Nick Suzuki et Juraj Slafkovsky obtiennent trois points chacun
MONTRÉAL – Le Canadien a déplumé les Ducks d'Anaheim par le pointage de 5-0 mardi soir au Centre Bell. Voici nos observations.
Le capitaine et le jeunot
Deux jours après avoir vu la séquence de son ailier droit prendre fin contre les Blues de St. Louis, Nick Suzuki s'est officiellement lancé à sa poursuite contre les Ducks.
Cole Caufield avait récolté un point dans onze matchs de suite avant d'être blanchi le jour du Super Bowl. Contre les Canards, son capitaine a marqué deux buts pour noircir la feuille de pointage dans une huitième rencontre consécutive.
Suzuki, qui a compilé sept buts et six passes décisives au cours de sa série de succès, a gardé la machine en marche au milieu de la deuxième période en redirigeant une longue passe de Juraj Slafkovsky sur un deux contre un. Le grand Slovaque semblait tellement fier de son relais – avec raison - qu'il a célébré comme s'il venait lui-même de marquer. Le prolifique duo a frappé de nouveau avant la fin de la période. Pourquoi prolifique? Parce que les quatre dernières mentions d'aide de Slafkovsky ont directement mené à un but de Suzuki.
« Il y a beaucoup de clarté dans sa lecture. La game a ralenti un peu pour lui », a remarqué Martin St-Louis.
Les affaires du jeune Slovaque, qui a marqué le quatrième but des siens pour finir sa soirée avec trois points, ne vont d'ailleurs pas si mal non plus. En s'inscrivant à la feuille de pointage dans un sixième match de suite, « Slaf » a égalé un record d'équipe pour la plus longue séquence du genre par un joueur de moins de 20 ans. Doug Wickenheiser avait fait la même chose lors de la saison 1980-81.
Slafkovsky a neuf points, donc cinq buts, sur la durée de sa séquence. Pour emprunter une expression consacrée, il est en feu.
« C'est dur de ne pas être excité avec ça, a dit St-Louis au sujet du rendement de son premier trio. C'est le fun à regarder. »
Quand une vague suffit
Le Canadien a pris une page dans le livre des Oilers d'Edmonton ou des Maple Leafs de Toronto dans sa gestion de son jeu de puissance, laissant des miettes à quiconque n'ayant pas sa place sur son principal quintette.
Les locaux ont passé un total de 10 minutes 7 secondes avec l'avantage d'un homme. Leurs cinq principales armes offensives – Suzuki, Slafkovsky, Caufield, Newhook et Matheson – ont toutes passé plus de neuf minutes en action durant ces missions. À deux reprises, elles ont occupé la surface glacée pendant l'entièreté d'une pénalité mineure.
Ceci pourrait s'expliquer par la faible quantité de ressources à la disposition du personnel d'entraîneurs dans ces circonstances. Mais la réalité, c'est que les spécialistes du CH n'ont pas donné de raison aux décideurs de leur retirer leur petit bonbon. Ils ont marqué deux buts en six occasions et ont été menaçant pendant toute la soirée, notamment avec 14 tirs cadrés.
« Une chose qui aide notre jeu à 5-contre-5, c'est notre avantage numérique, a dit St-Louis. Ils ont beaucoup de touches dans l'espace. Même si on ne marque pas des fois, c'est pas parce que l'autre équipe a très bien défendu. C'est juste parce qu'on n'a pas marqué. »
Caufield lance et... lance encore
Caufield n'a pas trouvé le fond du filet, mais ce n'est pas faute d'avoir essayé. Le tireur d'élite vêtu de bleu, blanc et rouge a tiré de tous les angles et de toutes les façons contre les Ducks. En première période seulement, il a dirigé neuf tirs en direction de Lukas Dostal – quatre ont frappé le gardien, quatre ont été bloqués et un a raté la cible. Après deux périodes, Caufield avait un tir cadré de moins (8) que toute l'équipe des Ducks réunie (9).
L'auteur de 17 buts cette saison a finalement tenté sa chance 15 fois sur le gardien adverse. Comme on dit dans certaines chaumières du Québec, ça ne voulait pas rentrer.
Grand moment pour Gignac
C'est chien pour les Ducks, mais on ne va pas nier que la pensée nous a traversé l'esprit pendant ce match à sens unique : Brandon Gignac, qui était encore dans la Ligue américaine il y a à peine une semaine, a dû avoir un ou deux flashbacks pendant la soirée.
La faible qualité de l'adversaire n'enlève toutefois pas une once de valeur à ce que Gignac a accompli mardi. En troisième période, l'athlète de Repentigny a marqué le premier but de sa carrière dans la Ligue nationale. L'attaquant de 26 ans a profité d'un revirement provoqué par Kaiden Guhle pour se présenter seul devant Dostal. Il l'a déjoué avec un tir dans la partie supérieure du filet.
« J'aurais pu la repasser l'autre bord, mais j'ai vu un bâton entre ses jambes, ça fait que je me suis dit : ‘je vais essayer'! », a dit l'heureux buteur.
Le moment magique de Gignac a été souligné de belle façon par la foule du Centre Bell, qui lui a réservé de généreux applaudissements. Le meilleur marqueur du Rocket de Laval avant son rappel disputait son cinquième match dans la LNH.
La fête de l'amour, la fête des gardiens
Le match était plié depuis longtemps lorsque Gignac a vécu son moment de gloire avec un peu moins de trois minutes à jouer. Mais il restait une chose à faire pour que la soirée soit une réussite parfaite. Il fallait conserver le blanchissage de Cayden Primeau.
Primeau n'a pas été occupé contre les Ducks. Tellement qu'en troisième période, pendant un avantage numérique du Canadien, il a levé un bras pour signaler à ses défenseurs l'imminence d'un dégagement refusé. Dans la lune, le gars, mais peut-on lui en vouloir? Il n'a fait face qu'à 13 tirs. De mémoire, aucun n'a été réellement menaçant.
Il s'agissait pour lui d'une première victoire depuis le 22 décembre et, beaucoup plus important, de son premier jeu blanc dans la LNH.
Il y a quelque chose dans l'air quand les gardiens du Canadien franchissent leur demi-cercle dans les environs de la Saint-Valentin. La saison dernière, Jake Allen avait blanchi les Blackhawks de Chicago un 14 février. Il s'agissait du dernier blanchissage par un gardien du Canadien avant que Primeau ne l'imite en cette veille de la fête de l'amour.