Le CH l'emporte 3 à 2 en tirs de barrage face aux Ducks d'Anaheim
MONTRÉAL – Le Canadien a battu les Ducks d'Anaheim 3-2 en fusillade lundi soir au Centre Bell. Voici nos observations.
L'effet Laine... à forces égales
L'intégration de Patrik Laine dans l'alignement du Canadien a créé une effervescence justifiée. Par sa simple présence, le Finlandais impose le respect. La menace de son tir fait en sorte que chacune de ses présences est un gros « non » pour les pauses pipi. Le fait qu'il ait marqué à chacun de ses deux premiers matchs n'a rien fait pour calmer l'enthousiasme ambiant.
Mais dans les faits, le trio qu'il forme avec Kirby Dach et Juraj Slafkovský ne cassait rien à 5 contre 5 après trois matchs. Les chiffres de Natural Stat Trick à ce sujet étaient révélateurs. En près de 34 minutes passées ensemble à forces égales, les trois complices n'avaient généré que 29,5% des tentatives de tirs (18-43) et avaient été déclassés 3-10 au chapitre des chances de marquer.
Leur match contre les Ducks n'a pas été parfait, mais il a été un pas dans la bonne direction. En deuxième période, ils ont produit leur premier but à égalité numérique quand un cadeau du gardien Lukas Dostal a permis à Slafkovský de trouver Dach seul dans l'enclave. Ce but, et les présences subséquentes du trio, ont aidé le Canadien à se remettre d'une entame ratée.
Bon Dach, bad Dach
Après la rencontre, Martin St-Louis a noté que dans la mauvaise première période de son équipe, Dach s'est démarqué comme un rare point positif. On a vu la même chose. Le gros numéro 77 avait le goût de jouer quand la rondelle est tombée au point rouge central. Il attaquait la ligne bleue avec confiance et utilisait son corps pour gagner des rondelles libres. Il a été responsable du revirement qui a mené au premier but des Ducks, mais son entraîneur ne lui en tenait pas rigueur, jugeant que son karma s'était rééquilibré avec la gaffe de Dostal.
Le moins bon côté de Dach est toutefois ressorti à mesure que le match prenait de l'âge. En troisième période, il a écopé d'une pénalité mineure dans un troisième match de suite, offrant aux Ducks une chance en or de prendre l'avantage au pointage. Il s'est aussi rendu coupable de laxisme à quelques reprises dans son territoire. La facilité avec laquelle il a laissé le défenseur Jackson LaCombe le contourner en prolongation, tout près du but de Samuel Montembeault, était sidérante.
Dach a montré des beaux flashes contre les Ducks. Dans l'effort, sinon dans les résultats, on est en droit de s'attendre à plus de constance.
Manque de mordant
Dans ses quatre derniers matchs, le Canadien a marqué trois buts en avantage numérique, un but en désavantage numérique, un but en prolongation et un but en filet désert. À 5 contre 5, des miettes.
Contre Washington, son incapacité à profiter de ses chances l'avait empêché de causer une surprise qu'il n'aurait pas volée. Contre Anaheim, le Bleu-blanc-rouge aurait pu se mettre en sécurité bien avant le surtemps sans ce manque de finition qui caractérise ses soirées de décembre.
Christian Dvorak s'est échappé en deuxième, mais la guigne qui s'acharne sur son équipe depuis samedi s'est poursuivie. Josh Anderson, d'abord comme tireur et ensuite comme l'auteur d'une superbe passe à Brendan Gallagher, a joué sa part habituelle dans le vain effort offensif du Tricolore. Et le trio de Nick Suzuki, Cole Caufield et Alex Newhook a peiné à se faire justice, notamment contre celui de Alex Killorn, Mason McTavish et Brett Leason.
Malgré ça, le Canadien a maintenant gagné trois de ses quatre derniers matchs. Ça commence à faire beaucoup de chandelles qu'il doit à Montembeault.
En bref : statistiques et point d'interrogation médical
En marquant en première période, Laine est devenu le premier joueur du Canadien depuis Yanic Perreault en 2001 à inscrire trois buts à ses quatre premiers matchs avec l'équipe.
Avec une mention d'aide sur le jeu, Lane Hutson a prolongé à sept sa séquence de matchs avec au moins un point. Il s'agit d'une nouvelle marque d'équipe pour un défenseur recrue.
Finalement, Jake Evans a semblé se blesser à une épaule en tentant un tir en prolongation. Il est rentré au banc et n'a plus retouché à la glace.
Cutter Gauthier : un suivi
Quelques semaines avant le repêchage de 2022, alors que Shane Wright et Slafkovský étaient au centre du grand dilemme des partisans du Canadien, un recruteur avait placé le nom de Cutter Gauthier sur notre radar. Le colosse du programme de développement américain n'allait probablement pas être repêché avant ses deux confrères, « mais je ne tombe pas en bas de ma chaise s'il fait un meilleur joueur de hockey [que Wright] dans cinq ans », nous avait dit notre source.
Finalement repêché tout juste après Wright au cinquième rang, Gauthier donne ses premiers coups de patins chez les professionnels depuis le mois d'octobre. Sa saison recrue se déroule sobrement. Il a 11 points, dont trois buts, après maintenant 26 matchs. Pour son premier passage au Centre Bell depuis son repêchage, le joueur de centre naturel évoluait à l'aile droite d'un troisième trio complété par Isac Lundeström et Brock McGinn.
On mentirait si on disait qu'il est ressorti du lot. Mais quand on sait les dénivellations qui ont marqué le parcours de Slafkovský et Wright depuis leur introduction au hockey pro, la chose sensée à faire est de lui donner le bénéfice du doute.
bellmedia_rds.AxisVideo