Marc Bergevin souhaite adopter l'approche « responsable »
Canadiens jeudi, 20 juin 2019. 17:47 samedi, 23 nov. 2024. 05:40VANCOUVER – Pendant que certains directeurs généraux affirment que les tractations sont plus nombreuses que lors des années précédentes, Marc Bergevin affirme plutôt le contraire. Le directeur général du Canadien a même exposé son intention d’être « responsable » dans ses actions.
Le grand patron du département hockey du Tricolore ne sonnait pas prêt à sacrifier quelques espoirs pour emprunter un virage plus rapide afin d’aspirer à la coupe Stanley.
Cette approche décevra sans doute bien des partisans, mais Bergevin est parvenu à redresser la situation grâce aux deux dernières récoltes au repêchage et il entend poursuivre dans cette veine.
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Alors si Carey Price semble croire que sa « fenêtre d’opportunité » pour gagner un championnat rétrécira sans tarder, Bergevin ne veut pas sonner l’alarme.
« Je vais être responsable. Comme on l’a vu cette année, les Blues n’étaient pas dans le portrait des séries en janvier. Je ne suis pas prêt à dire qu’il ne reste qu’une ou deux années à Price », a réagi Bergevin en marge du repêchage à Vancouver.
Le DG du CH prétend que les propos de Price n’imposent pas davantage de pression sur ses épaules. Selon ses dires, Price partage le même optimisme que lui envers le retour en force du club observé la saison dernière.
« J’aime la direction dans laquelle l’équipe se dirige, j’aime beaucoup ça. On a effectué de grands pas vers l’avant. On a axé les choses sur la vitesse et la jeunesse. La progression de notre équipe a surpris beaucoup de monde l’an passé », a-t-il déclaré.
N’empêche que le Canadien pourrait être exclu des séries pour une troisième année d’affilée et ce serait uniquement la troisième fois de l’histoire.
« Je regarde où on était il y a deux ans et où on se situe présentement. J’aime la direction dans laquelle on se dirige. Tu ne peux pas tout changer parce que tu rates les séries, ce serait dangereux », a indiqué Bergevin.
À la lumière des propos de l’ancien défenseur de la LNH, il serait étonnant de voir le Canadien s’approprier les services d’un joueur en accordant un contrat colossal à la Jeff Skinner ou Kevin Hayes.
« Il faut penser, comme gestionnaire, que de bons jeunes vont arriver. Si le plafond monte moins qu’on aurait pu le prévoir, il faut être prudent et prendre de bonnes décisions à court terme, mais aussi à long terme », a rappelé celui qui raffole peu des dépenses folles à partir du 1er juillet.
Justement, les signes des derniers jours indiquent que le plafond salarial n’atteindra pas la cible envisagée. La bonne nouvelle, pour le clan montréalais, c’est que bien d’autres équipes devront se casser la tête pour trouver des solutions.
« On a de l’espace sous le plafond salarial donc ce n’est pas aussi difficile pour nous. Mais on essaie quand même de faire des choses et ça influencera nos possibilités pour la suite », a-t-il admis.
Il n’y a pas si longtemps, les fervents du Canadien avaient raison de réclamer du renfort pour la banque d’espoirs de l’organisation. Ce bout du chemin semble avoir été accompli si bien que la logique pourrait maintenant indiquer de devoir se départir de quelques éléments. Après tout, Claude Julien ne peut qu’employer 20 joueurs par match et il doit compter sur des athlètes de différents profils. Alors, est-ce le temps de se départir de certains ?
« Oui, c’est vrai. Sauf que ces espoirs ont plus de valeur pour nous, les autres équipes les connaissent moins. C’est sûr que je ne vais pas toucher à certains espoirs, mais ce n’est pas impossible pour d’autres si les conversations avancent ; c’est une possibilité. Peut-être qu’ils vont tous jouer dans la LNH, mais pas tous pour le Canadien. On regarde et on écoute », a reconnu le directeur général dans un hôtel près d’un site enchanteur de Vancouver.
Avant de quitter pour la réunion des directeurs généraux, Bergevin a raconté la savoureuse expérience de son propre repêchage en 1983 au Forum de Montréal.
« J’étais dans les gradins au Forum et il y a une histoire drôle, mais elle est vraie. Je venais d’acheter une nouvelle paire de souliers (personne sera surpris ici) et ils venaient de peinturer les marches. J’ai juste entendu mon nom, mais pas l’endroit. Je crois que j’ai demandé à mes parents où j’allais. Ils m’ont dit Chicago et j’ai avancé d’un pas, j’ai glissé et j’ai descendu plusieurs marches dans ma chute. Je ne peux que m’imaginer si le tout avait été diffusé à la télévision comme aujourd’hui. Je me souviens juste en arrivant à la table que j’avais mal au dos et aux coudes », a rigolé Bergevin qui avait été choisi en troisième ronde, au 59e échelon.
Au 45e rang, le Canadien avait sélectionné un certain Daniel Letendre qui n’a jamais joué dans la LNH tandis que Bergevin a disputé 1191 parties. Une autre preuve que ça fait longtemps que le repêchage n’est pas une science facile à maîtriser.