MONTRÉAL – Paul Byron a beau avoir plusieurs cordes à son arc, c’est tout un contrat que lui avait confié Claude Julien lundi soir.

Les derniers joueurs de centre à s’être frotté à Mathew Barzal étaient sortis échevelés du duel. Nico Hischier, le tout premier choix au plus récent repêchage, était sur la glace pour les deux buts préparés la recrue de l’heure de la LNH dans une récente victoire contre les Devils du New Jersey. Samedi dernier, le vétéran Mika Zibanejad en a eu plein les bras dans un match au cours duquel Barzal a récolté cinq points.     

Pour la visite des Islanders de New York au Centre Bell, Byron avait été muté au centre de Max Pacioretty et Charles Hudon pour pallier l’absence de son bon ami Phillip Danault. Ce serait un euphémisme de dire qu’il n’a pas connu beaucoup plus de succès que ses prédécesseurs dans sa tentative de contrer le trio que Barzal complète avec Anthony Bauvillier et Jordan Eberle. Les trois compagnons ont amassé un total de six points dans une victoire de 5-4.
 

Barzal, qui a fini sa soirée avec un but et deux aides, domine maintenant le classement des compteurs des recrues de la LNH avec 47 points en 40 matchs.

« Ça a été difficile, n’a pas caché Byron. C’est incroyable de voir un gars de son âge patiner comme il le fait et manier la rondelle avec autant de vitesse. En terme de rapidité et d’habileté, il est probablement celui qui s’approche le plus de Conor McDavid cette année. C’était un gros défi pour notre trio et malheureusement, on n’a pas su le relever. »

Bien qu’il serait injuste de lui imputer l’intégralité du blâme sur les deux premiers buts des visiteurs, Byron affichait déjà un différentiel de moins-2 après sept minutes de jeu. Julien a toutefois résisté à l’envie de démanteler son unité. Comme seul ajustement, Hudon s’est vu confier le mandat de prendre les mises en jeu, mission à laquelle il a répondu en affichant un taux d’efficacité de 50 % (7-en-14). Byron a quant à lui gagné trois des sept mises en jeu déposées devant lui.

« On en avait parlé avant le match, a-t-il révélé. Je savais qu’il avait pas mal de succès dans les cercles dernièrement et je lui avais dit que si ça ne fonctionnait pas pour moi, je lui laisserais la place. Il a été bien meilleur que moi dans cet aspect et on se sent à l’aise de distribuer les rôles de cette façon. Une fois que le jeu est lancé, on peut toujours s’ajuster et le premier gars qui se replie s’occupe des tâches défensives. Ça reste du hockey. Il faut lire le jeu et réagir à ce qui est devant nous. »

Julien, qui semblait envahi par des sentiments partagés au moment d’évaluer la performance de Byron, l’a qualifiée de « correcte ». « C’était un match, on l’a essayé. À un certain moment, on trouvait que [son trio] se débrouillait assez bien. Ils ont eu des chances de marquer. Ils ont été ‘ok’. »

Mais Byron, même s’il s’est dit à l’aise pour les responsabilités défensives accrues qui relèvent du joueur de centre, ne se cachait pas la tête dans le sable.

« Il y a encore beaucoup d’aspect du jeu que je dois étudier et dans lesquels je peux m’améliorer. J’avais espoir d’être meilleur ce soir, d’offrir à l’équipe une meilleure performance défensive. »

Il faudra voir si Julien aura suffisamment confiance en Byron pour le laisser au centre mercredi à Boston, où il n’aura pas l’avantage d’effectuer le dernier changement.

Deslauriers, l’exemple à suivre

Il sera aussi intéressant de surveiller le rôle qui sera confié à Nicolas Deslauriers au cours des prochains matchs.

D’abord utilisé au sein d’un quatrième trio avec Byron Froese et Jacob De La Rose, Deslauriers a été promu aux côtés de Jonathan Drouin et Alex Galchenyuk vers la fin de la deuxième période. Pour un deuxième match de suite, il a marqué un but et a été utilisé pendant près de douze minutes.

Les petits comiques diront que le gros numéro 20 pourrait peut-être aider Drouin à débloquer offensivement. Les deux compatriotes ont chacun inscrit leur sixième but de la saison lundi.

« Les autres joueurs peuvent certainement le regarder comme un exemple à suivre, a dit Julien. Il travaille fort, il patine bien, il provoque des choses. Je l’ai monté pour qu’il fournisse un peu d’énergie à ce trio. À mes yeux, il le méritait. Est-ce qu’il me surprend?  Je ne sais pas. Ce que je peux dire, c’est qu’il est vraiment un bon atout pour notre équipe. Je l’aime beaucoup. J’aime ce qu’il apporte. »​