Marc-André Fleury l'emporte, le Canadien en lendemain de veille

MONTRÉAL – Le Canadien avait l'air d'une équipe en lendemain de veille contre le Wild du Minnesota à la suite de l'annonce de la « blessure significative » à Kirby Dach. Cette prestation échevelée a permis à Marc-André Fleury de triompher au Centre Bell.

Voici nos observations de cette défaite de 5-2 durant laquelle le Tricolore a aussi perdu les services de Kaiden Guhle.

Fleury n'a pas bousillé cette occasion

Disputant probablement sa dernière partie à Montréal, Fleury s'est retrouvé dans un scénario idéal alors que son équipe s'est forgée une avance de 2-0 en l'espace de 25 secondes à mi-chemin en première période.

Le vétéran gardien de 38 ans s'est occupé du reste en stoppant les menaces, trop rares, du Tricolore.

Ce potentiel dernier tour de piste de Fleury au Centre Bell n'aurait pas été à l'image de sa carrière sans un arrêt spectaculaire. Ce moment épatant est survenu tôt au dernier tiers alors que Fleury a volé, grâce à la bonne vieille glissade sur le côté à deux jambières, Johnathan Kovacevic à bout portant.

En guise de respect, la foule a scandé Fleury ! Fleury ! Le sympathique gardien s'est fait plaisir avec cette manœuvre et il devait avoir un grand sourire derrière son masque.

En fin de deuxième période, le Sorellois a aussi frustré, coup sur coup, Brendan Gallagher et Tanner Pearson avec deux arrêts acrobatiques de la jambière gauche. On aurait tous voulu être encore aussi flexible à l'aube de la quarantaine.

Dans le dernier droit du match, Fleury a également frustré Cole Caufield avec un arrêt semblable à celui crucial contre les Red Wings pour soulever la coupe Stanley avec les Penguins. 

Fleury, qui jouait devant un immense contingent de proches, a été battu par un excellent tir de Pearson. C'était le premier tir montréalais à 9 :47 de cet engagement.

Alex Newhook a également trompé la vigilance de Fleury en fin de match pour enfiler son troisième but en autant de matchs cette saison.

Exécution pénible du Canadien sans Dach

On aurait voulu dire que le Wild s'est démené pour offrir cette victoire précieuse à Fleury. C'est vrai que ce fut le cas, mais on doit admettre que le Canadien a aussi facilité la vie de celui qui a disputé son premier match à Montréal en janvier 2006.

Les mauvais jeux du CH se reproduisaient à répétition. À commencer par plusieurs mauvaises passes, mais également des revirements injustifiés et une multitude de punitions mineures (10).

Même les joueurs les plus fiables du Canadien, comme Sean Monahan et Michael Matheson, ont été victimes de ces erreurs.

« On n'a jamais été capable de se mettre en marche, c'était une punition et une autre punition. Tu veux rattraper le retard et en plus tu joues en infériorité souvent. Ouais, les gars étaient frustrés », a décrit Martin St-Louis.  

« On savait qu'ils imposent beaucoup de pression. En tant que jeune équipe, il faut encore s'habituer à jouer contre ça », a-t-il ajouté.  

L'entraîneur souhaitera sans doute que ce match ait permis à son équipe d'encaisser la perte de Dach pour se relever ensuite et il se croisera aussi les doigts à propos de Guhle qui a quitté tardivement en période médiane.

Dans le vestiaire, les joueurs refusaient d'admettre que leur performance décevante était liée à la nouvelle au sujet de Dach. 

« Je ne crois pas que c'est l'explication. C'est simplement à nous de mieux jouer et il faut mieux gérer nos émotions. J'aime cette équipe et on doit rebondir rapidement », a réagi Monahan. 

« Si ça te joue dans la tête, ce sera difficile. Les blessures arrivent continuellement, il faut être en mesure de composer avec ça. Je ne crois vraiment pas que c'était la raison, mais si c'est le cas, on doit s'ajuster rapidement », a répondu Brendan Gallagher. 

« C'est une grosse perte pour nous, on ne peut pas le nier. Est-ce que c'est la raison pourquoi on a joué comme ça ? Je ne pense pas. C'est un morceau important, mais tout le monde devait mieux jouer », a cerné David Savard.  

2 buts alloués durant le même jeu de puissance !

Le meilleur exemple de cette prestation pénible demeure les deux buts concédés au Wild alors que le CH évoluait pourtant en avantage numérique.

Ce n'était pas arrivé depuis 2009 que le Canadien allouait deux buts pendant le même jeu de puissance.

Cette fois, ce sont Brandon Duhaime et Connor Dewar – sur un rebond chanceux – qui ont marqué aux dépens de Samuel Montembeault.

Si on pousse le lien avec Dach plus loin, on peut dire que le premier but s'est produit, car Josh Anderson a bêtement perdu le disque en entrée de zone. Anderson a été promu sur l'avantage numérique après la blessure de Dach.

« C'est plate d'accorder des buts comme ceux-ci, mais on a manqué de cohésion toute la soirée. On n'était pas capable de finir nos jeux et nos passes. C'est nous qui avons manqué de synchronisme. Toute l'équipe, on a manqué beaucoup de jeux », a jugé Savard. 

« C'est décevant de jouer comme ça devant nos partisans. Il faut tourner la page assez rapidement », a-t-il admis. 

5 buts sur les unités spéciales pour le Wild

Après le match contre les Blackhawks, St-Louis avait surtout aimé de cette soirée que son club soit en mesure d'écouler les punitions.

Ce fut loin d'être le cas cette fois alors que le Wild a enfilé trois buts en supériorité. C'est donc dire que le Canadien n'a pas cédé à cinq contre cinq, mais ça ne signifie pas que le clan montréalais s'est bien débrouillé dans cette facette.

Véritable poison devant le filet du CH, Joel Eriksson Ek a marqué deux buts en avantage numérique et l'autre est provenu du bâton de Kirill Kaprizov.

Pas le scénario anticipé pour Montembeault

C'était le premier duel, depuis 2006, entre deux gardiens québécois au Centre Bell. Montembeault aurait souhaité que ça se passe bien contre le gardien qu'il a pu observer en grandissant.

Mais Montembeault a plutôt été laissé à lui-même. Ses poteaux l'ont heureusement aidé à trois reprises et Marcus Foligno aurait pu ajouter quelques buts. Rappelons que le Wild a dû employer seulement 19 joueurs en raison de la blessure à Matt Boldy et des contraintes du plafond salarial.

Ce ne sont pas les deux combats de Michael Pezzetta qui ont influencé la rencontre.

Le Canadien pourra retourner à la table à dessin dans les prochains jours alors que le duel suivant aura lieu samedi contre les Capitals.