confiance et juste jouer », a comparé St-Louis.
Il a protégé la rondelle comme un vétéran, il a repéré ses coéquipiers avec aisance, il a compris les intentions de ses partenaires sans tarder, il a démontré assez de confiance pour prolonger une séquence menaçante. Bref, c'était mieux qu'une bonne première impression et son talent n'a rien de comparable à l'étincelle démontrée par Ryan Poehling à ses débuts.
Une indiscipline coûteuse
Autant que les dirigeants du Canadien auront apprécié la première sortie de Demidov, autant qu'ils seront déçus par le rendement collectif contre Chicago.
« On est tellement bons quand on exécute bien notre échec-avant. C'était moins le cas et ça leur a permis de générer des chances à partir de leur relance », a constaté Samuel Montembeault.
Les deux premiers buts des Hawks ont été marqués en avantage numérique. Une mise en échec trop agressive de Kaiden Guhle a ouvert la porte dans ce sens. À ce moment, le Canadien menait 2-0.
Le CH avait été parfait en infériorité numérique depuis quatre matchs sans céder en 14 occasions.
Quand la pression affecte l'exécution
L'entraîneur du Canadien n'était pas gêné d'admettre que son club n'a pas atteint son standard d'exécution dans ce match. Cependant, il n'a pas critiqué le sentiment d'urgence de ses protégés. À ses yeux, c'est plutôt que ce sentiment d'urgence est parfois venu affecter l'exécution.
« Si tu es calme dans un moment stressant, tu vas exécuter beaucoup mieux, ta lecture est beaucoup plus claire. Quand tu te fais emporter par le sentiment d'urgence, la roue tourne tellement vite que ta lecture n'est pas aussi bonne. On est une jeune équipe et on a ce sentiment d'urgence, mais ça magane notre lecture parfois. Les séries sont là, on peut quasiment y toucher », a décrit St-Louis qui ne semblait pas assommé par ce résultat.
« Il faut tout oublier ce qui s'est passé auparavant. Au début de la saison, si on avait su qu'on aurait un match pour se qualifier pour les séries, on aurait tous accepté cette offre. Je suis excité de retourner au boulot pour confirmer le tout », a proposé le capitaine Nick Suzuki.